Les éditions ARES ont publié voici quelques mois un livre intitulé « Vers une gouvernance économique bretonne », rédigé par un collectif d’auteurs et de décideurs dans lequel on retrouve notamment François Lépine, Jean-Pierre le Mat, Michel Moy ou encore Patrick Baley. L’ouvrage est préfacé par Alain Glon, président de l’Institut de Locarn.
On y retrouve tout d’abord une première partie sur l’apport du CELIB, le Comité d’études et de liaison des intérêts bretons, qui permis la mise en place et la naissance de nombreuses infrastructures libérant des énergies ne Bretagne.
La partie centrale de l’ouvrage repose sur l’historique de l’usine du Joint français, à St-Brieuc. Une usine apparue en 1962 et qui fût confrontée à une grande grève en 1972 qui modifia profondément les rapports entretenus entre les directions parisiennes des entreprises et les acteurs locaux. François Lépine, auteur principal de l’ouvrage, fût directeur de l’usine entre 1972 et 1979.
La dernière partie est consacrée à l’actualité récente en Bretagne et notamment aux conséquences de la révolte des Bonnets rouges. La genèse du mouvement et ses conséquences sont expliquées par Jean-Pierre Le Mat, qui en est l’un des porte-parole tout en étant également un acteur économique important au service de la Bretagne.
Dans cet exposé sur la Bretagne de demain, l’auteur pense – tout comme Alain Glon d’ailleurs – qu’il faut désormais prendre soin de sauter systématiquement la case France pour permettre à l’économie bretonne de prendre son envol, elle qui a de nombreux atouts à faire valoir sur les marchés étrangers, notamment concernant la traçabilité et la sécurité de sa production. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les Chinois s’intéressent de près au savoir faire breton.
L’ouvrage aurait pu s’intituler « l »histoire de l’usine du joint français de Saint-Brieuc » : hormis la dernière partie, il est en effet peu tourné vers l’avenir, mais ce parallèle entre trois actualités marquantes de ces 70 dernières années en Bretagne est particulièrement bien trouvé.
« Aujourd’hui, l’histoire de la Bretagne se répète. Les messages envoyés par la société sont contradictoires et parfois irresponsables. La place acquise par les producteurs est remise en cause par l’ouverture internationale des marchés, le pouvoir de négociation de la grande distribution, les nouvelles technologies. Des mouvements d’essence révolutionnaire apparaissent, dont le plus significatif est celui des Bonnets Rouges. Il affirme la nécessité de libérer les énergies, de décloisonner la société et de doter la Bretagne d’une gouvernance économique. »
« Vers une gouvernance économique bretonne », chez Ares Éditions, 130 pages, 16,20 €.
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