16/01/2015 – 09H00 Châteaulin (Breizh-info.com) – A l’Assemblée nationale, le rapporteur en chef de la commission spéciale sur le projet de loi Macron s’appelle Richard Ferrand (PS), député de Châteaulin-Carhaix, donc ennemi n°1 de Christian Troadec (divers gauche), maire de Carhaix.
Comme le texte est vaste, il est secondé par sept rapporteurs thématiques, ce qui lui vaut le surnom de «Blanche-Neige» (à cause, justement de ces 7 rapporteurs).
Mardi 16 décembre 2014. Comme chaque semaine, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, invite à déjeuner une quinzaine de députés. Attaqué par ses pairs, Richard Ferrand se défend comme un beau diable. «Ce texte est socialiste et de gauche », déclare-t-il (Le Canard enchaîné, mardi 23 décembre 2014).
Un grand honneur pour Richard Ferrand d’avoir été choisi par le Gouvernement pour présenter et défendre le projet de loi Macron …Manuel Valls ne pouvait confier cette mission qu’à un homme sûr.
Et puis, pour un «basier» du Parlement, c’est plus gratifiant que de prendre à bras le corps des dossiers comme Gad ou Doux ! Evidemment Ferrand peut se sentir peu concerné par le devenir de ces entreprises puisqu’il n’est pas breton. Simplement parachuté à l’époque où il appartenait au cabine de Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’intérieur.
Mais il n’est pas certain que le talent qu’il déploiera pour présenter le projet de loi Macron sous ses meilleurs aspects l’aidera à se faire réélire en 2017 !
Que ce «texte» soit «de gauche», la chose ne souffre pas discussion. Pour être plus précis, M. Ferrand aurait même pu ajouter «social-libéral». Mais le qualifier de «socialiste» signifie faire preuve d’égarement.
Car il y a longtemps que les membres du parti dit «socialiste» ne sont plus socialistes. Ils ne le sont plus depuis mars 1983. C’est alors le grand virage de la «rigueur» et Laurent Fabius remplace Pierre Mauroy à Matignon.
Le discours et les actes deviennent de moins en moins socialistes et de plus en plus libéraux. Le sommet sera atteint avec la loi relative à la déréglementation financière que fera voter Pierre Bérégovoy. C’est simplement par habitude que les dirigeants et élus du PS continuent à utiliser l’adjectif socialiste. Pas par conviction.
L’appropriation collective des moyens de production, voilà un sujet qui ne leur dit vraiment rien …
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4 réponses à “Châteaulin. Richard Ferrand n’est pas «socialiste».”
Les socialistes auraient cessé d’être socialistes en 1983 ? Vous avez abusé du chouchenn ! Les socialistes restent socialistes, ils tentent d’appliquer une politique socialiste quand ils arrivent au pouvoir, en 2012 comme en 1981. Comme ils ne sont ni aveugles ni tout à fait idiots, ils voient au bout de deux ou trois ans que ça ne marche pas et font machine arrière, voilà tout.
Ce sont les »socialistes » qui ont introduit en France, en 1983, les principes libéraux de la déréglementation économique. Ce sont eux qui sont les plus farouches partisans de la politique très libérale de l’Union européenne. Ce sont encore eux qui nous vantent le plus les mérites du futur Traité Transatlantique lequel va nous noyer dans l’espace états-unien. D’une façon très générale, les »socialistes » n’émettent plus de critiques des fondements du libéralisme économique; ils s’en tiennent à des réserves très marginales.
Comment peut-on encore voir dans ces »socialistes » des héritiers de Proudhon et de Leroux ? Les dirigeants et les adhérents du PS n’ont plus rien à voir avec les théoriciens socialistes; ils sont par contre sur la même longueur d’onde que leurs concurrents, libéraux eux aussi, de l’UMP sur tous les sujets importants. Nous en avons eu une démonstration lors de la semaine écoulée.
Ah ! si, ce sont bien les héritiers de Proudhon, qui commence en déclarant « la propriété c’est le vol » et finit en décrivant la propriété comme « la plus grande force révolutionnaire qui existe et qui se puisse opposer au pouvoir ». Et surtout, ce sont les héritiers de Marx : ils ne pensent le monde qu’en termes économiques. Et c’est cela qui importe, bien plus qu’un débat sur le degré de liberté des échanges de bien et service ou sur l’ampleur admissible des inégalités de revenu.
« Je n’aime pas les communistes parce qu’ils sont communistes.
Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes.
Je n’aime pas ceux de mon camps parce qu’ils aiment trop l’argent. » Charles De Gaulle.
Personnellement, j’essaie de ne jamais oublier cette citation.