25/12/2014 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – « Since 1989 » Rien de tel qu’un malicieux raccourci du marketing pour ancrer dans une tradition factice, une marque née dans le salmigondis de la world food et de la restauration de chaîne. Le Groupe Bertrand, l’un des leaders de la restauration à thème est une « grosse bertha » de la brasserie, qui dégaine le gros calibre à chaque nouvelle implantation. Sous l’enseigne « Au bureau », l’établissement s’est installé il y a tout juste un an, au rez-de-chaussée d’un immeuble en front de Loire dans le nouveau quartier « gentrifié » de l’île de Nantes, quai Francois Mitterand, à quelques encablures de notre ténébreux palais de justice.
Dimensionné pour 130 couverts, le pas de porte couvre une centaine de m2 avec une belle emprise en terrasse, un investissement pouvant donner quelques suées au franchisé dans la conjoncture actuelle. Sur le front de la décoration, le concept exploite avec plus ou moins de bonheur l’ambiance du club londonien en y ajoutant d’improbables éléments baroques (lustres).
Le lieu dégage cet esprit impersonnel propre à un parti décoratif reproductible à l’envi. Le bureau vous immerge dans un pastiche de pub anglo-saxon, tout y est faux et inauthentique mais le client s’y dépayse à bon compte. La brasserie transpose la vieille recette du parc d’attraction à la restauration. Sans surprise, la cuisine est bien nivelée aux ambitions gastronomiques du concept. L’enseigne « Au bureau » s’adresse à une clientèle empressée peu attentive à la créativité culinaire, elle recherche ses repères rassurants dans la terminologie de la world food : nuggets, wings de poulet, burger, club sandwich. Typiquement le restaurant imaginé pour ceux qui détestent aller au restaurant, non sans paradoxe d’ailleurs : la carte joue la décontraction des plats à des prix très relevés. Le concept arrive quand même à vous faire avaler un burger à 15€, vous ajoutez un apéritif et un dessert et la note s’envolera à près de 30€ (!) pour une cuisine du sous vide et de la décongélation express.
Le passage de la ligne verte, fil d’Ariane de toutes les facéties créatives notre chère ville, commandait sans nul doute une intégration du nouvel arrivé à la coterie du « voyage à Nantes ». Cet été, tandis que la brasserie le « 1 » de Guého profitait d’un tee pee futuriste en bois, tenant lieu de terrasse new-look pour bobo en mal d’originalité, son voisin était rattaché à une cahute de football en salle avec le service intégré « les ballons sont à votre disposition au bureau » indiquait l’affichette.
Pour l’été prochain, il est fortement conseillé au franchisé de gagner en entregent au risque de se retrouver encore dans la position du ramasseur de balles du voyage… Que dire de plus… sinon d’attendre l’heure de la sortie des bureaux !
Raphno
« Au bureau » 10 quai François Mitterand 44000 Nantes
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
3 réponses à “Nantes. « Au bureau » ou le mauvais plagiat d’un pub anglais”
Au Bureau ne cache pas son jeu, et sa carte est affichée à la porte, personne ne peut s’y laisser prendre. Il vend un concept qui attire une certaine clientèle : pourquoi pas ? Et puis, il faudrait quand même souligner l’agrément de son emplacement, face à la Loire, avec une grande terrasse sur berge.
Pas pire que tous ces restos « traditionnels » et « brasseries » qui servent de l’onglet, du boeuf bourguignon ou de la souris d’agneau sortie de pochette… 3 euros 40 le coût unitaire de la portion, vendu 12 à 19. + la bière (premier prix) vendue le demi au prix du pack de 12 au supermarché ou le verre de vin vendu au prix de la caisse de 6 bouteilles.
Les petits patrons adorent pleurer après l’Etat, le RSI tout ça mais leurs petites supercheries, ils préfèrent garder ça pour eux. Huit restos sur 10 à Nantes tout de même…
Cet enseigne existait déjà sur Nantes devant la cathédrale. Elle avait remplacé Le Cycle. Aujourd’hui c’est un énième speudo pub irlandais qui a pris la suite.