Sur son site, la députée socialiste d’Ille-et-Vilaine Marie-Anne Chapdelaine a mis en ligne une tribune libre qu’elle a cosignée et qui a été publiée dans Libération sous le titre « Monsieur Zemmour, la République on l’aime ou on la quitte ». B. Guillard lui répond.
Madame la députée,
En participant à la campagne hystérique de dénigrement d’Eric Zemmour (dont je ne suis pas un admirateur inconditionnel), vous vous êtes dévoilée en même temps que toutes les coteries politiciennes et médiatiques acquises à la pensée libérale-libertaire laquelle est aujourd’hui contestée par une très large majorité de la population, ce qui se traduit par l’effritement rapide de la gauche mais aussi par l’érosion d’une droite tout aussi libérale-libertaire, à de rares exceptions près.
Souhaiter, comme vous le faites, qu’un adversaire politique soit exclu de la communauté nationale est le signe d’une mentalité sectaire et même totalitaire. Il est vrai que certains de vos »grands ancêtres » n’ont pas hésité à exclure de manière radicale leurs opposants politiques, je pense bien sûr à Robespierre et aux autres illuminés qui n’ont pas hésité à ordonner un génocide des Vendéens (décision prise par la Convention que les gens de gauche ont toujours dissimulée et qu’ils nient encore malgré la découverte accablante des ‘’petits papiers’’ sur lesquels les ordres ont été rédigés ; cette affaire en dit long quant à leur probité intellectuelle).
Vouloir imposer à tous les Français, comme vous le faites, d’adhérer à votre conception de la république (il y en a une autre, très différente) c’est faire preuve d’un bien curieux état d’esprit qui s’apparente à celui des régimes totalitaires. Dans une république digne de ce nom, il est permis de tout contester y compris des principes qui ont pu paraître évidents pendant une certaine période. Les principes hérités de la révolution française de 1789 sont, eux aussi, contestables ; ces principes, fondamentalement libéraux c’est-à-dire individualistes et universalistes, ont donné naissance au mondialisme, lequel est aujourd’hui très contesté, en Europe mais aussi hors d’Europe. De plus, ils ne sont pas conformes à l’esprit du républicanisme traditionnel qui pensait la patrie, non pas comme un agrégat aléatoire d’individus sans autres liens que des liens idéologiques, mais comme une communauté historique dont les citoyens recherchent un Bien Commun conforme à l’idée centrale de liberté comme non domination et privilégient les valeurs républicanistes essentielles que sont la patrie et la vertu civique (la virtù chère à Machiavel).
Continuer à rabattre la France sur votre seule définition robespierriste de la république contribue à vous couper toujours plus des Français pour lesquels la France n’est pas un concept idéologique mais une communauté historique qui est née bien avant 1789 contrairement à ce qu’affirme stupidement votre collègue Peillon.
Nous ne devons pas l’idée de république aux bourgeois révolutionnaires de 1789 et encore moins aux guillotineurs de 1793. L’idée de république est vieille de 2500 ans ; elle est d’origine romaine et elle n’a pas grand chose à voir avec ce que vous appelez république. Aristote, bien que grec, y a apporté indirectement sa contribution en créant la notion de Bien Commun puis Polybe, Tite-Live, Cicéron, Marsile de Padoue, Machiavel et, récemment, des philosophes comme Pocock ou Skinner, ont précisé les choses. Contrairement à ce que croient les héritiers de 1789/1793 il est tout à fait possible d’être républicaniste, ce qui est mon cas, tout en étant étranger au galimatias libéral/rousseauiste des »grands ancêtres ». L’idéologie de la révolution française, bien que mâtinée de rousseauisme, relève essentiellement de la pensée individualiste libérale et ce que vous appelez république se situe en fait à des années-lumière de la philosophie républicaniste.
La gauche, arrogante et suffisante, perd totalement pied. Pour l’immense majorité des Français son discours devient inaudible et Hollande n’a été élu que parce qu’ils ne supportaient plus Sarkozy, le gesticulateur inconsistant. Depuis 1981, vous êtes sur la voie du déclin et, à terme, de la disparition. Certains de vos collègues commencent d’ailleurs à prendre conscience de cette fin probable que Zemmour a judicieusement pronostiquée depuis de nombreuses années. En attendant que vous disparaissiez du paysage politique, nous allons être très nombreux à prendre beaucoup de plaisir en 2015 lors de vos prochaines déroutes électorales. Quant à Zemmour, malgré vos cabales minables, il continuera de vous pourrir l’existence, pour le plus grand plaisir d’un public grandissant.
Je vous souhaite, Madame, beaucoup de courage; vous en aurez besoin en 2015.B. Guillard
Photo : DR
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4 réponses à “Lettre ouverte à Madame Chapdelaine, députée socialiste d’Ille et Vilaine, à propos de l’affaire Zemmour”
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Signez les petitions qui circulent en faveur de monsieur Zemour .
Nous devons lui montrer qu’une majorité de Français, de patriotes, sont
derrière lui.
bravo moi c’est déjà fait et j’ai son dernier livre qui est très bien écrit bravo Eric
Le Souvenir Chouan de Bretagne a réagi dès l’annonce de son éviction, même avant le Salon Beige !!!
Même avant Breizh-info ! Le Souvenir Chouan, c’est breton !
http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/2014/12/liberticide-egaliticide-fraterniticide-eric-zemmour-vire-d-itele.html