22/12/2014 – 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) – Najat Valaud Belkacem, ministre de l’Education nationale – dont les mauvaises langues raillent la méconnaissance totale du monde de l’enseignement – veut laisser elle aussi son nom dans l’histoire de ce ministère. Elle a donc lancé une réforme dont les contenus sont encore assez flous : en ZEP (Zone d’Education Prioritaire), elle a décidé de supprimer les appellations RSS (Réseau réussite scolaire), les RAR (Réseau ambition réussite) ou encore programme Eclair (Écoles, collèges et lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) pour laisser place à des noms toujours aussi pompeux comme REP (Réseau d’éducation prioritaire) et REP + (Réseau d’éducation prioritaire renforcé).
Concrètement, le classement en REP et REP+ apportera, comme les RSS ou RAR, des moyens supplémentaires : préscolarisation des moins de 3 ans, plus de maîtres que de classes en primaire, accompagnement continu des collégiens de 6e jusqu’à 16 h 30 ; du temps supplémentaire pour que les enseignants travaillent ensemble ; une formation professionnelle continue ; un accroissement des primes pour les enseignants qui choisissent d’y rester plusieurs années ; davantage d’assistants de prévention et de sécurité …
En Bretagne (B4), il y aura donc 1 REP+ et 17 REP sélectionnés selon 4 critères : Le taux de boursiers, le pourcentage d’élèves issus des catégories sociales les plus défavorisées, le pourcentage d’élèves en retard à l’entrée en 6e, le pourcentage d’élèves issus de zones urbaines sensibles .
Ainsi à Brest, les collèges Penn ar Chleuz, Kerhallet et Keranroux . A Quimper, Max-Jacob. A Saint-Brieuc, Jean Racine. A Lorient, Jean Le Coutalier. Montaigne à Vannes, Max-Jacob à Josselin, Louis-Guilloux à Plémet, Vasarely à Collinée, Surcouf à Saint-Malo, Paul Féval à Dol de Bretagne, Pierre-Perrin à Tremblay, et enfin, Rosa-Park, Les Chalets, les Hautes-Ourmes (Rep+), La Binquenais et Clothilde Vautier à Rennes.
13 établissements en zone urbaine, et 5 en zone rurale (Dol, Josselin, Plémet, Collinée).
Premières victimes de cette réforme, des établissements ruraux : le collège La Gautrais à Plouasne, le collège Per-Jakez-Hélias à Merdrignac, Saint-Exupéry à Lesneven, Louis et Marie Fichez à Plouescat, les collèges René-Guy-Cadou à Malansac, Yves Coppens à Malestroit et Yves-Le-Bec à Rohan sortent du dispositif.
«Au même titre que l’Etat verse de l’argent sous formes notamment d’aides fiscales dans les quartiers dits «sensibles» dès qu’il y a le moindre incident, il fait de même concernant l’Education nationale. Il y a là une préférence urbaine, aux forts relents communautaires, qui se dégage de cette réforme» nous confie le principal d’un des collèges lésé par la réforme annoncée ce mercredi. «Il serait temps pour les ministres qui se succèdent, plutôt que de vouloir systématiquement avoir leur propre réforme, de faire un bilan de ce qui a été mis en place par le passé et de constater l’échec du système éducatif français actuel, dont nous sommes également en partie responsables sur le terrain.»
Si l’on se base sur la carte 2009 des revenus fiscaux moyen par foyer en Bretagne, on se rend effectivement compte que le centre Bretagne (Au dessus de l’axe Quimper- Nantes et sous l’axe Brest-Rennes) concentre les plus bas revenus. Un centre-Bretagne laissé pour compte de la réforme de l’Education nationale, seuls Josselin, Plémet et Collinée étant sélectionnés. De même le Léon, ainsi que l’Est rural de Saint-Malo ne sont pas concernés. Si le facteur démographique joue incontestablement, les critères imposés par le ministère de l’Education nationale sont bien loin de favoriser «l’égalité républicaine» . Et certains de parler ouvertement de discrimination positive au détriment des Bretons …
Photo : DR
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Une réponse à “Education Nationale. Les établissement Rep ou la discrimination urbaine”
ce n’est pas être de mauvaise langue de dire qu’elle n’y connaît rien c’est juste une réalité.