13/12/2014 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Le Front national a présenté mercredi ses candidats dans les 7 nouveaux cantons nantais redécoupés par les soins du gouvernement dans le but de favoriser le Parti socialiste.
En dépit de sa forte poussée dans les sondages le parti de Marine Le Pen n’envisage pas de victoire à Nantes. Sur le plan de l’arithmétique et de la sociologie des quartiers cela apparait impossible. En effet Nantes est, après Paris et Rennes, la ville de France où le FN enregistre ses plus faibles scores : 8% aux municipales et 10 % aux européennes.
Les 25 ans de mandature de Jean-Marc Ayrault ont profondément changé la sociologie de la ville. Les classes moyennes et populaires ont été chassées de tous les quartiers du centre du fait de la cherté des loyers et de la politique d’urbanisme : il ne s’y construit que des résidences de luxe. Nantes est désormais une métropole mondialisée peuplée d’ « élites »de la classe supérieure, de la bourgeoisie traditionnelle aux bobos d’un côté, et de l’autre de catégories populaires essentiellement issues de l’immigration africaine en croissance exponentielle qui occupent les quartiers périphériques. La Cité des Ducs est la parfaite illustration d’un phénomène propre aux grandes métropoles que décrit le géographe Christophe Guilluy dans La France périphérique – Comment on a sacrifié les classes populaires.
Les experts électoraux du PS se sont livrés à un charcutage électoral minutieux, découpant tous les quartiers « conservateurs » en les rattachant à d’autres bureaux de vote traditionnellement à gauche, pensant ainsi s’assurer comme par le passé une large majorité à leur parti. Mais les quartiers socialistes sont aussi ceux qui votent le plus pour le Front national qui a dépassé 20% des suffrages dans nombres de bureaux de vote des quartiers populaires. De quoi réserver quelques surprises.
« Halte aux gaspillages », « solidarité pour les nôtres » : avec ces slogans, le FN compte mener une campagne active axée principalement sur le budget du département et la maitrise de ses dépenses. En effet, le budget du département, en augmentation de 23% depuis 2008, atteint 1 milliard 285 millions € dont 42 % vont à l’action sociale. Le parti de Marine Le Pen n’hésite pas à accuser les élus de pratiquer « un arrosage ciblé pour des gens pas toujours enclins à bosser » et demande plus de transparence dans l’attribution des logements sociaux et la fin du « favoritisme ethnique ».
On observera avec attention ses résultats dans les 2éme et 5ème cantons, où sont candidats espectivement le docteur Benoit Dutertre et Christian Bouchet responsable départemental, où insécurité et violences ne cessent de s’aggraver.
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