13/12/2014 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Originaire du vignoble nantais, Amédée de La Patellière s’est éteint à 42 ans, en 1932. Mobilisé dès août 1914, il était resté sous les drapeaux jusqu’à l’armistice. Sa peinture porte la marque de ces années indicibles.
Artiste sédentaire qui peint en atelier, il se partage entre Vallet, Paris et l’Essonne. Sons inspiration puise à trois sources, le corps féminin, des figures rustiques inscrites dans leur quotidien, des allégories enfin. La Patellière est inclassable, figuratif certes mais singulier, avec ici et là une touche disons surréaliste faute de mieux. Les réminiscences historiques sont là, des baigneuses à la Rubens, des repas de paysans dans l’esprit des frères Le Nain (Antoine, Louis et Mathieu), des scènes inspirées, très librement, du répertoire mythologique. Tout cela pourrait fleurer bon l’éclectisme et même, au pire, l’académisme, s’il n’y avait la vigueur du trait, la force expressive de la couleur. Une palette sombre, brossée, avec des éclats de lumière qui jouent sur le clair-obscur.
Tout l’art de La Patellière, en mue, s’arrête très tôt. Son indépendance stylistique, énergiquement gagnée, est pourtant la marque des artistes majeurs, par définition inclassables. Enraciné et libre, tout La Patellière, un grand talent.
Jean Heurtin
Les éclats de l’ombre, Amédée de La Patellière
Chapelle de l’Oratoire, place de l’Oratoire, 44000 Nantes
Tous les jours de 10h à 18h – sauf le mardi et jours fériés
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h – Jusqu’au 25 janvier 2015
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