10/12/2014 – 08h00 France (Breizh-info.com) – Le Bisphénol A (BPA) est une substance chimique fréquemment utilisée dans la composition des bouteilles en plastique rigide et dans celle du revêtement intérieur en résine epoxy que l’on trouve dans les boîtes de conserve et les canettes. Des études en laboratoire ont clairement établi la nature des effets du BPA sur le développement du cerveau, et également sur le cancer du sein et le cancer de la prostate.
Les phtalates – par exemple le phtalate de di (2éthylhexyle) (DHEP) – sont des substances chimiques utilisées dans la fabrication des plastiques souples, dont font partie les films alimentaires. Il a été démontré lors d’études en laboratoire et également chez l’homme, que le DHEP a une incidence négative sur le développement de la fonction reproductrice mâle, la qualité du sperme, et les niveaux d’hormones mâles
Les plastiques utilisés couramment pour la fabrication des contenants alimentaires peuvent libérer de manière incontrôlée des produits chimiques perturbateurs endocriniens qui pénètrent alors dans les aliments et dans les boissons.
Les scientifiques poursuivent actuellement leurs travaux sur les effets de ces produits chimiques sur la santé. Dans le même temps, afin de jouer la carte de la prudence et de réduire votre exposition à ces produits, nous proposons de mettre en pratique une démarche qui comprend six mesures toutes simples.
Petite chronologie concernant le bisphénol A :
1891: Découverte du Bisphénol A par le chimiste russe Alexandre Dianin.
1996: Publication du rapport de Frederick Vom Saal mettant en évidence une influence à faible dose du BPA sur les organes reproductifs mâles de souris.
2002: La commission d’évaluation des risques de l’Union européenne statue sur un risque lié à l’utilisation du BPA faible, et estime qu’elle ne nécessite pas de mesure restrictive.
2006: Déposition d’un recours collectif en Californie contre les fabricants et distributeurs de biberons contenant du BPA, mais il est rejeté.
2008: Chauffage de biberons contenant du BPA et présence de BPA dans l’eau jugés en France sans danger par l’Agence de sécurité sanitaire française.
2010: Reconnaissance d’effets potentiels sur le cerveau et la prostate des bébés et des foetus par la FDA (agence américaine) qui recommande l’utilisation de biberons sans BPA, aux Etats-Unis.
Avril 2010: Entrée en vigueur de l’interdiction du BPA dans les biberons au Canada.
Juin 2010: Adoption de la loi suspendant la commercialisation de biberons au BPA en France jusqu’à avis contraire de l’Agence de sécurité sanitaire française.
Novembre 2010: Décision d’interdiction des biberons au BPA par la Commission européenne.
Janvier 2011: Entrée en vigueur de la loi interdisant l’utilisation de BPA dans les biberons en France.
Mars 2011: Entrée en vigueur de l’interdiction de la production de biberons au BPA dans l’Union Européenne. Etude du CNRS mettant en évidence des anomalies du développement chez des embryons de poisson et d’amphibien exposé au BPA.
Septembre 2011: Avis de l’agence française de sécurité sanitaire préconisant d’éviter l’utilisation du BPA dans les contenants alimentaires à destination des femmes enceintes, des enfants en bas âge et des adolescents.
Octobre 2011: Proposition de loi déposée par le député PS Gérard Bapt visant à interdire l’utilisation du BPA dans les contenants alimentaires en 2013 pour les produits destinés aux enfants et en 2014 pour les autres. (votée par le parlement français)
Néanmoins, l’Anses ( Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) signale déjà que les produits de substitution du BPA risquent bien d’être aussi toxiques pour la santé. Elle indique ainsi : « En l’absence de données scientifiques complémentaires, l’Agence n’encourage pas à utiliser d’autres bisphénols comme solution de substitution au bisphénol A« . Le plus utilisé à l’heure actuelle est le bisphénol S, lui aussi suspecté.
Le bisphénol S n’est pas concerné par la loi qui prendra effet en 2015. Le consommateur, lui, est persuadé être peu à peu débarrassé des plastiques toxiques… jusqu’au prochain scandale.
5 conseils pour réduire les risques d’exposition au BPA et BPS
1 . Éviter les conserves
Le BPA et les phtalates migrent depuis le revêtement intérieur des boîtes de conserve et des emballages plastiques, puis pénètrent dans les aliments et les boissons. Bien entendu, il n’est pas réaliste de faire systématiquement l’impasse sur tous les emballages alimentaires :il s’agit donc de choisir autant que possible des aliments frais ou surgelés en lieu et place des aliments en conserve.
2 . Manger à la maison
Des études ont démontré que les personnes qui prennent davantage de repas à l’extérieur présentent des taux de BPA plus élevés. Afin de réduire l’exposition, cuisiner plus souvent chez soi et/ou utiliser des produits frais forment une protection.
3 . Veiller aux modes de stockage
Les aliments et les boissons stockés dans du plastique concentrent les substances chimiques contenues dans les boîtes et les barquettes, tout particulièrement si les aliments sont gras ou acides. Des récipients en verre ou en inox seront beaucoup plus sûrs.
4 . Eviter le plastique au four micro-ondes
Les élévations de températures augmentent le taux de produits chimiques qui migrent vers les aliments et les boissons. Lors du passage d’aliments au four micro-ondes, il est donc indispensable d’utiliser des récipients en verre résistant à la chaleur, type Pyrex, ou en céramique ; l’alternative consiste à réchauffer les aliments sur la plaque de cuisson. La mention « Compatible micro-ondes » signifie que le récipient peut effectivement passer au four micro-ondes, mais n’exclut en aucun cas les risques pour la santé.
5 . Passer le café à l’ancienne
Il est tout à fait possible que les cafetières électriques automatiques aient du BPA et des phtalates dans leurs bacs plastique et leurs tubulures. L’utilisation d’une cafetière à piston permettra de conserver ce plaisir sans absorber de BPA.
Source : Silent Sprint Institute
Crédit photo : DR
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4 réponses à “Comment éviter la présence de BPA et BPS dans les aliments”
et on peut aussi revenir à l’âge des cavernes! on n’aura plus tous ces soucis!!
L’art des amalgames! Un article qui aurait besoin d’être confronté à l’analyse d’un scientifique!
FMB
Rien à redire sur le contenu global de cet article. Je suis scientifique et en plus je connais très bien les analyses toxicologiques des produits chimiques.
Pour information, depuis les années 2000, toute nouvelle substance chimique se doit être évaluée quant à sa toxicité potentielle auprès de l’Agence Européenne des produits chimiques. Si celan n’est pas fait, la commercialisation du produit sera retiré.
Le problème comme tout produit exogène est qu’au jour d’aujourd’hui un produit peut être reconnu comme « sür ». Mais avec l’avancement des connaissances ce même produit pourra être considéré comme nocif dans le futur.
D’où la nécessaire évaluation de tous les produits en fonction de l’avancement des connaissances.
Quant au sujet touchant les Bisphénols proprement dits, la position actuelle des authorités n »est pas encore claire car on touche à quelque chose d’inconnu (càd quels sont les effets secondaires, comment les évaluer, comment les recenser…)
Bonjour,
Mettez vos information à jour : à partir du 1er janvier 2015 les conserves ne seront plus fabriquées avec des résines époxy contenant du BPA du fait de la loi n° 2010-729 du 30 juin 2010 modifiée par la loi n°2012-1442 du 24 décembre 2012
Vous parlez du micro-ondes, sans en indiquer le danger…dommage !