02/12/2014 – 07H00 Loudéac (Breizh-info.com) – Marc Le Fur (UMP), député de Loudéac, vice-président de l’Assemblée nationale, se fâche et il a raison : «Non seulement les socialistes ont raté ce rendez-vous avec l’histoire en permettant à la Bretagne de se réunifier, mais beaucoup d’entre eux ont trahi leur parole et parfois leurs convictions.
Ils ont préféré leur parti à la Bretagne. Il a manqué une dizaine de voix pour faire échouer ce texte renégat. Le pire c’est que les voix manquantes sont bretonnes. Celles des socialistes bretons. » (Ouest-France, 26 novembre 2014).
En effet, l’Assemblée nationale vient de voter en deuxième lecture le projet de loi relatif à la délimitation des régions. Même si la navette n’est pas terminée, on est en droit de considérer que la «petite loi» adoptée par les députés représente le texte définitif. Et, pour la Bretagne, comme pour d’autres régions, c’est un échec retentissant. Non seulement la réunification n’est pas obtenue (article 1er et 6), mais encore, faute d’un véritable assouplissement du droit d’option, on ne peut envisager une réintégration de la Loire-Atlantique dans les prochaines années (article 3).
Bien sûr, sur le papier, la chose reste possible, mais les conditions posées sont telles qu’on a affaire à une mission impossible : «un département et deux régions contiguës peuvent demander, par délibérations concordantes de leurs assemblées délibérantes, adoptées à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés, une modification des limites régionales visant à inclure le département dans le territoire d’une région qui lui est limitrophe.
La demande de modification est inscrite à l’ordre du jour du conseil général et du conseil régional à l’initiative d’au moins 10% de leurs membres » (nouvelle rédaction de l’article L4122-1-1 du code général des collectivités territoriales lorsque la loi sera promulguée).
Quelques observations simples montrent que l’application de ce texte demeure un rêve. D’abord, pour les Pays de la Loire, demander le départ de la Loire-Atlantique reviendrait à se saborder puisque ce département en constitue la clé de voûte.
Retirer la Loire-Atlantique aux Pays de la Loire signifierait enlever toute consistance géographique à cette région : la Vendée se trouverait coupée du Maine-Anjou. Ensuite, on voit mal 10% des membres de ce conseil régional se rebeller contre l’autorité de Jean-Marc Ayrault en demandant l’inscription à l’ordre du jour de cette question ; ils ne se mouilleront pas.
De toute manière, le vote de cette assemblée serait négatif puisque les 35 élus de Loire-Atlantique se heurteraient aux 68 des quatre autres départements.
Quant aux conseillers départementaux de Loire-Atlantique, il ne leur viendra pas à l’esprit d’entrer en guerre contre Jean-Marc Ayrault et les élites nantaises. Si les milieux populaires ne se reconnaissent pas dans les Pays de la Loire, les milieux d’affaires y tiennent ainsi qu’à Nantes, métropole du Grand Ouest.
Avec l’exigence de «délibérations concordantes» de la Bretagne, des Pays de la Loire et de la Loire-Atlantique, «adoptées à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés», Jean-Marc Ayrault peut dormir sur ses deux oreilles.
Le gouvernement a bien verrouillé l’affaire.
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3 réponses à “La réunification bretonne n’est pas pour demain”
La solution de départ c’est déjà de virer ces socialistes qui ont trahi notre pays alors que Hollande n’aurait jamais été élu sans les votes des bretons et des bretonnes il faudra s’en rappeller aux prochaines élections !
La patience est une vertu.
Les députés socialistes bretons qui ont voté cette loi, sont des traîtres ! Honte à eux !