29/11/2013 – 08H00 Édimbourg (Breizh-info.com) –Si l’Écosse reste dans le Royaume-Uni, les pouvoirs du parlement écossais seront élargis : le Premier ministre britannique, David Cameron, en avait fait la promesse à la veille du référendum sur l’indépendance écossaise. Paroles verbales ? Pas du tout ! Le lendemain même du référendum, le 19 septembre, une Commission de la dévolution écossaise voyait le jour. Sa présidence était confiée à un personnage respecté originaire de Glasgow, Lord Smith of Kelvin, 70 ans, ancien gouverneur de la BBC, chancelier de l’University of Strathclyde et patron de la Green Investment Bank, établissement public chargé du financement d’entreprises en lien avec l’environnement.
La Commission vient de remettre son rapport. Elle n’a pas fait semblant. Elle propose un net élargissement des pouvoirs du parlement écossais, qui aurait désormais la maîtrise de l’impôt sur le revenu et de la taxe d’aéroport. Le parlement disposerait aussi d’une grande partie des recettes de TVA et pourrait créer des allocations dans des zones défavorisées. De plus, il ne pourrait plus être dissout par le parlement britannique.
Le Scottish National Party (SNP) a participé à la Commission de la dévolution. Sa nouvelle présidente, Nicola Sturgeon, a néanmoins déclaré que les nouveaux pouvoirs proposés n’étaient pas suffisants ; en particulier, rien n’est prévu pour le pétrole de la mer du Nord. Londres assure qu’Édimbourg disposerait en direct de 62 % de ses ressources budgétaires. Pas d’accord sur le périmètre du calcul, Mme Sturgeon répond que son degré d’autonomie ne dépasserait pas 48 %. Ce qui, vu de Bretagne, serait tout de même beaucoup !
Le Parti travailliste était lui aussi membre de la Commission. Et il se demande tout à coup s’il ne s’est pas fait piéger. Dans un esprit de réciprocité, a fait observer David Cameron, les députés écossais siégeant à Westminster (le parlement britannique) n’auront plus le droit de vote sur les questions dévolues à Holyrood (le parlement écossais). Normal : si les Anglais ne s’occupent plus des affaires des Écossais, les Écossais n’ont pas à s’occuper des affaires des Anglais… Sauf que les travaillistes écossais occupent une quarantaine de sièges (sur 650) à la Chambre des Communes. Leur exclusion consoliderait la majorité conservatrice. L’adoption des propositions de la Commission sera donc chaudement disputée !