28/11/2014 – 18H00 Vitré (Breizh-info.com) – Voilà donc le «meilleur d’entre nous» (selon la formule de Jacques Chirac), revenu sur le devant de la scène. Alain Juppé veut être candidat à l’élection présidentielle et, pour cela, être désigné lors des primaires comme le candidat unique de la droite et du centre.
Campagne démarrée en fanfare, le 2 octobre, lors de l’émission «des paroles et des actes» sur France 2. A la différence de Nicolas Sarkozy, lui donne «des conférences sans demander d’argent», «une position d’éthique personnelle» précise-t-il.
Nous aurions donc affaire à un politicien modèle, propre sur lui, honnête et tout le tralala. Même s’il a été condamné dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris … mais c’est du passé !
Lors des échanges d’amabilités qui marquèrent la rencontre de Vitré (21 novembre), au cours de laquelle Alain Juppé a remis les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Pierre Méhaignerie, il est dommage qu’une question – médiocre certes, mais fondamentale en politique – n’ait pas été posée par le maire de Vitré, homme très à cheval sur les principes moraux, comme l’on sait : avec quel argent, M. Juppé finance-t-il sa campagne présidentielle ?
Car les moyens mis à dispositions du maire de Bordeaux sont importants : un plateau de 120 mètres carrés au 98 rue de l’Université, à proximité immédiate de l’Assemblée nationale (trois bureaux, une grande salle, des meubles fonctionnels). Rien de luxueux, mais de quoi rencontrer discrètement les parlementaires impatients de faire partie de l’«ouverture Juppé» (Paris-Match, 23 octobre 2014). Et ce ne sont pas les fonds fournis par les sympathisants d’Alain Juppé à son micro-parti baptisé «Le cap» qui permettront de payer le loyer, les permanents, les frais de fonctionnement divers et variés.
Les souscriptions, c’est bon pour payer les gommes et les crayons ! Le véritable carburant vient toujours d’ailleurs.
Mais il faut croire que Pierre Méhaignerie n’est pas un homme curieux puisqu’il a omis de poser cette question à Alain Juppé. Même observation pour Michel Urvoy, le journaliste d’Ouest-France préposé à l’interview du maire de Bordeaux. Un journaliste qui fait son travail aurait posé une douzième question au candidat «de la droite et du centre» : « qui sont vos sponsors ?».
Bernard Morvan
Photo : DR
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