25/11/2014 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – L’Union Démocratique Bretonne (UDB) tenait les 15 et 16 novembre dernier son 32ème congrès, à Préfailles, en Loire-Atlantique. A cette occasion, Nil Caouissin – ancien responsable jeune – a été élu porte-parole du parti politique dont les grandes orientations adoptées pour les années à venir sont disponibles ici.
L’occasion de se pencher sur le parcours politique de ce jeune de 23 ans, dont le nom «Caouissin» est bien connu dans le mouvement Breton ou Emsav en raison du parcours et des travaux des frères Herry Caouissin et Ronan Caouissin, deux nationalistes Bretons du 20ème siècle et catholiques fervents.
Nil Caouissin est né le 9 avril 1991. Il a grandi en région parisienne, où ses parents résidaient et militait à l’époque pour Europe-Ecologie les Verts, avant d’adhérer à l’UDB en 2010 et de devenir responsable des jeunes en 2013. Revenu en Bretagne pour faire ses études à Rennes, celui qui remplace la conseillère régionale Mona-Bras à la tête de la communication de l’UDB est également très impliqué dans l’apprentissage et l’enseignement de la langue bretone, puisqu’il suit un cursus au sein du centre de formation «Skol an Emsav» de Rennes.
Celui qui se définit avant tout comme sensible à l’écologie politique, à la justice sociale et à l’antiracisme a choisi de teinter son combat d’une touche bretonne en rejoignant le parti autonomiste, qui dénonce notamment au sein de l’Union Européenne : « l’absence d’une véritable politique migratoire permettant de mutualiser les moyens et de soutenir les pays méditerranéens dans le contrôle des flux de population laisse des États relativement seuls face à une forte pression migratoire. Alors que l’Europe, de par sa pyramide des âges, a besoin d’une immigration, elle tend au contraire à se fermer.»
C’est sans doute ce combat antiraciste et «antifasciste» qui pousse Nil Caouissin – comme beaucoup d’autres militants de l’UDB – à fréquenter ou à participer aux rassemblements et soirées de la mouvance dite «antifasciste», notamment sur Rennes, même si certains au sein de la frange la plus radicale estiment «qu’à l’UDB, ils sont loin d’être des guerriers».
La fidélité à l’église et à l’Abbé Perrot ou le combat mené par les frères Caouissin aux côtés de Breiz Atao ont donc disparu de l’héritage familial transmis à Nil Caouissin, désormais en croisade contre le «fascisme» et «l’homophobie» (en réalité contre les opposants au mariage homosexuel, à la GPA et à la PMA).
Concernant la lutte pour l’autonomie de la Bretagne, là encore Nil Caouissin s’y investit, mais pas avec n’importe qui – c’est à dire en réalité uniquement avec la minorité autonomiste de gauche ou d’extrême-gauche, comme en témoigne la tribune attaquant Alain Glon – de l’Institut de Locarn – fin 2013 à l’occasion du mouvement des Bonnets rouges. En témoigne également les critiques formulées à l’encontre de Christian Troadec, maire de Carhaix, accusé par l’UDB d’avoir toléré «l’extrême droite, les patrons et les réactionnaires» dans un mouvement populaire, pourtant représentatif de tous les Bretons.
«Pour nous, l’autonomie est un outil pour l’égalité et la démocratie réelle : certains préfèrent donner dans un nationalisme qui leur sert à diviser les peuples pour mieux exploiteur les travailleurs» souligne Nil Caouissin avant d’appeler à se battre contre Alain Glon – qui accueille pourtant à l’Institut de Locarn tout ce que la Bretagne compte d’acteurs économiques, politiques et culturels désireux de faire avancer l’idée bretonne – « et tout ce qu’il représente».
Agé de seulement 23 ans, Nil Caouissin n’en tient pas moins un discours parfaitement rôdé et éprouvé distillé par l’ensemble des organisations se revendiquant du marxisme historique. L’Union Démocratique Bretonne (nostalgique ?) vient d’ailleurs de publier un visuel , rappelant pour les uns une affiche du PCF de la guerre-froide, pour les autres une affiche anti-communiste de l’entre deux-guerres.
Quant à l’histoire bretonne, l’évoquer – et notamment Anne de Bretagne – pour justifier du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne serait tout simplement «réac» , comme en témoigne un commentaire du porte-parole de l’UDB sur les réseaux sociaux.
Du sacro-saint «antifascisme» à la promotion de l’immigration en passant par le rejet des références à l’histoire bretonne ou la marginalisation des initiatives économiques qui comptent en Bretagne, l’UDB – après 50 années de carrière politique – semble peiner à se renouveler et à rentrer dans le XXIème siècle, la nomination d’un jeune homme à la tête du parti n’empêchant pas de trahir l’âge presque dépassé des idées véhiculées.
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6 réponses à “Nil Caouissin. Qui est le nouveau porte-parole de l’UDB ?”
Très bon portrait d’un nouveau collabo à la cause bretonne. Valet docile du colonialisme français, ce petit bourgeois franco-marxiste est à l’opposé des frères Caouissin, patriotes et honnêtes nationalistes bretons.
Au moins, cet individu ne risque pas de marquer l’histoire du mouvement politique breton….. c’est dejà cela de gagner.
Gagné…..
encore un traître gauchiste à la noix…
Le coup de rattacher Nil Caouissin aux glorieux frères Caouissin est un peu bas pour en faire un contraste. Les idées politiques ne s’héritent pas forcément. Dans toutes les familles, il y a des gens qui ont des idéaux différents. Heureusement, sans quoi je serais communiste comme mon père ou mon grand-père maternel ou alors gaulliste comme mon grand-père paternel…Pouah !
Dans cette famille, il y a des gens qui continuent le combat. Que ce soit Youenn Caouissin qui organise des colloques sur l’héritage de Feiz ha Breiz, Eflamm Caouissin qui travaille au blog catholique et régionaliste ainsi qu’à la chorale Ar Gedour ou encore Gwendal Piégais (petit-fils de Ronan Caouissin-Caerleon : c’est facile à vérifier sur le wikipédia breton) qui anime la revue littéraire en breton « Nidiad »…Ceci dit, le Nil Caouissin en question travaille quand même pour la Bretagne et parle breton, donc il est dans une certaine continuité…
Un trou de balle.
Hors de chez nous.
Bien que je sois un peu surprise qu’il trempe dans le verbiage de gauche des « anti » (anti-Fa/manif pour tous/réac…), il m’a pourtant jusque là fait l’effet de quelqu’un de posé, la tête bien faite et plutôt respectueux. Pas le genre à monter au créneau pour s’opposer bêtement aux « réac-catho-trad » et efficace dans son rôle et son parti. Je préfère me dire que l’accumulation de ces post sur cette page le dénature et qu’il sera toujours temps de changer d’avis si je me suis trompée. Quoi qu’il en soit et quand bien même on ne partage pas les positions de l’UDB, faut bien admettre qu’ils auraient pu trouver pire. Et puis comme l’a souligné YB Moal, il réapprend le Breton. Si ça c’est de la « traitrise » alors il va falloir me définir ce qui n’en ai pas.