19/11/2014 – 08h00 Rennes (Breizh-info.com) – On entre dans un cycle révolutionnaire… la nouvelle UMP que Nicolas Sarkozy entend bâtir verra son fonctionnement profondément modifié. «Principal changement : un fonctionnement décentralisé. L’ex-président de la République ne veut plus que le siège parisien impose des décisions aux fédérations, de manière verticale, sans discussion. Pour donner plus de poids aux 268 342 adhérents, il promet de les laisser trancher des investitures disputées, à chaque élection locale ou nationale, en généralisant le principe de primaires dans le territoire concerné. Par exemple, si deux candidats se disputent une tête de liste pour les élections régionales, ce seront les adhérents de ladite région qui seront amenés à voter pour les départager. » . (Le Monde, 31 octobre 2014).
Le Canard enchaîné (5 novembre 2014) donne une version moins idyllique de cette innovation. «Autre projet de Sarko pour la future UMP, une désignation décentralisée des candidats aux élections. Pas question de la laisser à la commission nationale d’investiture, truffée de juppéistes et de fillonistes : tout sera décidé dans les fédérations, que Sarko compte modeler à sa main. Tenir les investitures, c’est aussi s’assurer de nombreux soutiens désintéressés pour la future primaire.»
Si on comprend bien, en Bretagne et ailleurs, ce sont les adhérents – donc la base – qui désignerons la locomotive de l’UMP pour les élections régionales de décembre 2015. A cette personne de monter la liste et de négocier avec les autres composantes de la liste (UDI et DLF). Ce sera donc ou Bernardette Malgorn, ou Marc le Fur. La première est conseiller régional et le second député de Loudéac.
Celles et ceux qui possèdent un peu de mémoire se souviennent qu’aux dernières élections régionales (2010), les adhérents UMP de Bretagne (4) avaient désigné Jacques Le Guen, alors député de Landerneau, comme tête de liste. Mais ce choix n’avait pas plus à l’Elysée – c’est-à-dire à Nicolas Sarkozy – et le chouchou de la base avait été renvoyé dans ses foyers, tandis que Bernadette Malgorn, ancien préfet de Bretagne, se voyait propulsée à la première place.
Péché mortel du sieur Le Guen : il était villepiniste, ce que Sarkozy ne pouvait pas tolérer. Bien entendu, Mme Malgorn brillait par son amateurisme en politique et son absence de charisme mais qu’importe, elle était aux ordres de l’Elysée et c’est la seule chose qui compte.
On verra, en 2015, si le même scénario se répète. Son engagement en faveur de la «manif pour tous» et la question bretonne suffirait-il à Marc le Fur pour l’emporter sur Mme Malgorn lors de la primaire ? Faire des risettes à Nicolas Sarkozy, futur président de l’UMP, s’impose tout autant.
Bernard Morvan.
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6 réponses à “Elections régionales. Le Fur l’emportera-t-il sur Malgorn ?”
Le Fur est copéiste. Enfin était copéiste. S’il n’est pas passé filloniste (enfin lemairiste) entre-temps, il a ses chances.
Mieux vaut être juppéiste en ce moment.
Déjà que le Fur a une voix ridicule, quand on ne l’entend pas il pourrait quand même trouver quelqu’un capable de faire des photos correctes.
Je dis ça, je l’aime bien le Fur. Le charisme ne s’apprend pas, mais là, c’est pas possible.
Je ne suis pas adhérent UMP…
… Mais il faut reconnaître que Marc Le Fur a la Bretagne au cœur et dans les veines. Il est vrai. Il a vraiment des convictions familiales et des valeurs, c’est rare dans les vieux partis français. Dans la recomposition politique qui s’amorce, il a les atouts en main.
Quand vous rédigez un article, renseignez vous auprès des personnes concernées !!!
En 2010, Jacques Le Guen est seul candidat à la primaire interne à l’UMP au grand désespoir d’une majorité de cadres? Ceux-ci souhaitaient déjà la candidature de Marc Le Fur, empêché par un deuil familial. Les militants se reportent vers Bernadette Malgorn, mais celle-ci n’est pas UMP et refuse d’y adhérer.
La primaire interne intronise donc Jacques Le Guen, avec le taux de participation le plus faible de France. Les cadres Bretons mettent alors la pression sur l’UMP Paris et le staff de Sarkozy pour changer de candidat. Ceuc-ci refusent. Le Staff de Sarkozy soutient Le Guen (même si Villepiniste en effet). « Malgorn n’avait qu’à se carter ».
Un accord est trouvé avec le deal suivant. « Ramenez-nous une pétition comportant + de signatures d’adhérents que les voix obtenues par Jacques Le Guen en interne et on pourra légitimer votre démarche ».
Ce fut fait… par la Base ! Qui soutenait Malgorn plutôt que Le Guen. Cette même base aujourd’hui complètement acquise à Marc Le Fur alors que sa possible concurrente n’est toujours pas cartée.
Voilà. Votre article tombe complètement à côté …
C’est sûr que Le Fur c’est l’anti marketing 2014. Il n’a pas de charisme mais
je pense qu’il a du caractère.
Ce qui compte c’est les actes et la capacité à résister aux pressions d’appareil.
Le Fur est enraciné en dehors des métropoles. Il peut être élu député sans son parti.
En outre les têtes de liste potentielles sont quasi connues : Malgorn, Le Drian(PS), Troadec, Le Breton(FN). Parmi ceux qui peuvent gagner, c’est lui que je choisirai.