Les Français et les Bretons paieront les dettes des agriculteurs Corses

07/11/2014 ‑ 12H00 Bastia (Breizh-info.com) – Poser le rapport de forces et faire des nuits bleues, ça a parfois du sens. Ainsi les agriculteurs corses ont réussi à faire éponger par les Français (et donc les Bretons) leurs dettes auprès de la Mutualité Sociale Agricole, au prétexte qu’elles « freinaient le développement de l’agriculture corse« , rapporte dans un article croustillant le Canard Enchaîné.

Ainsi, 5 millions d’euros seront consacrés à l’extinction de la dette des agriculteurs corses auprès de la MSA. A se demander pourquoi les paysans français et bretons s’acharnent à règler leurs cotisations auprès de la MSA. Cependant, selon l’impertinent volatile, les agriculteurs insulaires souffriraient comme un certain éphémère ex-secrétaire d’Etat d’une « phobie administrative » : plus de 60% d’entre eux ne rempliraient pas leurs déclarations trimestrielles. Une habitude qui est loin de se perdre… tout comme les fraudes à l’étiquettage des marchandises vendues aux « pinzutu » (les continentaux) et surtout aux fonds de la PAC.

Ainsi, un procès retentissant avait concerné une coopérative fromagère très connue en Corse, et accusée d’avoir vendu du fromage AOP Brocciu dont le lait avait une provenance difficilement voire pas du tout retraçable… histoire de cacher qu’il était produit ailleurs. En Sardaigne ou en France. Rien que ça. Elle a d’ailleurs été condamnée . Et du côté de la charcuterie corse, c’est carrément le flou artistique puisque 90% de la charcuterie corse produite en Corse vient de partout, sauf de l’île (de Chine et de Hollande essentiellement).

Rajoutons pour finir que la Corse est la seule région d’Europe où les contrôles inopinés de la PAC sont annoncés avec 72 heures d’avance. Par « souci de garantir la paix sociale« , expliquent les fonctionnaires français, qui confient en privé qu’il est très fréquent qu’un même troupeau de vaches (ou de cochons) fasse le tour de l’île au gré des contrôles. Donnant des chiffres complètement ahurissants de production de lait ou de viande, alors que pour les seuls besoins des fromageries locales, il faut importer trois quart du lait. Et contrevenir à la loi. Les agriculteurs bretons écrasés de normes, de contrôles et de taxes apprécieront la rupture du principe d’égalité de traitement à sa juste mesure.

Crédit photo : Wikipedia (cc)
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5 réponses à “Les Français et les Bretons paieront les dettes des agriculteurs Corses”

  1. Niellu LECA dit :

    Votre « article », truffé d’inexactitudes, de raccourcis et d’amalgames est scandaleux ! Que diriez-vous si un media corse titrait  » Les Français et les Corses vont payer la facture des portiques détruits pas les transporteurs bretons. » La Bretagne nous a jusqu’ici habitués à plus d’honnêteté.

  2. kafka dit :

    Un système qui consiste à remonter de l’argent jusqu’à Bruxelles pour le redescendre
    dans les campagne, c’est Kafka.

    Exactement la même logique qu’Ecotaxe.

    Au passage les fonctionnaires européeens prennent leurs dimes.

    Bruxelles est une machine politique à subventions, financée par les citoyens. Il suffit
    de regarder les sites internet avec le logo EU.

    Alors si les corses ridiculisent ce système : tant mieux. Si les bretons font de même : tant mieux.
    Et si ça pouvait arrêter cette machine : encore mieux.

    Il n’y a qu’une solution : la gestion regionale.

  3. JulesMachefer dit :

    Le canard enchainé est coutumier de ces attaques anti-corses. Ca les gène énormément de voir ces gens fiers et enracinés se défendre contre la très vorace (en vies et en impôts) république , par contre, verser des centaines de millions par an au titre de l’ame,ça ne les titille pas une seconde. Pas plus d’ailleurs que la dette de 3 milliards d’euros récemment effacée pour la Côte d’Ivoire (et autres largesses qu’il serait fastidieux d’énumérer), indignation sélective on dirait, puis les corses sont des cibles tellement faciles!
    Salutations chaleureuses au peuple corse!

  4. jacques dit :

    Eh oui, les Corses ont le monopole de la morale. Dès qu’on met en cause leurs turpitudes, on représente le sale état colonial.
    @Niellu LECA : y a Corse-Matin qui a bien daubé là-dessus. Même si la plupart des Corses l’appellent le « stracciu » (le torchon), c’est quand même votre canard.
    @kafka : la gestion régionale selon les Corses, ce sont des emplois de complaisance partout, encore plus d’aides de cet état colonial qu’ils détestent pourtant et nous qui paierons
    @Jules Machefer : par rapport aux sommes que vous rapportez, c’est peu. Mais la Corse coûte beaucoup plus que ça au contribuable (et ne lui rapporte que très peu). Par ailleurs c’est la rupture de l’égalité devant la loi (et l’impôt) qui est très gênante dans cette affaire.

  5. Ann dit :

    @jacques
    Ce n’est pas cher payé par rapport à ce qu’a fait, et continue à faire, subir la France à la Corse.
    Il y a plus de Corses vivant sur le continent que sur l’île. Comment voulez-vous qu’une Nation puisse s’en sortir comme ça ? Et cette situation est historiquement le fait de la France.
    Maintenant, il serait plus sage que ces coûts soient investis dans de réels programmes de développement plutôt qu’à servir de perfusion.
    Mais ce n’est pas dans l’intérêt de la France parce que le jour où la Corse vivra ce que la Bretagne, la Vendée ou la Mayenne ont vécu ces dernières années (il y a à peine 30 ans une bonne moitié de la Bretagne et toute la Vendée et la Mayenne coûtait cher à la France), elle prendra son indépendance. Même chose pour les DOM.
    La France laisse ces territoires sous subventions parce qu’ils représentent trop stratégiquement, peu importe la vie de ses habitants.
    Les Corses font payer la paix sociale à la France et ils ont bien raison. C’est un peuple fort. Pas soumis comme les Bretons. Encore moins que le reste de la France.

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