07/11/2014 ‑ 12H00 Clohars-Carnoët (Breizh-info.com) – Notre article sur le projet d’algoculture au large de Moëlan et Doëlan nous a valu un courriel d’un lecteur se présentant comme Philippe Legorjus, cité dans l’article, qui souhaite apporter les commentaires suivants (on lira plus bas les précisions de Breizh-info sur différents points évoqués) :
– le projet lui-même a fait l’objet non seulement d’une enquête publique pendant les fêtes de Noël dernier et en janvier 2014, mais les porteurs de projet ont rencontré la plupart des acteurs locaux élus et professionnels dans les mois précédents. A la quasi unanimité, et malgré des réserves dont il a été tenu compte aussi bien par nous même que par l’administration préfectorale, le projet a reçu un accueil favorable, à l’exception bruyante des associations que vous citez et du seul maire de Moëlan, lequel est prisonnier de ses engagements électoraux.
– la superficie concernée est de 200 ha pour les algues et 37 ha pour les coquillages. La plus grande « expérimentation » en cours n’est pas le programme IDEALG, grand absorbeur de subventions publiques, mais bien notre exploitation de Lesconil (150 ha) dont la 2 ème saison a démarré.
– la suite à terre n’est toujours pas actée et si elle doit se confirmer(ce qui n’est pas certain, d’autres options étant à l’étude)elle ne concernera que 40 t/jour, soit 4 voyages en remorque agricole. Aucun traitement à terre n’est prévu hormis un séchage sur un site déjà équipé. Aucun déchet non plus, à l’exception de paillettes retraitées sur place.
– le drôle de partenaire : je ne suis plus président de la société citée depuis plus de 2 ans, la société a été en grande partie reprise par Climatel Energies(quasi totalité des emplois sauvés), et le reste a été mis en liquidation.Je dirige 2 entreprises familiales(et non une constellation), dont Tiputa Conseil créée en…2009(voir kbis)et non 1 mois après la date de RJ indiquée par vous.Je n’ai jamais été mis en cause dans aucune affaire judiciaire, ce qui n’est pas le cas de la personne dont vous reprenez le témoignage.
[suit un paragraphe de déclarations de principe sans rapport avec le projet d’algoculture.]
Nous remercions notre lecteur de ces commentaires, qui appellent cependant quelques remarques :
- Contrairement à ce qu’indique notre lecteur, l’enquête publique n’a pas eu lieu pendant les fêtes de Noël mais du 4 au 18 janvier (voir l’avis officiel: http://www.riecsurbelon.fr/IMG/pdf/avis_d_enquete_publique_cultures_marines_janvier_2014.pdf).
- Comme le rappelle notre correspondant, plusieurs associations ‑ ACR (Amis des chemins de ronde), Apub (Association des plaisanciers et usagers de la rivière du Bélon), Bretagne vivante Quimperlé, DCE (Doelan Clohars Environnement), RBBBM (Rivières et bocages de Bélon, Brigneau et Merrien), Eau et rivières de Bretagne – ainsi que le maire de Moëlan ont pris position contre le projet. On ne peut donc dire que celui-ci a recueilli une « quasi-unanimité ».
- Notre correspondant semble confondre « exploitation » et « expérimentation ». Le projet d’Algolesko à Moëlan porte bien sur une « exploitation de cultures marines » (voir là encore l’avis d’enquête publique).
- Puisque l’algoculture est désormais une réalité, il est souhaitable d’en savoir plus sur ses impacts, ses possibilités et ses perspectives – peut-être même aurait-il mieux valu commencer par là. C’est l’objectif d’IDEALG, programme de recherche public porté par l’Université européenne de Bretagne ; il est normal qu’il bénéficie de subventions publiques.
- Si les subventions publiques doivent être critiquées, il serait légitime de rappeler que les sociétés Algolesko et Bamejyot ont elles-mêmes sollicité de nombreuses subventions auprès de diverses instances, depuis le niveau européen jusqu’au niveau local. Elles ont ainsi demandé des subventions à la commune de Riec-sur-Belon ; elles ont été accordées par le conseil municipal le 26 novembre 2013. Ces subventions étaient destinées à amorcer une demande de subvention au niveau européen.
- Si la suite à terre n’est « pas actée », il n’en reste pas moins que le projet présenté prévoyait un débarquement à Doëlan, et qu’en tout état de cause un débarquement aura bien lieu quelque part.
- Les quantités débarquées mentionnées par notre correspondant sont apparemment une moyenne annuelle. En période de production, elles pourraient aller jusqu’à 150 tonnes par jour comme nous l’avons indiqué.
- Notre correspondant confirme ce que nous avions écrit : contrairement à ce qui figure encore à ce jour sur son site web (comme d’ailleurs sur le site de la société Algolesko), M. Legorjus a quitté la présidence de la société Vuelto Group, en grande difficulté.
- Cependant, M. Legorjus n’a pas quitté la présidence de Vuelto Group « depuis plus de 2 ans » mais en 2013, comme il ressort de l’annonce publiée au BODACC le 23 août 2013.
- Nous n’avons pas écrit que Tiputa Conseil avait été créée après la mise en règlement judiciaire de Vuelto Group mais qu’une autre société de services (enregistrée à Lorient le 30 avril 2014) avait été créée via Tiputa Conseil ; cette dernière en assure d’ailleurs la présidence.
- M. Legorjus ne dirige pas « 2 entreprises familiales » mais au moins cinq sociétés commerciales (Capital Soleil 3, Eco Energy Centre, Oya Conseil, Tiputa Conseil, Seawell) ainsi qu’une SCI. Il a aussi dirigé d’autres sociétés jusqu’à une date récente : Vuelto Group, donc, mais aussi Stirling Atlantic et Vuelto Invest, toutes deux disparues en 2013.
Crédit photo : Claire Fackler, NOAA, domaine public
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2 réponses à “Projet d’algoculture à Moëlan et Doëlan : un courrier de l’un de ses promoteurs”
Bonjour , votre annonce « entre Moëlan et Doëlan » n’est pas correcte en effet ou vous annoncez entre le Bélon ou Brigneau ? je ne sais lequel des deux et Doëlan , trois ports sur la côte qui font partie : les premiers de la commune de Moëlan le second de la commune de Clohars Carnoët , ou vous citez les deux communes , soit entre Moëlan / mer et Clohars Carnoët , ceci me paraît essentiel dans un débat comme celui ci qui suscite beaucoup réactions , cordialement
Administrativement parlant, vous avez raison, si l’on évoque les communes, il s’agit bien de Clohars-Carnoët et de Moëlan-sur-mer, si l’on évoque les ports, il s’agit bien de Doëlan, de Brigneau et du Belon (et vous auriez pu ajouter Merrien). Nous avons cependant quelques arguments à faire valoir pour notre défense :
1) Les deux pôles géographiques du projet sont bien Doëlan, où les algues seraient débarquées, et Moëlan, où elles seraient séchées (plus précisément, le local se trouve à Kerhuiten, à 1 km du centre de Moëlan, mais peu de gens savent où se trouve ce hameau, dont l’importance n’est pas comparable à celle de Doëlan).
2) Doëlan fait partie de Clohars-Carnoët mais possède une identité assez marquée, et sa notoriété est probablement supérieure à celle de sa commune (Doc Martin n’y est pas pour rien !). Pour que les lecteurs situent bien les lieux, il vaut mieux parler de Doëlan que de Clohars-Carnoët.
3) L’opposition au projet semble à peu près unanime à Doëlan, alors que le maire de Clohars-Carnoët y est favorable. Là encore, si l’on traite de l’opposition au projet, elle se situe plus précisément à Doëlan.
4) Comme vous le savez sûrement, un titre d’article est plus accrocheur quand il contient une allitération. La rime riche Moëlan/Doëlan était évidemment tentante !