Par Diana Gorchetchnikova, la Voix de la Russie-RIA Novosti
L’humanité est menacée de famine et de guerre mondiale. Selon les chercheurs australiens de l’Université d’Adélaïde, à la fin du XXIe siècle, la population du globe pourrait augmenter de 7 à 10 milliards d’individus.
Les ressources naturelles permettront-elles de nourrir autant d’habitants ? Ou bien faudra-t-il appliquer partout la politique chinoise de l’enfant unique ? Quelle quantité de population est optimale pour que la Terre puisse nourrir tout le monde ?
A présent, l’humanité consomme avec une vitesse immense les réserves créées sur Terre durant des millions d’années. Il s’agit surtout du pétrole et du gaz. Des territoires immenses sont occupés par des cultures agricoles. Mais l’efficacité de l’utilisation des ressources naturelles laisse à désirer. Le problème de l’utilisation rationnelle de la nature doit être résolu en premier lieu, est convaincu le directeur du Centre d’études des problèmes de la population à la faculté d’économie de l’Université Lomonossov de Moscou Valeri Elizarov :
« La question relative au surpeuplement est très compliquée. Mais je voudrais parler plutôt de la proportion entre la population, les ressources et un autre facteur. En exploitant des ressources naturelles, nous produisons des pollutions immenses contre lesquelles il faut lutter. L’idée d’un développement stable de l’humanité est une idée fondamentale qui doit nous guider dans l’avenir. Il est question de savoir comment organiser notre vie, exploiter les ressources naturelles, créer et organiser l’économie pour ne pas empirer les conditions de vie des générations futures ».
Le développement des technologies « vertes » est une priorité pour de nombreux pays. Ainsi une centrale thermique existe à Lahti, en Finlande, utilisant l’incinération des déchets. Toujours en Finlande, il est interdit de déposer à la décharge des déchets biologiques : ceux-ci sont recyclés et utilisés dans l’agriculture. Des technologies écologiques innovantes sont répandues de par le monde. Les autorités des pays différents obligent les grandes sociétés à rendre leur production plus « pure » bien qu’une telle modernisation coûte cher. Mais les experts sont convaincus que face à une rapide augmentation de la population, le souci de l’écologie doit tenir le haut du pavé. Cela permettra d’approvisionner la population croissante en nourriture et en eau potable sans causer de tort à la nature. Cela demande cependant de changer radicalement d’attitude envers les ressources naturelles dans le monde entier et pas seulement dans un pays donné. Cela permettra de libérer des surfaces immenses occupées actuellement par des décharges et de passer progressivement à l’utilisation des sources d’énergie renouvelables. Selon la chef de secteur de reproduction de la population à l’Institut d’études socio-politiques de l’Académie des sciences de Russie Evguenia Sigareva :
« Nous devons modifier l’approche des ressources et de l’écologie. Les écologistes disent que nous avons déjà franchi la ligne rouge eu égard à l’autoreproduction des ressources du monde entier, de la Terre. Il est évident qu’il faut changer la conscience de l’humanité pour que le monde ne soit pas pollué par des décharges et que des technologies soient mises en services ménageant les ressources. Nous devons canaliser nos efforts intellectuels pour comprendre comment nous nourrir. Nous consommons des produits et d’autres objets qui pourraient encore être utilisés. Il faut partir de la rationalité de la consommation, alors nous pourrons nourrir tout le monde ».
La population du monde continuera de croître. Mais il est encore prématuré de parler de 10 milliards. La directrice du centre scientifique de développement social de l’Académie russe de l’économique nationale et de la fonction publique près le président de Russie Lioubov Khrapylina signale que des guerres, des épidémies, des changements du climat pourraient changer cardinalement la situation et que l’histoire connaît déjà de nombreux exemples de ce genre :
« L’économie exerce une forte influence sur le taux de natalité, sur la qualité de vie des familles, sur la volonté des hommes et des femmes de gravir les échelons du métier. Tout cela se répercute sur la situation démographique. Je pense qu’aujourd’hui personne n’aura l’audace de déclarer avec certitude qu’il y aura une telle croissance de la population ».
A présent on constate une baisse de la natalité dans les pays d’Asie où récemment encore elle était élevée, à savoir au Japon, à Taïwan, à Hong Kong et à Singapour. La situation est contraire en Europe. Les experts parlent de plus en plus souvent de l’impossibilité de contrôler la croissance de la population mondiale. Cependant même si les calculs des chercheurs australiens sont incorrects, l’humanité doit réfléchir dès à présent à la façon d’éviter à l’avenir la lutte pour une dernière bouchée de pain.
Diana Gorchetchnikova
Source : la Voix de la Russie-RIA Novosti
Une réponse à “La Terre est-elle menacée de surpeuplement ?”
Effectivement le sujet de la surpopulation humaine est largement encore tabou.
avec pour simplifier les pays du Sud à forte démographie mais pauvres alors que les pays du nord, c’est l’inverse.
Avec le temps cela ne peut que s’amplifier : une croissance démographique toujours plus forte au Sud et une natalité contrôlée au Nord.
Si en plus on ajoute là cela les courants migratoires, on comprend mieux pourquoi la majorité des les enfants des pays du Sud devenus adultes partent de leur pays d’origine pour aller immigrer vers des « terres riches »; il n’y tout bonnement pas assez de richesse à partager dans leur pays d’origine.
On arrive alors à un remplacement progressif de population dans les pays du Nord par des masses de migrants venant du Sud.
Une petite idée : et si pour limiter cet aflux migratoire et diminuer la croissance démographique du Sud, les pays du Nord donnaient des aides financières au développement qu’aux seuls pays du Sud qui auront mis en place une politique de dénatalité (au lieu de perdre de l’argent en finançant de pseudo-structures sociales localement), peut être qu’on commencerait à inverser cette courbe migratoire et enfin s’attaquer sérieusement au problème de la surpopulation mondiale…