31/10/2014 – 11H00 St-Malo (Breizh-info.com) – Depuis l’ouverture du village vendredi dernier et le coup d’envoi de cette Route du Rhum-Destination Guadeloupe à terre, l’engouement du public qui se presse sur les quais de la cité corsaire n’en finit pas de rappeler que la plus célèbre des transats n’est pas une course comme les autres. Pour cette 10è édition, 91 solitaires engagés à bord de voiliers de tout types et de toutes tailles (de 40 à 12 mètres) ont répondu à l’appel du face-à-face avec l’Atlantique entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre : du jamais vu ! Preuve s’il en est que la formule « un homme, un bateau, un océan » fonctionne à plein régime. A quatre jours du grand départ, petit tour d’horizon avec le directeur de course, Gilles Chiorri, des cinq flottes réunies pour ce Rhum 2014 : un cru d’exception qui, fidèle à l’esprit d’origine, fait l’éloge de la diversité et de la liberté.Ultime (8 trimarans) : le choc des géants
Pas de limite ! De retour depuis 2010, cette catégorie qui rassemble les multicoques les plus rapides et les plus puissants capables de tenir des vitesses moyennes hallucinantes de plus de 30 nœuds, est celle de la démesure. Tous les superlatifs sont permis dans le camp de ces dragsters des mers menés par des marins réputés pour leurs qualités de navigateurs hors pair. Des pilotes de haute voltige qui n’ont pourtant aucun droit à l’erreur sur la route de la Guadeloupe.
Gilles Chiorri : « Cette flotte se compose de 8 bateaux très différents menés par de très bons marins qui ont plus ou moins d’expérience en solitaire sur ce genre d’engins. Si la météo ne s’annonce pas tempétueuse, le risque de chavirage reste permanent, notamment le long des côtes du Portugal. Il faudra les surveiller comme le lait sur le feu. Pour la direction de course, l’autre paramètre de cette classe est qu’elle nous oblige à très vite rejoindre la Guadeloupe pour mettre en place le dispositif des arrivées tout en assurant la continuité de rigueur pour les autres catégories. »
IMOCA (9 monocoques) : la guerre des chefs
Si la légende du Rhum est née dans le sillage des multicoques, les monocoques IMOCA ne sont pas en reste pour assurer le spectacle sur l’Atlantique. Depuis 1994 et leur première participation officielle avec un classement spécifique, ces coursiers océaniques, conçus et taillés pour le tour du monde en solitaire, forment une série majeure qui réunit les plus fines lames de la course au large, réputées pour parcourir les océans comme si elles régataient en baie. A défaut de quantité, la qualité et le niveau de compétition sont bien au rendez-vous. Intensité de tous les instants garantie.
G.C. : « Sur le papier, les bateaux de cette série sont peut-être les plus fiables. Pour autant, on l’a vu sur les dernières courses, aucun n’est à l’abri d’une avarie technique. Le niveau des marins est au rendez-vous. Assurément, le jeu sera passionnant en termes de régate pure. »
Multi50 (11 multicoques) : des 50 pieds à 100%
Un catamaran et dix trimarans composent cette flotte hétéroclite rassemblant des professionnels et des amateurs. Très périlleux, ces voiliers, tout comme leurs grands frères de la classe Ultime, accélèrent et lèvent la patte à la moindre risée. Qu’ils comptent au rang des bolides haute technologie ou des multicoques historiques, ces Multi50 sont aujourd’hui indissociables de la transat dont ils ont toujours garanti le potentiel spectaculaire depuis 1990.
G.C. : « C’est selon moi une classe avec un vrai risque de surenchère. Comme tous les multicoques, ces bateaux sont très volages et les plus optimisés sont menés par des skippers qui vont, face aux enjeux de la compétition et si les conditions météo le permettent, volontiers pousser les feux de leur machine. »
Class40 (43 monocoques) : la grande armada
Avec 25 inscrits lors de sa première participation en 2006, la Class40 compte depuis la dernière édition parmi les catégories phares de la course. Cette année, avec 43 bateaux nés des planches à dessins de 14 architectes différents et menés par des marins venus de tous horizons, cette série n’a plus à faire la preuve de son succès. Pour beaucoup d’observateurs, c’est dans les rangs serrés de cette armada de monocoques de 12,18 mètres que la régate battra son plein à l’échelle océanique, augurant de nombreux rebondissements dans les classements. La classe qui monte !
G.C. : « En Class40, c’est le gros melting pot. Pour autant cette catégorie, aussi jeune soit elle, aligne des bateaux marins et fiables, preuve qu’elle est arrivée aujourd’hui à un vrai niveau de maturité. La flotte se divise en trois groupes avec un tiers de professionnels, un tiers de pro-amateurs, et un dernier tiers de navigateurs en partance pour une transat initiatique que nous aurons plaisir à suivre, à la direction de course, dans leur apprentissage du large. »
Rhum (6 multicoques – 14 monocoques) : un cocktail étonnant
Recrée en 2010 pour maintenir l’esprit originel de la course et permettre à des professionnels ou des amateurs très éclairés de s’aligner à la barre de voiliers de croisière rapides ou d’anciens prototypes du siècle dernier, cette catégorie très hétéroclite est celle de la diversité. Un mélange des genres aux multiples saveurs qui remet les premières éditions de la grande transat au goût du jour. A suivre sans modération !
G.C. « J’ai une affection particulière pour cette catégorie à part qui apporte du relief à la course. C’est une classe sympa, elle accueille des skippers passionnés qui bichonnent leur bateau comme on s’occupe d’une vieille voiture. Tous les enjeux des Rhum résident dans le couple que forme le skipper avec sa monture. »
Photo : alexis courcoux
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