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Nantes. Quand la gauche intellectuelle affiche un grand désarroi

23/10/2014 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Depuis 5 ans un professeur américain mène à l’Université et à la Maison des sciences de l’homme Guépin  de Nantes un projet de recherche RELMIN sur le statut des minorités religieuses en Europe du Ve au XVe siècle, projet largement financé par le Conseil Européen à hauteur de 2,3 millions d’euros.  La conclusion de ces recherches a été tirée à Nantes  le 20 octobre dernier au cours d’une conférence-débat « Chrétiens, juifs musulmans, quinze siècles de cohabitation en Europe. Et demain ? » Le débat, dont l’orientation était clairement annoncée,  proposait de s’interroger sur « l’héritage pluriconfessionnel de l’Europe et son devenir dans un contexte où progressent les extrémismes jouant sur les sentiments anti islamiques et anti immigrants et dont les programmes prônent un retour à un passé mythique de pureté nationale ».

Les « spécialistes de la sociologie et de l’histoire », tous très politiquement corrects, firent précéder les débats – laïcité oblige !-  par de courtes interventions de trois représentants des monothéismes : juif, chrétien et musulman. Le vicaire épiscopal de Nantes centra son propos sur le Concile Vatican II qui « ouvrit enfin le dialogue avec le monde surtout musulman et juif ». L’imam de la très intégriste mosquée Assalam de  Nantes rappela « le désir d’ouverture à tous » de l’islam,  tout en déclarant que « le musulman n’a pas besoin d’un Etat pour dominer le monde ».

Posant en préambule que « l’Europe a été, est et sera toujours plurielle » le premier intervenant entreprit d’exposer le « statut protégé » des chrétiens en Espagne suite à la conquête musulmane. Le statut de « Dhimmi » ? Inconnu pour l’orateur, même s’il reconnait que les chrétiens devaient s’acquitter de taxes spécifiques et s’abstenir de tout prosélytisme. Rappelant les édits d’expulsion pris par le duc de Bretagne Jean Le Roux en 1240, le roi d’Angleterre en 1290 et le roi de France en 1306, il estime que les seules persécutions furent le fait des souverains chrétiens à l’égard des juifs. Regrettant la résurgence contemporaine des religions comme « vecteurs d’identité » et des idéologies nationales qui « prônent le retour à des puretés qui n’ont jamais existé » il conclura son intervention en affirmant le plus sérieusement du monde que « nous avons toujours été mélangés (sic) ».

Esther Benbassa :« que nous réserve 2017 ? ».photo : Matthieu Riegler/Wikimedia (cc)

Esther Benbassa :« que nous réserve 2017 ? ».photo : Matthieu Riegler/Wikimedia (cc)

Esther Benbassa , universitaire et sénatrice (EELV) se fit également l’avocate de l’Espagne musulmane « terre de cohabitation et de convivialité mais non d’inclusion », avant de qualifier sans rire  la dhimma d’ « acte de protection ». Regrettant que la religion devienne pour certains une identité « alors qu’elle ne l’a jamais été », la fougueuse sénatrice n’a pas de mots trop durs pour dénoncer l’intégration : « J’aime pas ce mot, on est né en France on est français point » avant d’avouer préférer « le modèle US ». Se faisant la zélatrice inconditionnelle de l’immigration musulmane « objet de tous les malheurs, attaquée de partout  et qui ne pose aucun problème démographique », elle n’hésitera pas à dénoncer la laïcité « discriminatrice et assimilée à l’islamophobie », ajoutant que « voir l’islam comme une religion dominatrice est un fantasme ». Mme Benbassa est cependant inquiète : « la communauté est un repli de confort »,  elle affirme  que « notre modèle c’est le meilleur » mais elle reconnait « qu’il ne marche pas ». La sénatrice n’hésite pas à balancer dans sa conclusion : « Dans l’ambiance actuelle les ratonnades vont revenir » et à faire part de sa grande crainte: « que nous réserve 2017 ? ».

Le troisième intervenant constate que la laïcité devient identitaire alors que « les discours sur les racines font florès ce qui est de la discrimination ». Il reconnait que la sécularisation est en crise et lâche dans un éclair de lucidité : « la société marchande ne fait pas sens ». Mais il revient vite dans un discours convenu : « l’intégration c’est piégeant, c’est le contraire d’un pays en mouvement », et à un optimisme béat : « le monde sans frontières avec internet  va nous permettre de vivre comme des frères ».

Emblématique du désarroi des intellectuels de gauche, telle fut en définitive cette soirée . Annoncée comme une réflexion sur l’histoire, elle se transforma vite en réunion politique. La dénonciation du retour des identités en Europe en était le leitmotiv comme celle aussi répétée maintes fois  et quasi obsessionnelle de « l’extrême droite » et d’Eric Zemmour. Ce dernier apparaît désormais comme la cible N° 1 d’une oligarchie intellectuelle déboussolée : « Devant un tel  succès, inimaginable il y a 5 ans, on peut se poser des questions » reconnut le dernier orateur. Manifestement la réponse des « spécialistes » pour qui la France est une terre d’asile ouverte à tous vents et qui ne se reconnait que dans ses seules valeurs les droits de l’homme ne déchaine pas l’enthousiasme, l’appel  aux  trois religions « dont Abraham  est la figure symbolique » sera-t-il suffisant ?  « Ca peut arriver, mais il faut tout faire pour que ça n’arrive pas », dira in fine Esther Benbassa. La sénatrice ne part pas gagnante.

François Cravic

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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4 réponses à “Nantes. Quand la gauche intellectuelle affiche un grand désarroi”

  1. Malek Hidjazi dit :

    Le pire des mensonges est de dire la vérité, mais pas toute la vérité. L’imam de la mosquée Assalam a dit textuellement (voir la vidéo sur la page facebook du centre culturel Abdullah Darwish) : « Le musulman n’a pas besoin d’un état pour dominer le monde, mais d’une conscience pour participer au drame de ce monde ».

  2. JulesMachefer dit :

    Konk avait fait un superbe dessin dans lequel se trouvait 2 martiens, l’un disait à l’autre en regardant la Terre depuis la Lune:

    -« Alors,nous aussi on est français? »
    -« Mais oui, tout le monde il est français »

    Ce dessin n’en souligne que mieux les propos de la collectionneuse d’identité qu’est esther benbassa, elle en est à 3 ou 4,je ne compte plus (israelienne,grecque, française entre autre).
    Ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs,cette très chère (élue) esther de ramener sa fraise sur tout et surtout sur rien.

  3. Cadoudal dit :

    Le pire des égarements, c’est de nier la réalité, il n’y a qu’un seul vrai Dieu, qu’une seule vraie religion, en dehors de laquelle nul salut. L’islam, le judaïsme, le laïcisme, le socialisme…sont des fausses religions incapables d’apporter la solution à la société la paix et la prospérité et aux hommes le salut éternel. Il ne sert à rien de nier que la France n’est grande et prospère que quand elle obéit aux promesses de son baptême, toute sa décadence provient de son apostasie, grandement favorisée par le concile Vatican II, mais nous sortons là du politiquement et religieusement correct.

  4. Kabik dit :

    Nous ne devrions pas, nous Français (que ce soit, comme il est a la mode aujourd’hui de le nier avec hargne, depuis des siècles, appartenant a des familles qui on versé leur sang, contribué à notre civilisation et forgé cette identité nationale protéiforme mais bien réelle qui nourrit notre unité, quoi qu’on en dise, ou ceux, qui depuis une ou deux générations, au prix de sacrifices et de rebuffades, soucieux de respecter nos lois et nos mœurs malgré les misères qu’on a pu leur faire subir, se sont agrégés a cette France si peu considérée et s’en trouvent bien), non, nous ne devrions pas faire de l’Islam un sujet de conversation si fréquent. L’Islam devrait être quelque chose de personnel, comme l’est ce vieux christianisme si familier et si lointain pour beaucoup d’entre nous. Mais il y a chez une partie non négligeable des adeptes de cette « religion » un tel mépris du pays qui les accueille, voire une telle haine, sourde, mais manifeste, qu’il est bien difficile de distinguer ceux qui seraient inoffensifs des autres. Ce qui nous protège aujourd’hui, c’est le nombre, seulement le nombre… Et toutes ces pathétiques manifestations d’un « moralisme » nauséabond, venant toujours des mêmes cercles ne suffiront jamais a dissimuler les sombres perspectives qui se font chaque jours plus menaçantes…

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