La conquête sociale de la terre, par Edward O Wilson [chronique]

« L’altruisme authentique est fondé sur un instinct biologique pour le bien commun de la tribu, mis en place par la sélection de groupe et qui a permis aux groupes d’altruistes dans la préhistoire de l’emporter sur les groupes d’individus désorganisés par l’égoïsme. Notre espèce n’est pas celle de l’homo oeconomicus ».

Entomologiste de réputation mondiale, le biologiste américain Edward O. Wilson s’est illustré par ses recherches et réflexions concernant les insectes sociaux et l’évolution des espèces. Doté d’une grande créativité et d’un courage intellectuel remarquable, il n’a pas hésité à dénoncer tous les poncifs de l’environnementalisme (behaviorism) qui niaient l’innéité d’un très grand nombre de comportements animaux et humains (dont les comportements sociaux). Ses prises de position lui ont valu, au cours des trois dernières décennies du siècle dernier, de subir le dénigrement et l’acharnement haineux de la plupart des journalistes mais aussi de certains scientifiques tels les « radical scientists » dont les motivations étaient idéologiques et plus précisément trotskystes. Edward Wilson a publié récemment un ouvrage d’une grande importance  qui concerne l’apparition de l’eu-socialité, une particularité comportementale dont les humains ont hérité avec un très petit nombre d’espèces d’insectes (fourmis, abeilles, guêpes, termites…).

L’eu-socialité

L’eu-socialité est une caractéristique qu’un très petit nombre d’espèces, dont l’espèce humaine et les insectes sociaux, ont en commun. Les comportements qui permettent d’identifier les espèces eu-sociales sont les suivants : construction d’un ‘’nid’’ (lieu de vie commune et d’élevage des jeunes) dont la défense contre les concurrents, les prédateurs et les parasites fait l’objet d’une activité permanente ; coopération altruiste qui contraint les individus à sacrifier une partie de leurs intérêts à l’intérêt du groupe ; division du travail au sein de la colonie et cohabitation de plusieurs générations. L’eu-socialité est une innovation génétique majeure puisque les espèces eu-sociales (humains et insectes sociaux) dominent aujourd’hui la biosphère.

Edward O. Wilson a fait partie des biologistes qui ont soutenu, au cours des années mille neuf cent soixante et suivantes la théorie de la sélection de parentèle dont ils pensaient alors qu’elle était susceptible de rendre compte de l’existence de l’eu-socialité chez certaines espèces dont la nôtre. La proximité génétique des membres de certaines sociétés animales pouvait être une explication de leur dévouement parfois extrême au service du groupe ou de la colonie ; en effet, ceux des membres qui, du fait de leur dévouement, ne peuvent pas se reproduire, participent à la reproduction de leurs parents génétiques et donc à la diffusion des gènes qu’ils partagent avec ces derniers. C’était une théorie séduisante qui avait conquis la quasi-totalité des spécialistes de l’évolution ; elle a été à l’origine d’un très grand nombre d’études qui ont mis en évidence ses insuffisances et ont mené à son abandon.

Edward o. Wilson. . "Notre espèce n’est pas celle de l’homo oeconomicus ».photo : Jim arrison/Wikimedia (cc)

Edward o. Wilson.  « Notre espèce n’est pas celle de l’homo oeconomicus ». Photo : Jim arrison/Wikimedia (cc)

Les biologistes, dont Wilson, ont alors élaboré une autre théorie qui est celle de la sélection de groupe, laquelle est beaucoup plus cohérente avec les observations qui ont été faites au cours des quatre dernières décennies. Selon cette théorie, la pression de sélection de groupe (un groupe comprend beaucoup de parents génétiques plus ou moins proches mais pas seulement ; une partie de ses membres, les femelles chez les hominidés par exemple, proviennent des groupes voisins. Ces échanges de femelles permettent de limiter la consanguinité) tend à renforcer les comportements qui accroissent les liens entre les membres des groupes. L’existence de la sélection de groupe n’est pas exclusive de la sélection de parentèle laquelle existe chez les humains et permet d’expliquer l’existence de deux comportements universels dans notre espèce : le comportement parental et le népotisme.

Plusieurs niveaux de pression de sélection

Selon Edward O. Wilson, les humains ont subi, d’une part, une pression de sélection au niveau du groupe laquelle a généré toutes les émotions et les comportements instinctifs tendant à renforcer la cohésion interne des groupes et, d’autre part, une pression de sélection individuelle qui a favorisé l’apparition de comportements compétitifs au sein des groupes. Il affirme que la plus importante des deux est la première, ce qui implique que les comportements allant dans le sens de l’intérêt des groupes prévalent sur les  comportements profitables à celui des individus. Les humains ne sont pas programmés pour être des individus solitaires, ils vivent en groupes depuis leur apparition et même leurs prédécesseurs vivaient déjà en groupes  il y a un million d’années (et au-delà) tout comme le font encore nos plus proches cousins, les grands singes. L’anthropologie individualiste qui irrigue la théorie libérale est donc une pure vue de l’esprit ; il n’y a jamais eu d’individus solitaires qui ont décidé de contracter un pacte social avec d’autres individus tout aussi solitaires ; les humains sont par nature des êtres sociaux comme l’avait bien pressenti Aristote. Même l’idéologie individualiste qui est au centre de la culture occidentale ne génère nulle part l’apparition d’individus solitaires (hormis quelques cas pathologiques), y compris dans les sociétés qui en sont les plus imprégnées comme celle d’Amérique du nord où les petites communautés sont toujours très vivaces, surtout en milieu rural mais pas seulement. L’effet réel de l’idéologie individualiste est la destruction de la cohésion des sociétés nationales au profit des groupes néo-tribaux.

Aristote. "Les humains sont par nature des êtres sociaux"

Aristote. « Les humains sont par nature des êtres sociaux »

 Les groupes au sein desquels nous avons évolué jusqu’à la révolution néolithique n’excédaient pas quelques dizaines de personnes, une centaine tout au plus (c’est toujours le cas des dernières communautés de chasseurs-cueilleurs). Les grands états et les grandes nations ne sont pas des constructions naturelles parce que nous n’avons subi aucune pression de sélection allant dans le sens de la construction de très grands groupes (l’explosion démographique de notre espèce est trop récente) ; après la révolution néolithique, quand l’agriculture et l’élevage permirent une forte expansion démographique, la taille des groupes augmenta considérablement et les humains durent trouver des solutions à la croissance importante de la population ; ces solutions furent culturelles ( chefferies, royautés, empires et plus récemment, nations) , ce qui fut possible du fait de la nature particulière des humains dont la programmation comportementale est beaucoup moins rigide que celle des autres animaux, y compris nos proches cousins, les grands singes. Cette relative plasticité du comportement humain a été soulignée par les membres du courant dit de l’ « anthropologie philosophique » dont le membre le plus connu, Arnold Gehlen, a écrit : « Par nature l’homme est un être de culture » ; il a nuancé cette affirmation à la fin de sa vie après avoir pris connaissance des résultats des recherches du génial Prix Nobel de médecine, Konrad Lorenz. Ce dernier, ainsi que le plus talentueux de ses élèves, Irenaüs Eibl-Eibesfeldt, ont en effet montré que les humains ne sont pas aussi « déprogrammés » qu’on le pensait alors et que leur éthogramme comprend un grand nombre de comportements innés dont la plupart, il est vrai, n’ont pas d’orientation très précise, ce qui permet les adaptations culturelles, lesquelles prolongent et complètent nos tendances comportementales imprécises.

Arnold Gehlen a souligné le fait que ces adaptations culturelles sont des constructions fragiles qui peuvent disparaître très facilement, alors que leur formation demande beaucoup de temps parce qu’elle exige de nombreux essais et modifications successifs. Les institutions sont, selon Gehlen, des trésors polis par l’expérience de très nombreuses générations qu’il convient de protéger et de conserver aussi longtemps que possible. Leur disparition est toujours une plongée dans l’inconnu et le plus souvent dans le chaos. La civilisation occidentale libérale-libertaire dont le mot d’ordre est la suppression de toutes les entraves à la satisfaction des désirs individuels (« Jouissons sans entraves » était un de des mots d’ordre du mouvement libertaire soixante-huitard) a pour objectif de supprimer toutes ces entraves que sont les institutions (Etat, famille, patrie, système judiciaire, armée….) et les hiérarchies de valeurs héritées de notre histoire.

La conséquence de cette révolution libertaire (désormais libérale-libertaire) est un délitement de toutes nos institutions et un repli tribal  beaucoup plus inquiétant que les replis identitaires dont on nous rebat les oreilles. Les sociétés occidentales sont de plus en plus constituées de groupes férocement concurrents, qu’il s’agisse de groupes religieux, mafieux, délinquants, capitalistes….Les Etats sont désormais concurrencés par les groupes capitalistes qui dirigent les sociétés multinationales lesquelles visent à l’effacement des puissances étatiques (et démocratiques) qui sont autant de pôles de résistance à leur domination. L’affaissement des Etats entraîne celui de toutes les institutions nées en leur sein : régimes républicains, systèmes de prise de décisions démocratiques, de solidarité interne, de défense collective, d’enseignement et de formation, systèmes judiciaires….. au profit d’institutions favorables aux groupes capitalistes.

riche-dollars

Nous assistons à l’émiettement de l’humanité en groupes de taille réduite mus par la recherche de leur seul intérêt et de la satisfaction de tous leurs désirs.

Du fait du délitement des Etats forgés au cours de l’histoire et des cultures qui leur étaient liées, l’humanité tend à se fragmenter en une myriade de groupes qui se livrent de plus en plus clairement une guerre impitoyable qui ne dit pas son nom et qui est auréolée d’un discours séduisant promouvant l’idée de liberté individuelle illimitée. Il est évident que l’affaissement des Etats et des libertés collectives facilite les activités de tous les groupes les mieux armés pour dépecer les Etats déliquescents au détriment de l’immense majorité des humains qui pour certains (c’était notre cas) bénéficiaient de la protection efficace d’appareils étatiques contrôlés par les peuples dans le cadre de républiques dont la vocation était la recherche d’un Bien Commun. Tout cela est en train de disparaître à grande vitesse au profit d’une société mondiale érigée sur les bases libérales-libertaires évoquées ci-dessus ; c’est-à-dire qu’avec la disparition des communautés étatiques et de leurs institutions qui avaient permis une mise en forme de nos comportements allant dans le sens d’un élargissement de la coopération et de la solidarité à des communautés beaucoup plus importantes que celles qu’avaient connues nos ancêtres prénéolithiques, nous assistons à l’émiettement de l’humanité en groupes de taille réduite mus par la recherche de leur seul intérêt et de la satisfaction de tous leurs désirs.

Il y aura peu de gagnants à la loterie libérale ; la concentration rapide des richesses au cours des trente dernières années n’est que le prélude d’un processus qui ne peut que conduire à la formation d’un ensemble de groupes de super-riches tout à la fois férocement concurrents et capables de s’associer pour maintenir leur domination – pour mémoire, l’agrégat de ces super-riches a été évalué par le sociologue russe Alexandre Zinoviev à trois millions d’individus environ soit un humain sur deux mille. Le reste de l’humanité, émietté en petits groupes familiaux ou locaux, sans moyens significatifs et privés de pouvoir collectifs, sera réduit à la survie dans un monde dont le paradigme sera la compétition interindividuelle et qui sera «régulé » par ces puissances émergentes que sont les très grandes compagnies financières et industrielles. C’est la tendance que nous observons dans le monde occidental et qui est encore éloignée de son terme mais dont les avancées sont perceptibles : mise en place d’oligarchies politiques inféodées aux grandes compagnies, manipulation des démocraties, démantèlement des systèmes de solidarité sociale, mise à l’encan des patrimoines étatiques et nationaux, soumission des états aux règles juridiques communes (prévue dans le projet de traité transatlantique), généralisation de la précarité……au nom, bien sûr, de la liberté (celle du libre renard dans le libre poulailler).

Communauté et solidarité

Les humains sont des êtres sociaux qui ont subi plusieurs pressions de sélection dont la principale est, si l’on en croit Edward Wilson, la pression de sélection de groupe.  Cette pression de sélection est prédominante parce que c’est celle qui nous a permis de survivre dans un environnement hostile (prédateurs, rareté, concurrents). La pression de sélection individuelle, si elle avait été la seule à s’exercer sur nos ancêtres, aurait généré des êtres solitaires moins aptes à relever tous les défis auxquels ils étaient confrontés. Quant à la pression de sélection de parentèle, elle s’exerçait sur des groupes trop petits pour pouvoir les doter de comportements favorables à leur survie. Ces deux types de sélection, individuelle et de parentèle, ont eu malgré tout des effets durables ; la première est à l’origine de la part d’égoïsme qui est en chacun d’entre nous et la seconde permet d’expliquer l’existence du népotisme qui est, lui aussi universel. Chacun d’entre nous est pris dans un nœud de contradictions entre fidélité au groupe, fidélité à sa parentèle et intérêt individuel. Le plus fréquemment, nous arbitrons en faveur du groupe parce que « les individus égoïstes triomphent toujours des individus altruistes mais les groupes d’altruistes triomphent toujours des groupes d’égoïstes ». Autrement dit, les groupes d’altruistes sont plus aptes à la survie que les groupes d’égoïstes ; de ce fait les gènes qui participent à la formation du comportement altruiste se sont propagés dans toute l’espèce humaine.

Maquette d'un village du Néolithique final (1 660 av. JC). Musée de l'Ancien Évêché, Grenoble. DR

Maquette d’un village du Néolithique final (1 660 av. JC). Musée de l’Ancien Évêché, Grenoble. DR

 Une communauté est un groupe constitué d’individus ayant des liens privilégiés et pratiquant l’entraide et le partage (campement commun, terrains de chasse et de cueillette, partage des produits des opérations collectives, garde du campement et des jeunes…), c’est-à-dire la solidarité. Nous sommes des êtres sociaux solidaires avec  les membres de notre groupe. Communauté et solidarité sont liées. Le rêve socialiste d’une solidarité mondiale  entre individus nomades et sans attaches communautaires est une pure utopie sans fondement anthropologique. Par ailleurs, ceux qui imaginent des communautés dont  les membres se livreraient à une concurrence interindividuelle féroce font fausse route parce que, comme le note Edward Wilson, l’égoïsme est un comportement destructeur des communautés (c’est ce que nous observons dans les sociétés occidentales dans lesquelles la compétition et la recherche de l’intérêt individuel sont devenus des impératifs). En termes politiques, la gauche se fourvoie parce qu’elle recherche la solidarité sans la communauté qui a le tort, à ses yeux, de séparer l’humanité en deux : eux et nous ; quant à la droite, elle s’égare parce qu’elle veut la communauté (la patrie) sans la solidarité, ce qui fait de son patriotisme une hypocrisie. Un patriotisme authentique ne peut qu’être solidaire ; il y a une contradiction insurmontable entre le libéralisme individualiste, égoïste (Adam Smith) et nomade, d’une part, et le patriotisme qui renvoie à la solidarité des membres d’une communauté particulière, d’autre part.

Bien sûr, les tricheurs (ceux qui profitent de l’altruisme dominant tout en ayant un comportement purement égoïste) sont la plaie des groupes altruistes mais des règles adéquates peuvent permettre de réduire leurs nuisances. 

Des groupes aux nations

Contrairement à ce que pensent fréquemment les nationalistes, les nations ne sont pas naturelles ; elles sont des constructions culturelles, des « communautés imaginées ». La sélection de groupe n’est pas à l’origine de ces grands groupes que sont les nations mais ce sont les comportements  que la pression de sélection de groupe a favorisés qui ont été mis à profit pour la création de ces très grands groupes que sont les nations, lesquelles sont pensées par leurs membres comme des groupes étendus. Ces très grands groupes n’auraient pas pu être fondés à partir de comportements individualistes et égoïstes. L’existence des nations repose sur l’existence de comportements innés de solidarité (altruisme et partage) avec les membres du groupe d’appartenance.

La construction des nations ne peut se faire qu’à la faveur de circonstances favorables ; c’est un processus lent qui impose souvent des phases pénibles aux populations concernées. L’examen de ce qui se passe en Afrique (création d’Etats à partir de fractions d’ethnies) ou en Europe (construction européenne à partir de vieilles nations), met en évidence la très grande improbabilité de la naissance des nations. La nation est une construction culturelle fragile qui peut disparaître si la culture qui constitue le lien national n’est pas correctement entretenue. Elle peut disparaître en donnant naissance à des nations de taille plus petite mais encore faut-il que les conditions d’une telle naissance soient réunies, ce qui est rarement le cas. Plus sûrement, la disparition de ces constructions historiques anciennes laisserait la place à un monde tribalisé conforme à notre nature primitive.

Quelques conséquences de la sélection de groupe

Parmi les conséquences de notre comportement social inné, Wilson cite le comportement territorial : « Les humains et les chimpanzés sont extrêmement territoriaux » ; « Le comportement territorial a évolué pour devenir un moyen de préserver les ressources alimentaires. Les guerres d’expansion et les annexions ont eu pour résultat d’agrandir les territoires et de favoriser les gènes qui incitent à la cohésion de groupe, à l’organisation de réseaux et à la formation d’alliances. Pendant des centaines de milliers d’années, l’impératif territorial a stabilisé les petites communautés dispersées des Homo sapiens, exactement de la même façon que dans les petites populations de chasseurs-collecteurs qui survivent aujourd’hui ». Cet impératif territorial est encore d’actualité : « Il y a 10 000 ans, la révolution néolithique a permis de produire des quantités de nourriture beaucoup plus importantes à partir de la culture et de l’élevage, ce qui a favorisé une rapide croissance des populations humaines. Les effectifs humains ont tout simplement augmenté aussi vite que le permettaient ces nouvelles ressources si précieuses. La nourriture étant devenue là encore le facteur limitant, les humains se sont pliés à l’impératif territorial. Leurs descendants procèdent toujours de même ».

Fourmi-kamikase. Des sociétés très unies dont les comportements complexes sont bien connus des entomologistes. La stratégie militaire en fait partie et les fourmis la maitrisent adroitement lors de batailles et selon les enjeux.

Fourmi-kamikase. Des sociétés très unies dont les comportements complexes sont bien connus des entomologistes. La stratégie militaire en fait partie et les fourmis la maîtrisent adroitement lors de batailles et selon les enjeux.

Une autre conséquence du comportement eu-social est la préférence pour son groupe. Les fourmis sont imprégnées de l’odeur particulière de leur fourmilière ce qui leur permet de se reconnaître et d’identifier les intrus qu’elles combattent de manière très brutale. Chez les humains, il en va un peu de même : « Toutes choses étant égales par ailleurs, les gens préfèrent être avec des personnes qui leur ressemblent, parlent le même dialecte et ont les mêmes croyances. Poussée à l’excès, cette prédisposition, à l’évidence innée, mène avec une facilité effrayante au racisme et au fanatisme religieux ». Très heureusement ces comportements extrêmes ne sont pas les plus courants ; par contre, la mise à l’écart des étrangers, leur renvoi à l’extérieur du territoire et la guerre menée contre les envahisseurs et les malveillants sont monnaie courante. Le comportement de défiance à l’égard des étrangers est l’envers de la solidarité avec les membres de son groupe (contrairement à la solidarité nationale, la solidarité universelle que nos dirigeants mondialistes tentent de nous imposer ne fait pas recette). Ce sont deux aspects indissociables et complémentaires de notre éthogramme (ensemble des comportements innés), ce que les rêveurs ne peuvent accepter.

 BGuillard

Edward O. Wilson, La conquête sociale de la Terre  – Editions Flammarion

 Photo : DR
[cc]
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