24/09/2014 – 07H00 Châteaubourg (Breizh-info.com) – Heureux les fonctionnaires qui font de la politique. En cas d’échec, leur réintégration dans leur administration d’origine est assurée. Dans le privé, on ne bénéficie pas d’un pareil privilège. C’est ce qui arrive à Virginie Klès (PS), ancien maire de Châteaubourg (2001-2014) et sénatrice d’Ille-et-Vilaine.
Battue au second tour des élections de mars 2014 dans une triangulaire, elle devient alors conseiller municipal d’opposition. Parallèlement, aux élections sénatoriales de septembre 2008, Edmond Hervé la recrute, alors qu’elle n’appartient pas au PS, pour figurer en deuxième place sur la liste socialiste. Cette embauche est astucieuse car elle permet à M. Hervé de sortir du vivier auquel les socialistes sont habitués – c’est-à-dire les grandes villes – et de pénétrer en force dans le fief de Pierre Méhaignerie (UDI), le Pays de Vitré.
Le maire d’un chef-lieu de canton correspond mieux au profil « ruralité » qu’un professionnel de la politique ; c’est préférable pour les élections sénatoriales. Cette tactique se révèle payante à une époque où les élus locaux sont remontés contre Nicolas Sarkozy et l’UMP. La liste conduite par Edmond Hervé rafle donc trois sièges sur quatre, le dernier revenant à Dominique de Legge (UMP, cousin de Bernadette Chirac). A coup sûr, la contribution de Mme Klès dans l’obtention du troisième siège a été décisive : candidate « d’ouverture », maire d’une commune encore rurale, pas professionnelle de la politique.
Mais, en 2014, renversement de situation. Les élus locaux sont cette fois très critiques à l’égard de François Hollande et du PS. En Ille-et-Vilaine, le 28 septembre, les socialistes ne réussiront pas le coup de 2008. Edmond Hervé l’a compris : il rend son tablier. Virginie Klès en fait de même. Après une défaite aux municipales dans sa commune de Châteaubourg, il est clair qu’elle ne souhaite pas recommencer en septembre aux sénatoriales.
Prudemment, elle arrête la politique. Elle vient même de démissionner de son mandat de conseiller municipal. Mais reste le meilleur : « l’administration m’a confirmé cet été que ma réintégration (dans la fonction publique) sera effective à compter du 1er octobre prochain et que ma nomination pourra se faire sur tout le territoire national à l’exception de l’Ille et Vilaine » a t-elle déclaré à un quotidien régional.
Virginie Klès est vétérinaire toxicologique. Comme elle n’est pas bretonne, quitter la Bretagne ne sera pas dramatique pour elle. Et comme l’administration assure le casse-croûte, tout va bien pour elle.
Photo : DR
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Une réponse à “Virginie Klès (PS). Retour au sein de la fonction publique”
C’est vrai qu’avec 5,2 millions de fonctionnaires nous sommes numéro 2 mondial en nombre de fonctionnaires par rapport à la population (seul un pays d’amérique latine nous bat). L’allemagne en a presque moitié moi par rapport à sa population et le budget de la nation est équilibré chez eux. On voit qu’une partie de la solution passe par une réduction du nombre de fonctionnaires en france.