19/09/2014 ‑16H45 Édimbourg (Breizh-info.com) ‑ Environ 15 % des électeurs étaient encore indécis à la veille du référendum sur l’indépendance écossaise, et l’on sait que les indécis votent généralement pour le maintien du statu quo. Mais les partisans du « oui » ont pu légitimement espérer jusqu’au dernier moment. La nette victoire du « non » leur inspire tout aussi légitimement une immense déception. Voici, recueilli à l’instant, le témoignage d’un jeune Écossais qui a passé la nuit électorale parmi les indépendantistes rassemblés à Édimbourg.
Un nouveau chapitre s’ouvre dans l’histoire de l’Écosse, très négatif hélas. C’est une occasion manquée, la peur l’a emporté sur l’espoir, et la grande presse sur le grand public, mu par des raisons hautement positives. La déception est énorme, tous ceux qui ont voté « oui » au nom d’une vraie démocratie semblent pleins de désillusion. C’est la première fois dans l’histoire qu’un pays vote contre sa propre indépendance ! Même les Highlands, Moray et autres régions où le sentiment d’indépendance est traditionnellement farouche, ont voté en majorité contre l’indépendance.
Moi-même, je ne sais que penser en ce moment. Je ne comprends pas, je me sens déconnecté de cette majorité qui a voulu rester dans une relation déséquilibrée. Une part importante de moi-même, comme pour beaucoup de militants du « oui », se sent étrangère à son propre pays. L’Écosse appartient-elle encore au peuple écossais ? La majorité a rejeté le précieux cadeau de l’indépendance – alors que des peuples ont combattu et péri pour celle-ci dans d’autres parties du monde.
Le seul aspect positif qui me vienne à l’esprit est que face à l’État britannique (avec sa presse partisane, ses mensonges, ses manipulations et ses lourdes menaces financières), 45 % de la population écossaise s’est dressée, a fait trembler Westminster et a braqué l’attention du monde entier sur ce petit pays. Je suis très fier de ces 45 %, fier d’en faire partie.
Les gens ici ont très polis et réservés, ils observent toujours le plus haut degré de civilité. Un exemple parfait de référendum démocratique et civilisé. Mais je ressens désormais quelque chose de différent ici, et j’ai hâte de quitter Édimbourg. Un brouillard épais, sombre et suffocant flotte aujourd’hui sur la cité : la météo reflète parfaitement le sentiment des 45 %. »
Une réponse à “Un brouillard épais, sombre et suffocant flotte sur Édimbourg…”
les écossais ont eu la chance d’avoir un référendum pour suivre leur chemin avec uk,nous Bretons nous n’avons pas la chance d’en avoir un,pour seulement la réunification d’une région ,les élus pourris comme le paieront ils un jour ?