17/09/2014 – 16H00 Édimbourg (Breizh-info.com) – Les Britanniques adorent parier. Ils ont à leur disposition davantage de boutiques de bookmakers que de bureaux de poste. Ils peuvent parier sur à peu près tout : les sports, bien sûr, du football aux courses de lévrier en passant par les fléchettes, mais aussi la météo, l’évolution des taux d’intérêt, le nom du prochain pape ou les résultats des élections.
Et parmi ces dernières, bien entendu, l’Indyref, le référendum sur l’indépendance écossaise qui se déroule demain. La consultation battrait même les records de paris, à en croire les principaux bookmakers britanniques. Plusieurs dizaines de millions de livres ont été jouées. Un client de William Hill, l’un des géants des jeux britanniques, a parié 800.000 livres sur la victoire du « non » ‑ la plus grosse somme jamais misée sur le résultat d’une élection au Royaume-Uni. Chez Ladbrokes et Betfair, on a enregistré des mises de 200.000 et 55.000 livres respectivement, toutes deux sur le « non ».
Globalement, dans les paris, le « non » l’emporte nettement sur le « oui ». La progression du « oui » dans les sondages n’a pas renversé la tendance. Or l’expérience prouve que l’orientation des paris annonce assez bien les résultats électoraux. Alors, les carottes sont-elles cuites ? Pas du tout. En effet :
- Les référendums ne sont pas des consultations fréquentes. On manque donc d’expérience les concernant (contrairement aux élections générales britanniques).
- Seuls les résidents écossais votent, mais les paris sont ouverts dans tout le Royaume-Uni. Si en Angleterre les paris portent à 70 % environ sur la victoire du « non », c’est l’inverse en Écosse.
- Il faut avoir plus de 18 ans pour avoir le droit de parier, mais seulement plus de 16 ans pour avoir le droit de voter au référendum écossais. Le public des parieurs ne reflète donc pas tout l’électorat.
- Si les montants pariés sur le « non » l’emportent en volume, les paris en faveur du « oui » l’emportent en nombre, c’est-à-dire que ceux qui jouent le « non » sont moins nombreux mais parient davantage d’argent. Or les sondages montrent justement que les catégories les plus aisées penchent majoritairement vers le « non ».