15/09/2014 – 07h00 Bretagne (Breizh-info.com) – L’affaire des « frondeurs » – qui est intervenue à quelques jours du vote de confiance (le 16 septembre) au gouvernement – ne pouvait qu’amener une réaction des soutiens du gouvernement Valls. Ce qui fut fait avec la publication de « l’appel des 200 » députés socialistes « ni godillots ni déloyaux ».
« Il ne s’agit pas de changer pour changer, mais de construire une France plus efficace et plus juste, face aux inégalités territoriales et sociales » proclame l’appel avec une langue de bois épatante. Mais qui n’interdit pas la lucidité : « le débat entre godillots et déloyaux n’a pas de sens. Si ce n’est notre affaiblissement collectif. » En clair : attention aux prochaines échéances électorales ! Le maintien de a division accélérera notre défaite.
Le site Lemonde.fr fournit la liste des signataires ; ils sont très exactement 208 alors que le groupe SRC compte 290 membres à l’Assemblée nationale.
Il était évidemment intéressant de vérifier comment les 29 socialistes bretons se sont comportés à cette occasion. 19 ont signé « l’appel », et par conséquent soutiennent le gouvernement et sa ligne sociale-libérale, 10 ne l’ont pas fait, soit parce qu’ils se sentent proches des « frondeurs », soit parce qu’ils se veulent « neutres » dans ce conflit interne au PS.
Les dix neufs qui ont signé sont : P. Adam (Brest-centre), François-André (Rennes Nord-Ouest), Nathalie Appéré (Rennes Nord-Est), Jean-Luc Bleuven (Brest-Ouest), Marie-Anne Chapdelaine (Rennes-Chantepie), Marie-Françoise Clergeau (Nantes-Ville), Yves Daniel (Châteaubriant), Corinne Erhel (Lannion), Sophie Errante (Vertou), Annie Le Houérou (Guingamp), Annie Le Loch (Douarnenez), Jean-Pierre le Roch (Pontivy), Michel Ménard (Nantes-Carquefou), Hervé Pellois (Vannes), Monique Rabin (Paimboeuf) , Dominique Raimbourg (Nantes-Rezé), Marcel Rogemont (Rennes-Centre-Ouest), Gwendal Rouillard (Lorient), Jean-Jacques Urvoas (Quimper).
Les dix qui n’ont pas signé sont : Jean-Marc Ayrault (Nantes Saint-Herblain), Marie-Odile Bouillé (Saint-Nazaire), Gwenegan Bui (Morlaix), Richard Ferrand (Carhaix-Châteaulin), Chantal Guittet (Landerneau), Gilbert le Bris (Concarneau), Viviane le Dissez (Dinan), Michel Lesage (Saint-Brieuc), Jean-René Marsac (Redon), Philippe Noguès (Hennebont).
On peut observer quelques bizarreries : ainsi Gwenegan Bui, député de Morlaix, mais surtout suppléant de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, ne signe pas le texte, donc ne soutient pas le gouvernement auquel appartient sa patronne. Se croit-il obligé de faire plaisir à la copine de Mme Lebranchu, une certaine Martine Aubry ? Alors que Gwendal Rouillard, député de Lorient, et lieutenant de Jean-Yves le Drian, signe et soutient l’exécutif.
Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre, ne se croit pas obligé d’apporter son soutien à son ancien Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, qui lui a pris sa place – ça se comprend.
Dans le secteur où les Bonnets rouges constituent une incontestable force politique et électorale, Richard Ferrand, Chantal Guittet, Gilbert Le Bris et Philippe Noguès préfèrent ne pas se mouiller. On n’est jamais assez prudent en ces temps difficiles.
Cette mauvaise humeur s’estompera en décembre lorsqu’arrivera l’heure de vérité, c’est-à-dire le vote de la loi de finances 2015. A cette occasion se forme le clivage officiel majorité/opposition : ceux qui votent pour le budget et ceux qui votent contre. Nos dix députés socialistes bretons – récalcitrants pour le moment – rentreront dans le rang ce jour là. Ou avant …
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.