12/09/2014 – 07h00 Morlaix (Breizh-info.com) – La Bretagne est riche de deux ministres qui ne se situent pas sur la même longueur d’onde. La première, Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique ne verrait que des avantages à ce que l’on fusionnât Bretagne et Pays de la Loire. Le second, Jean-Yves le Drian, défend bec et ongles le principe de la Bretagne historique, et, à défaut, refuse la fusion avec le « machin » de Jacques Auxiette ; mieux vaut la Bretagne à quatre départements que la dissolution dans un magma sans âme.
Marylise Lebranchu considère, contrairement à Jean-Yves le Drian, « que l’on ne met pas la Bretagne historique en danger en proposant qu’elle s’ouvre à la Manche, la Mayenne, aux Pays de la Loire peut-être. Est-ce qu’on est capable à l’Ouest, de regarder à l’Est ? » (Ouest France, 18 juin 2014)
On était habitué aux discours sur le formidable intérêt qu’il y a à additionner Bretagne (4) et Pays de la Loire. C’est le cas de Jean-René Marsac (PS), député de Redon, qui expliquait doctement : « les Bretons doivent intégrer, s’ils veulent sincèrement dépasser le statu quo, que Nantes et Saint-Nazaire n’entretreront pas en Bretagne sans leur zone d’influence qui va bien au delà de la Loire-Atlantique ». (25 juillet 2014, Ouest France).
Voilà que Mme Lebranchu met les bouchées doubles en proposant que la Bretagne historique « s’ouvre à la Manche’ : notons qu’elle est la seule à défendre cette idée géniale …
Mais l’application du principe de la « zone d’influence », cher à M. Marsac, rend cette perspective pertinente. En effet, le sud de la Manche (Pontorson, Avranches, Granville) appartient à la zone de chalandise du centre commercial Alma (Carrefour) situé au sud de Rennes. A partir de là, M. Marsac devrait dire : « ne faisons pas les choses à moitié, que la Bretagne historique annexe la Manche, la Mayenne, l’Anjou, la Vendée et, par dessus le marché, le quartier Montparnasse. Et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes. »
La théorie de la « zone d’influence » peut nous entraîner fort loin. Non seulement elle ne possède aucune base scientifique, mais encore elle peut être accommodée à toutes les sauces. Ainsi, la République française pourrait ne comporter qu’une seule région avec Paris comme chef-lieu puisque c’est bien connu, la « zone d’influence » de la capitale française couvre l’ensemble des départements métropolitains…et ultra-marins.
Jean René Marsac et Marylise Lebranchu n’y avaient pas songé…
Bernard Morvan
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3 réponses à “Lebranchu, Marsac et la « zone d’influence » bretonne.”
la Loire atlantique et Nantes, LE MACHIN c’est Anne de Bretagne et les Ducs de Bretagne qui vont êtres content d’entendre ça d’ou ils sont !!! Le Drian non seulement vous êtes un traître mais en plus un imbécile,normal vous êtes socialiste !!
Et bien avec des individus de ce genre on ne va pas tarder à être obliger de faire la manche plutôt que d’intégrer de département normand ! et qu’en pense Hollande lui qui veut réunifier la Normandie ? ils ont vraiment des stratégies à géométrie variable dans ce gouvernement sauf qu’ils ont oublié la seule réunification valable pour nous celle de la Bretagne ! est ce qu’ils ont peur après la réunification qu’on annexe Paris ?
Au risque d’en faire bondir certains, je pense que l’union de la Bretagne actuelle avec les Pays de Loire est loin d’être absurde. Non pour des raisons de zone d’influence de Nantes car cela conduirait à annexer toute la vallée de la Loire … mais simplement parce que c’est possible sans que la Bretagne y perde son identité mais au contraire l’étende et s’en trouve renforcée. En effet :
– A l’exception de la région nantaise, les pays de Loire n’ont pas à ce jour d’identité propre, à mi-chemin entre la Bretagne et une zone où Paris a fait le vide, cela les prédispose à adhérer rapidement à l’ensemble breton ;
– Avant l’invasion romaine, les pays de Loire faisaient partie de la ligue Armoricaine. Même si depuis la francisation a eu lieu, le substrat armoricain est toujours là et reviendra rapidement d’actualité, pour preuve le gallo qui dépasse largement les limites de la Haute-Bretagne ;
– De par son poids économique et culturelle, les populations des Pays de Loire savent déjà qu’elles dépendent de l’ensemble Breton ;
– Enfin, les questions que posera ce rapprochement permettront aux bretons de mieux se positionner dans le futur, notamment par rapport aux autres nations celtes qui sont clairement le port d’attache de l’ensemble breton ;
La Bretagne est donc suffisamment forte culturellement pour absorber sa voisine, les Pays de Loire. Plutôt que de s’arquebouter sur une vision passéiste, il vaut mieux s’engager dans son développement pour lui permettre d’avoir le poids suffisant dans la compétition régionale qui s’annonce.