12/09/2014 – 11H00 Rennes (breizh-info.com) – L’affaire s’est passée à Rennes, en 2012, au lycée professionnel Louis Guilloux. Restée inconnue faute de relais médiatique, elle témoigne des contradictions entre différents textes de loi mais aussi, de la part d’agents de l’Education nationale, de comportements pour le moins contestables.
En 2012, Myriam (prénom modifié, NDLR) est lycéenne et prépare son baccalauréat : allergique à de nombreux produits alimentaires et ne pouvant ainsi consommer les mêmes repas que les autres élèves, elle amène son repas « maison » et le mange au self-service avec ses camarades de classe.
Sauf que la CPE (conseillère principal d’éducation) présente sur les lieux en a décidé autrement. S‘appuyant sur les normes HACCP (hygiène alimentaire), cette dernière réclame à Myriam de prendre son repas et de quitter le self-service. En plein hiver, alors que l’élève lui demande où elle peut alors aller déjeuner par ce froid ambiant, cette dernière lui suggère les toilettes du collège ou « dehors, avec ceux qui ne mangent pas au self ».
Si le débat existe entre les partisans du respect des normes HACCP et l’accueil des enfants souffrant d’allergies dans des établissements de restauration scolaire et collective, un extrait du Bulletin officiel de l’Éducation Nationale semble pourtant destiné à guider les différents acteurs :
« Il convient que tout enfant ayant, pour des problèmes médicaux, besoin d’un régime alimentaire particulier, défini dans le projet d’accueil individualisé, puisse profiter des services de restauration collective (établissements d’accueil de la petite enfance, écoles maternelles, élémentaires, établissements publics locaux d’enseignement, relevant du ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche et du ministère de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche et des affaires rurales) selon les modalités suivantes :
– soit les services de restauration fournissent des repas adaptés au régime particulier en application des recommandations du médecin prescripteur ;
– soit l’enfant consomme, dans les lieux prévus pour la restauration collective, le repas fourni par les parents, selon des modalités définies dans le projet d’accueil individualisé respectant les règles d’hygiène et de sécurité.
Dans le cas où l’alimentation en restauration collective serait impossible, sous ces deux formes, il convient d’organiser au niveau local les modalités permettant d’apporter une aide aux familles en s’appuyant éventuellement sur les expériences pilotes mettant en œuvre un régime spécifique.
En conséquence, dans tous les cas où un régime spécifique ne peut être mis en place et conformément aux dispositions de la circulaire interministérielle n° 2001-118 du 25 juin 2001 relative à la composition des repas servis en restauration scolaire et à la sécurité des aliments, les paniers repas peuvent être autorisés. Bien que cette circulaire ne concerne pas les structures d’accueil des jeunes enfants régies par le décret du 1er août 2000, elle peut, en l’absence de textes spécifiques les concernant, donner un cadre de référence pour la restauration dans ces établissements.
Dans ce cas quatre points essentiels sont à observer :
• la famille assume la pleine et entière responsabilité de la fourniture du repas (composants, couverts, conditionnements et contenants nécessaires au transport et au stockage de l’ensemble) ; »
Aujourd’hui, Myriam ne fait plus partie du lycée Louis Guilloux, mais cette expérience l’a marqué à jamais. Elle souhaitait témoigner : « je sais que d’autres personnes dans mon cas ont subi les mêmes brimades en raison de leurs allergies alimentaires, je ne veux pas que cela continue. ». Il semblerait en tout cas qu’elle ne serait pas la seule à avoir été « marquée » par sa CPE de l’époque. Certains conseillers d’orientation locaux auraient refusé systématiquement de travailler avec elle, « en raisons de problèmes comportementaux ».
Soumis à des normes draconiennes en matière d’hygiène alimentaire, les établissements scolaires ont tendance désormais à se réfugier derrière la pile de normes administratives. Cela leur permet de ne pas avoir à s’occuper de certains problèmes spécifiques, comme les allergies alimentaires. Il existe d’autres cas.
Des parents d’élèves scolarisés dans plusieurs écoles maternelles et primaires de Bretagne nous ont confirmé l’interdiction, par exemple, de mettre en place un potager « collectif » biologique. Entretenu par les élèves, il servirait à alimenter la cantine scolaire. Pour une question de normes là encore.
Des normes qui s’inquiètent par ailleurs beaucoup moins de la qualité nutritive des aliments, des méthodes d’élevage ou d’abattage des viandes, et au final de la santé et du développement des enfants. Une question que madame Najat Vallaud-Belkacem serait bien inspirée d’étudier de près.
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Une réponse à “Rennes. Allergique, elle est mise à la porte de la cantine de Louis Guilloux”
Dans toute organisation du type éduc nat (où armée Soviètique) il existe ce genre de personne, pour avoir cotoyé de nombreux CPE il faut reconnaître que la majorité est dévoué au bien être de nos enfants pour certains ils peuventt se comporter en « kapos » , le seul problème, même quant ils devraient êtres sanctionnés est que l’éduc nat protège ce genre de personnage surtout quand ils sont SYNDIQUES !