11/09/2014 – 09H00 Pittsburg (Breizh-info.com) – Le virus Ebola va-t-il quitter l’Afrique pour l’Europe et les Etats-Unis ? L’Institut National de Sciences Médicales de Pittsburgh (Pennsylvanie) fait partie des Centres d’excellence du réseau universitaire américain. Il vient de publier dans la revue CurrentPlos une très sérieuse étude cosignée par sept spécialistes américains et italiens du virus Ebola, tous liés à l ‘Organisation mondiale de la santé (OMS). Leur diagnostic est clair. Le risque d’extension de l’épidémie au Ghana, non encore touché, est supérieur à 50 % pour la troisième semaine de septembre. Et son exportation vers le Grande-Bretagne supérieur à 25 % pour la même période. La Belgique et la France viennent ensuite sur la liste.
Les données traitées par les statisticiens et cliniciens cosignataires de l’étude intègrent l’extension locale de l’épidémie (Sierra Leone, Niger et Liberia), le fait qu’elle ait gagné les grandes villes, et surtout l’intensité des trafics aériens. Les émigrations maritimes clandestines vers l’Espagne ou vers l’Italie n’ont pas été prises en compte, faute de statistiques fiables.
La même équipe avait, au mois d’août, évalué à 20 % le risque d’extension de l’épidémie au Nigéria. Maintenant, c’est fait. A Lagos et à Port-Harcourt. Et le Nigéria ne peut pas être cité sans une certaine inquiétude. Le port de Lagos est la cinquième plus grande ville du monde, avec près de 23 millions d’habitants. Le réseau sanitaire est embryonnaire quand il n’est pas tout simplement inexistant. En mai dernier, le Nigeria avait déjà fait partie des pays cibles de l’OMS pour l’extension du virus de la poliomyélite. Compte tenu de la densité du trafic aérien entre le Nigeria et les capitales européennes, au premier rang desquelles Londres, on ne voit guère comment l’Ebola pourrait ne pas jouer à saute-frontières.
Crédit photo : European Commission DG/Flickr (cc)
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