02/09/2014 ‑14H00 Nantes (Breizh-info.com) ‑ Où est passé Jean-Marc Ayrault ? Depuis son éviction de Matignon, fin mars, l’ancien maire de Nantes ne se montre plus guère. Il n’était pas à La Rochelle ce week-end pour l’université d’été du Parti socialiste. Il n’a pas signé l’Appel des 200 députés socialistes en faveur de François Hollande publié jeudi dernier sur le site du Monde. Il fait savoir de temps en temps dans la presse locale qu’il passe des vacances dans le Morbihan ou avec son combi Volkswagen en Espagne.
Cinq mois de vacances ? Même si ses vingt-deux mois comme Premier ministre ont été épuisants, cela semble beaucoup. Il est plus probable que Jean-Marc Ayrault ait besoin de beaucoup de temps pour réfléchir à son avenir. Il n’a jamais été un homme de décisions rapides. Cependant, l’hypothèse la plus plausible est quand même que son apparent retrait obéit à une stratégie délibérée.
L’ancien maire de Nantes a d’ailleurs livré quelques indices quant à ses espérances. Depuis la fin mars, il n’a réactivé son blog, interrompu depuis le 9 mai 2012, que pour deux courts billets. L’un est consacré à un meeting de soutien à la candidature de Martin Schulz à la présidence de la Commission européenne, l’autre à la réception d’un prix remis par le ministre allemand des Affaires étrangères. Au mois de septembre, il doit prononcer à Coblence un discours sur les relations franco-allemandes. Il est donc vraisemblable qu’il espère occuper un poste au niveau européen, peut-être même la présidence du Conseil européen. Il compte pour cela sur sa formation de germaniste (c’est peut-être pourquoi il a sorti le combi du garage…). Et il sait qu’il a intérêt à ne pas trop faire bloc avec François Hollande, démonétisé outre-Rhin.
« Jean-Marc Ayrault n’a guère le choix, pour lui, c’est l’Europe ou la pré-retraite », commente un politologue nantais. « Au sein du PS, il n’a pas constitué de courant autour de lui, il n’a jamais été une force de proposition et son bilan à Matignon est un handicap plus qu’un atout. Quand Sarkozy se tait, cela fait du bruit. Quand Ayrault se tait, personne ne le remarque. Il n’a aucune chance de devenir un leader politique national. » Un retour dans la politique locale est tout aussi improbable : depuis plus de deux ans, Nantes fonctionne sans lui et son absence n’a jamais pesé. Il traînerait d’ailleurs comme un boulet les mésaventures de ses projets d’aéroport et de nouveau CHU, qu’il n’a pas su débloquer quand il était chef du gouvernement.
Reste donc l’Europe, une sorte de fuite en avant. Même là, cependant, l’échec de la candidature Schulz et la dégradation de l’image du gouvernement français rendent son avenir assez hypothétique. Jean-Marc Ayrault aurait-il pour seule perspective d’achever sa carrière politique comme un simple député de base?
3 réponses à “Cinq mois de vacances pour Jean-Marc Ayrault, et quel avenir ensuite ?”
Bien sûr qu’il ne sera jamais rien d’autre qu’un député de base. Et il n’a pas à se plaindre. Il y a des gens, ils sont vraiment nés sous une bonne étoile.
Ce mec s’est retrouvé à la tête de la ville qui avait le plus gros potentiel de développement en Europe occidental. Ses ainés avaient tout planifié, ils ont vu un bon prototype (jeunesse, prof d’allemand donc européiste, naïveté d’un campagnard arrivant dans une ZUP flambante neuve pour être prof) pour que leurs ambitions soient appliquées (tuer les identités dans le 1/4 N-O, urbanisation à tout crin, fin de l’industrie, développement de la grande distribution).
Ayrault n’aura jamais pris une seule décision et pourtant nombre de Nantais pensent qu’il a décidé du tram, de la mixité sociale équilibrée de Nantes, des vents d’ouest qui balaient la pollution… Et les unes de magazines qui titillent la fierté « tout le monde veut vivre dans notre bonne ville, c’est qu’on est mieux que les autres ».
Le concierge de la mairie aurait fait aussi bien (voir mieux si c’est un malin le bonhomme).
Las… La planification des ainés n’étaient de toute façon pas parfaite.
Si Nantes et le 1/4 NO ont encore du potentiel, ils ne peuvent plus l’utiliser pleins, le reste du pays s’écroulant. Ayrault a vraiment cru que Nantes s’est développé grâce à lui et pensait de plus en plus à un poste national. La réalité l’a rattrapé, c’est un anonyme, un homme de petite envergure.
Que restera-t-il de ses réelles décisions ? Au niveau national, rien. Au niveau régional, rien (il n’est certes pas à l’origine du projet GO). Au niveau local ? Moins de verdures pour plus de minéral (alors que Nantes n’a vraiment aucune carte à jouer dans son essence au niveau architectural, et ça ne s’est pas arrangé avec l’île). Du temps et de l’énergie gaspillés n’importe comment (le transfert du CHU, décidé par Ayrault, déménage la section nord, implantée à St-Herblain en 1984; à l’époque, maire de St-Herblain depuis 1977 ? Ayrault… CQFD). Et un parc d’attraction fermé pour cause de faillite, dont l’esthétique est la seule chose intéressante mais avec des matériau qui font que sans un entretien acharné, rien ne restera pour la postérité.
Malheureusement, il va encore falloir du temps aux Nantais ou une grosse claque de réalité avant de se rendre compte que ce maire a été une catastrophe. Pourtant, beaucoup pense que c’est le plus grand maire de l’Histoire de Nantes.
Et pourvu qu’il n’ait pas une place importante au sein de l’Europe pour encore vouloir torpiller toutes idées de « régions » ne lui plaisant pas comme la Bretagne réunifiée ! à la retraite et au plus vite !
@iliou marc
Peu importe qu’il trouve un placard en Europe. Si l’Europe laisse un homme comme lui à un poste, c’est qu’elle n’a plus d’importance.
Les 1ers ministres ne servant plus à rien, c’était le moment pour y mettre un JMA. Et un Fillon avant lui.
Preuve aussi que même le Président de la République ne sert à rien, des Sarkozy ou Hollande arrivent à avoir le poste.