Opéra. A Nantes comme à Rennes une saison prometteuse

01/08/2014 – 07H00 Nantes/Rennes (Breizh-info.com) – La politique des co-productions entre divers opéras nationaux enrichit de manière remarquable la saison lyrique proposée cette année aux scènes bretonnes.

Ouverture de la saison avec Dialogues des Carmélites , de Poulenc, l’un des opéras les plus fascinants du répertoire du XX° siècle. Il sera donné à Rennes, Belle-Ile, Cesson -Sévigné et Saint-Brieuc en novembre.

Elena, le merveilleux opéra de Francesco Cavalli, sera donné lui aussi en novembre, à Nantes, à Angers et à Rennes. Il s’agit d’une coproduction créée à Aix durant l’été 2013, et reprise à Montpellier l’automne dernier. Trois cent cinquante quatre ans séparent la création au théâtre San Cassiano de Venise (1659), de la première reprise européenne, en France. Reprise heureuse, car Cavalli dépasse ici son maître Monteverdi, tant par l’habileté des ritournelles que par la passion des lamentos ou par les ruptures rythmiques qui animent l’action. A ne pas manquer.

Le Barbe-Bleue d’Offenbach sera lui aussi donné à Nantes (décembre), à Rennes (fin d’année) et à Angers (janvier). Cette opérette avec textes de liaison dits par un comédien a remporté un franc succès lors de sa création (1866), et lors de sa reprise à Nancy l’an passé. On lui souhaite le grain de folie indispensable à la musique d’Offenbach, et au livret de ses deux complices Meilhac et Halévy.

Rennes présentera ensuite, en février, une version de Lohengrin venue de Coburg, en Bavière, et qui émigrera ensuite à Rouen. Cet opéra de jeunesse (1848) de Wagner, toujours attendu sur les scènes internationales, n’a rien perdu de son envoûtement orchestral et vocal.

La saison se poursuivra avec La Ville morte de Korngold (1897-1957), donnée en mars à Nantes avant de retourner en avril à Nancy où cette version fut créée en 2010. Opéra expressionniste d’un jeune compositeur autrichien d’à peine vingt ans, créée en 1920, La Ville morte avait fait le tour de l’Europe en son temps, mais pas de la France. La fin de carrière de Korngold, dévouée au cinéma hollywoodien, n’avait pas servi sa réputation auprès des modernistes.

Les Caprices de Marianne, d’Henri Sauguet (1901-1989), est aussi une co-production. Seize maisons d’opéras, dont Rennes en mars 2015, ont programmé cet opéra-comique d’un compositeur bordelais malheureusement trop effacé par les tapages de l’avant-garde de son temps. Le respect de la voix, les subtiles délices d’une orchestration toujours claire et légère font tout le prix de cette œuvre créée en 1954 à Aix, et tirée de la pièce éponyme de Musset.

En avril, Nantes et Angers présentent un ‘opéra-jazz’, La Tectonique des nuages, du pianiste et arrangeur Laurent Cugny. Créé à Vienne en 2006, repris a Paris en 2007, enregistré en 2010, l’ouvrage a été salué d’emblée par les revues spécialisées pour son savoir-faire et son imagination jazzique débordante. A découvrir.

Fin de saison en mai et juin à Rennes avec une Cenerentola de Rossini venue de Genève, dans une mise en scène très remarquable – et remarquée – de Jérôme Savary. Dans la même période, Nantes et Angers donnent le chef-d’oeuvre de Tchaïkovski, Eugène Onéguine. Cette production venue de Nancy, avec son orchestration originelle pour ensemble de chambre, magnifie l’une des plus belles oeuvres de l’opéra romantique russe.

Les deux dernières maisons proposeront enfin, en juin, une cerise sur le gâteau avec une reprise de La Flûte enchantée de Mozart, déjà donnée en 2006, et qui fut un émerveillement.

J.F. Gautier

Réservations : Nantes-Angers Opéra à partir du 2 septembre; et Rennes Opéra  partir du 6 septembre.

Crédit photo : DR
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