Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Embargo russe sur le porc : un coût de 70.000 euros par éleveur breton

24/08/2014 – 07H00 Rennes (Breizh-info.com) – Le Comité régional Porcs (CRP) de Bretagne a chiffré le coût pour les éleveurs bretons des sanctions décidées par la Russie. L’embargo russe sur le porc a été décidé en janvier 2014, à cause de cas de peste porcine en Pologne et en Lituanie. Alors qu’il aurait dû être  levé en mars, il s’est retrouvé pris dans l’engrenage des sanctions économiques mutuelles qu’ont mises en place l’Union européenne et la  Russie, suite notamment à la guerre civile qui sévit en Ukraine.

 La France a essayé de négocier directement avec la Russie pour reprendre les importations. Elle était même arrivée à des résultats concluants suite à une collaboration directe entre ses services sanitaires et ceux de la Russie, mais l’UE a tout arrêté pour privilégier une mise en cause de la Russie devant les instances de l’OMC. Elle pourrait gagner – ces instances sont notoirement pro-occidentales – mais il n’y a aucune garantie que la Russie applique effectivement la décision de l’OMC, d’autant plus que le pouvoir russe aide depuis des années l’agriculture à se moderniser et est en passe d’y arriver.

 Les sanctions ont en effet pour résultat des cours très rentables pour les agriculteurs de Russie. Des fermes de taille moyenne et de très grandes exploitations organisées par des investisseurs essentiellement allemands forment l’ossature d’un secteur à nouveau florissant. La production est aujourd’hui revenue au niveau de celle d’avant l’effondrement de l’URSS. Elle assure la quasi-autosuffisance de la Russie pour le poulet, là où elle devait importer 90% de sa consommation  – principalement depuis les USA  – au début des années 90.

Le CRP Bretagne a chiffré les pertes dues à l’embargo à « 15 euros par porc aux éleveurs de porcs, soit un coût de 70.000 euros pour un éleveur moyen » ; il appelle le gouvernement français à les compenser. Côté emplois, l’embargo a probablement accéléré la fin de l’abattoir Gad de Josselin (950 emplois). Même s’il devait être repris comme l’indiquent les pouvoirs publics, il est déjà acquis que 200 intérimaires seront licenciés et d’autres postes seront supprimés lors de la reprise.

Avant l’embargo, 25% des exportations de viande de l’UE étaient absorbées par la seule Russie. A ce jour, les cours du porc en France sont retombés sous le minimum de la rentabilité, à 1.32 euro le kilo. Ce qui pousse certains éleveurs à jeter l’éponge. Outre l’export de carcasses de porcs,  la Bretagne est touchée via sa génomique agricole (lire sur la Voix de la Russie ), ce dont personne ne parle en France. Une illustration claire de l’intérêt que porte Paris à la recherche scientifique en province, surtout s’il s’agit d’une province lutteuse et insoumise comme l’est la Bretagne.

 Stéphane le Foll a d’ores et déjà indiqué qu’il rencontrerait l’ensemble des syndicats agricoles représentatifs (FNSEA, JA, Coordination rurale, Confédération paysanne, MODEF) et des organisations interprofessionnelles concernées le 3 septembre, afin de s’informer sur l’impact de l’embargo et d’examiner les conséquences dans d’autres pays européens. Le 28 août, le ministre de l’Agriculture verra son homologue  espagnol sur le même sujet et le 2 septembre il rencontrera en Allemagne les les ministres allemand et polonais.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Une réponse à “Embargo russe sur le porc : un coût de 70.000 euros par éleveur breton”

  1. […] article Embargo russe sur le porc : un coût de 70.000 euros par éleveur breton est apparu en premier sur […]

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

International

La Serbie face aux pressions occidentales : un bras de fer entre Belgrade et l’Union Européenne

Découvrir l'article

International

Hongrie. Orban, entre Zelensky et Poutine

Découvrir l'article

International

Bientôt des réfugiés politiques fuyant « la décadence et le néolibéralisme occidental »….en Russie ?

Découvrir l'article

International

La Russie dans le piège Malien. Le 176ème numéro de l’Afrique réelle

Découvrir l'article

A La Une, International

Xavier Colás : « Le régime de Poutine s’est considérablement durci et se trouve dans sa phase finale »

Découvrir l'article

Ensauvagement, Immigration, Religion, Sociétal

Islamisation. À Vénissieux (69), une boulangerie renonce à servir du porc suite à une altercation et des menaces d’incendie

Découvrir l'article

A La Une, International

L’Ukraine lance une offensive surprise en Russie

Découvrir l'article

Tourisme

Tourisme. Dix jours en Russie

Découvrir l'article

International

Immigration. Le Parlement finlandais adopte une nouvelle législation sur le contrôle des frontières

Découvrir l'article

A La Une, International

Stanislav Aseyev : « Si l’Ukraine tombe, la Moldavie ou les États baltes suivront » [Interview]

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

S'abonner

* indicates required

BREIZH-INFO vous envoie des informations d'actualités de façon quotidienne, et peut, le cas échéant, vous solliciter afin de recueillir des dons pour soutenir la presse alternative. En aucun cas nous n'utiliserons vos données pour d'autres fins.

Vous pouvez à tout moment changer d'avis en cliquant sur le lien Se désinscrire, ou en nous contactant à [email protected]. Pour plus d'informations sur nos pratiques de confidentialité, veuillez visiter notre site web. En cliquant ci-dessous, vous acceptez que nous puissions traiter vos informations conformément à ces termes.

We use Mailchimp as our marketing platform. By clicking below to subscribe, you acknowledge that your information will be transferred to Mailchimp for processing. Learn more about Mailchimp's privacy practices.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky