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Maternité et accouchement en Bretagne. L’enquête de Breizh-info.com (partie 1)

19/08/2014 – 07H00 Bretagne (Breizh-info.com) – Nous publions ci-dessous une enquête en deux parties sur les possibilités d’ accouchement en Bretagne, en maternité et hors maternité (accompagnements alternatifs).
La première partie est consacrée essentiellement à un point sur les maternités et les différentes options proposées par la plupart d’entre elles en Bretagne.

Les Maternités – tout savoir pour accoucher sereinement.

Qui pense accouchement pense forcément à la maternité. Mais en maternité, un accouchement peut se dérouler de différentes manières selon le profil de la femme enceinte et la maternité choisie. Au sein d’une même maternité, l’accueil et les décisions prises par le personnel concernant l’orientation de l’accouchement dépendent de la politique de la maternité et de la conception de la naissance du personnel. 

En dehors des grossesses à risques, c’est pourtant la mère qui devrait pouvoir choisir où et comment mettre son enfant au monde. Les possibilités alternatives existent, mais sont malheureusement rares.

Accoucher en maternité classique

En Bretagne (B5), une trentaine de maternités assurent le suivi des grossesses et les accouchements. Selon le profil de la femme enceinte, les antécédents médicaux, et le risque de complications pouvant survenir, les patientes sont orientées vers un niveau différent de maternité. Ces niveaux vont de 1 à 3, le niveau 2 possédant un service de néonatalogie et le niveau 3 un service de réanimation néonatal donc destiné aux grossesses à risques.

En cas d’urgence pendant ou après l’accouchement, un transfert vers une maternité de niveau supérieur est organisé. À première vue donc, l’hôpital paraît l’endroit le plus évident pour accoucher : le personnel est formé et le matériel est sur place en cas de problème.

Mais alors quels bémols pour les maternités ?

Ce sont les besoins des médecins qui priment souvent malheureusement sur les besoins de la mère qui accouche et de son futur bébé. Les hôpitaux trouvent difficilement le juste milieu entre la gestion des risques et la prise en compte du facteur humain de l’accouchement. Leur préoccupation première étant de n’essuyer aucune complication qui pourrait entraîner des poursuites judiciaires de la part des parents. Quant aux cliniques privées peut-être cherchent-elles à optimiser le temps de travail et leurs coûts de production. Les femmes ont peut-être aussi perdu une certaine confiance dans leur capacité à accoucher naturellement. 

Ce qu’il faut savoir avant de partir pour la maternité : 

En hôpital, il est rare de pouvoir obtenir un suivi global avec la même sage femme et le même gynécologue durant sa grossesse à cause de l’organisation des plannings des hôpitaux et du manque certain d’effectifs.

À votre arrivée à la maternité le jour de l’accouchement, il est possible que la sage-femme de garde soit occupée et ne puisse pas vous accompagner durant toute la durée du travail, un moment pourtant crucial où la mère doit être particulièrement soutenue.

Certains médecins accepteront que le père soit présent si une césarienne en urgence est pratiquée, d’autre non. 

Durant le travail, il est interdit de manger ou boire en raison du risque d’inhalation du contenu gastrique par les bronches en cas de régurgitation si une anesthésie générale urgente devait être pratiquée.

L’hôpital est un lieu anxiogène pour certaines femmes et ce sentiment de froideur hospitalière peut ralentir le travail et prolonger l’accouchement. 

Des actes médicaux banalisés sont souvent pratiqués sur la mère et le bébé sans que le personnel ne demande d’autorisation à la concernée :  monitoring foetal, pose d’une perfusion, injection d’hormones de synthèse pour accélérer le travail, épisiotomie,…

La mère peut s’opposer à recevoir ces actes mais encore faut-il connaitre leur existence et ses propres droits.

Les extractions instrumentales 

Il est parfois nécessaire d’utiliser des forceps, ventouse ou spatules pour aider le bébé à sortir. Mais le recours aux extractions n’est pas toujours justifié. En 2008 en France le taux d’extractions instrumentales était de 11,6% (Forceps 5,2%, Spatules 2,4%, Ventouses 4%) sources CNGOF, Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français 2008. Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français expose clairement les complications maternelles et néonatales dues aux exctractions instrumentales dans “les recommandations pour la pratique clinique des extraction instrumentales”. On y trouve par exemple des risques d’hématomes ou d’hémorragies pour le bébé et d’incontinence anale ou douleur périnéale pour la mère.

cesarienne

La césarienne

On ne peut pas parler de maternité sans parler de la césarienne (extraire le bébé par incision utérine). En France le taux de césarienne s’élevait à 21 % en 2010 alors que dans certains pays nordiques (Finlande, Pays-Bas,Islande…) les taux sont d’environ 15 %.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un taux raisonnable de césariennes de 15 %. Elle ne décrit néanmoins aucunement comment ce chiffre a été déterminé.

La césarienne est une intervention chirurgicale qui peut être justifiée dans certains cas. Elle comporte des risques modérés à vitaux : hémorragies, infections nosocomiales, complications psychologiques type dépression post-partum ou difficulté de la mise en place de l’allaitement. Le risque est rare, mais existe où des organes peuvent être accidentellement touchés lors de l’incision de la paroi utérine. En cas d’hémorragie trop importante, une hystérectomie peut être pratiquée. Pour les mères, le taux de mortalité est trois fois plus élevé après césarienne qu’après accouchement naturel.

En ce qui concerne les bébés nés par césarienne, le taux de complications respiratoires néonatales est jusqu’à 40 fois plus élevé que chez ceux nés par voie naturelle.

Enfin, après une césarienne, le corps doit cicatriser et la mère doit donc se ménager. La cicatrice sur l’utérus expose, à la grossesse suivante, à des risques de rupture utérine, ou de mauvaise implantation du placenta.

Vous pouvez consulter les taux de césarienne par établissement sur http://www.scopesante.fr/.

Certains médecins gynécologues programmeront d’emblée une césarienne pour un 2e accouchement si le premier a eu lieu par césarienne par exemple afin de ne pas courir de risques.
Selon eux les femmes ayant déjà subit une césarienne ont 1 chance sur 2 d’accoucher par voie basse pour leur 2e accouchement. Auparavant, on mesurait par échographie l’épaisseur de la cicatrice laissée par la césarienne sur l’utérus et selon le résultat les medecins pratiquait ou non une seconde césarienne. Dorénavant, certains hopitaux délaisse totalement cette méthode qui ne serait pas fiable.

La péridurale  (Anesthésie loco régionale qui empêche de ressentir totalement les contractions).
En hôpital vous pouvez bénéficier de la péridurale (70 % pratiquées en France en 2011).
À savoir qu’on demande à la mère de rester sur le dos sans pouvoir déambuler comme elle le souhaite ce qui n’aidera pas le bébé à descendre. Si vous comptez coûte que coûte sur la péridurale garder en tête que l’anesthésiste peut également être indisponible pour vous faire cet acte médical ou tout simplement que l’anésthésie ne fonctionne pas correctement.

La péridurale est un acte médical. Il peut être un outil rassurant pour les femmes accouchant de leur premier enfant par exemple ou celles appréhendant la douleur.

Pour faire ce choix, il est important de savoir que la péridurale augmente le risque de césarienne, de recours aux forceps ou ventouse et d’épisiotomie. L’allaitement est aussi moins fréquent chez les femmes ayant subi une césarienne.

Ne pas sentir les contractions peut rassurer, mais peut aussi dérouter : vous ne pouvez pas aider efficacement votre bébé à sortir, vous ne sentez pas la « mise au monde » de votre enfant.

Comme tout acte médical, il existe évidemment des risques et des effets secondaires. 

L’étude de Blandine Poitevel consultable en ligne sur Internet et réalisée en collaboration avec sages femmes et obstétriciens expose clairement les risques de la péridurale.

Suite de l’enquête mercredi, sur notamment les alternatives existantes en Bretagne par rapport aux maternités et aux accouchements devenus « classiques ».

Cécilia Bosson

Crédit photo : Pixabay (CC)
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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Une réponse à “Maternité et accouchement en Bretagne. L’enquête de Breizh-info.com (partie 1)”

  1. Caroline dit :

    Articles très intéressants et bien documenté qui est Cécilia Bosson ?

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