13/08/2014 – 07H00 Annecy (Breizh-info.com) – Le projet de loi relatif à la délimitation des régions et à la réforme territoriale sera examiné en seconde lecture par le Parlement à partir d’octobre. D’abord au Sénat, ensuite à l’Assemblée nationale. Jusqu’à maintenant, on pouvait regretter le manque de réactivité des régions « identitaires » alors que le gouvernement veut imposer des grands ensembles sans âme.
Pourtant, on avait pu remarquer qu’Hervé Gaymard, président du conseil général de Savoie, avait été le principal orateur de l’UMP au Palais Bourbon en juillet, lors de la première lecture. « Le débat ne fait que commencer » annonce-t-il. Mieux que cela, il a repéré « trois sujets d’infection« , pour les mois à venir : la fusion entre le Nord – Pas-de-Calais et la Picardie ; la réunification de la Bretagne et l’Alsace rattachée à la Lorraine et Champagne-Ardenne.
Il veut aussi mener le combat localement en créant, avec la Savoie et la Haute-Savoie, une collectivité territoriale « Savoie-Mont Blanc ». A la rentrée seront organisés des états généraux avant le dépôt d’une proposition de loi.
« Il nous faut une autonomie de décision ou nous disparaîtrons dans une région Rhône-Alpes-Auvergne » souligne Hervé Gaymard (l’Express, 30 juillet 2014).
On peut regretter que les représentants des régions qui ont de bonnes raisons de contester le projet de délimitation des régions présenté par le gouvernement n’aient pas songé à constituer un « axe » du refus.
L’affaire concernerait en particulier la Bretagne, l’Alsace, la Savoie, la Picardie … A coup sûr, lors des votes au Parlement, ce regroupement des mécontents pèserait lourd dans la balance.
Et le gouvernement serait contraint de tenir compte de leurs désirata …
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3 réponses à “Rentrée politique. Vers un axe du refus de la réforme territoriale ?”
En seconde lecture le gouvernement ne reviendra pas sur sa volonté de faire dans un premier temps uniquement des fusions de région avec par la suite un droit d’option (assoupli?) pour les départements.
Il faut coûte que coûte tactiquement obtenir la fusion Centre-Pays de la Loire. Cela déstabilisera la nomenklatura « ligérienne ». Même si Nantes sera la ville la plus peuplée de ce nouvel ensemble, elle en sera complètement excentrée, à près de 400 km de Dreux, Montargis ou Bourges. Il faudra même souhaiter qu’Orléans soit désigné chef-lieu de la région.
Les Orléanais et les Tourangeaux ne poseront pas de problème, pour que les deux départements maritimes du nouveau Val-de-Loire quittent la région : 44 en Bretagne et 85 en Aquitaine-Poitou. Les Angevins et les Manceaux finiront pas l’accepter.
La fin de l’année va donc être cruciale pour la réunification de la Bretagne. Les derniers partisans des Pays-de-la-Loire font encore beaucoup de bruit médiatiquement mais ils ne sont pas en si bonne situation que cela.
Il serait temps en effet que les députés et les sénateurs se bougent le cul pour redéfinir des régions cohérentes au lieu de ne penser qu’à leurs sièges et à leurs réélections qui risquent pour beaucoup de ne pas se reproduire !
Le débat est trop engagé sur le découpage des nouvelles régions (en fait pour l’instant des fusions) et pas assez sur la question des compétences. Il faut que les élus participent à l’élaboration d’une nouvelle gouvernance locale, avec deux objectifs 1) l’efficacité 2) l’amélioration des processus démocratique.
Pour l’instant le gouvernement espère quelques économies, cela est insuffisant pour justifier une grande réforme.