23/07/2014 – 07H00 Guingamp (Breizh-info.com) –Le 8 juillet, revenant sur une décision prise en 2012, la majorité socialiste de la municipalité de Guingamp décidait par 14 voix contre 12 de ne pas donner le nom de Polig Monjarret à une rue d’un nouveau quartier de la ville.
Polig Monjarret (1920-2003) créateur de la « Bodageg ar Sonerion » la principale association de musique traditionnelle fut l’artisan du renouveau de la musique bretonne après le second conflit mondial.. A partir de 1946 il va collecter et archiver plus de 5000 airs traditionnels et valoriser ce patrimoine. Développant durant plus de 50 ans une inlassable activité au service de la culture et de l’identité bretonnes Polig Monjarret va créer ou relancer de nombreux concours de chants et festivals, comme le festival de Cornouailles à Quimper en 1947 ou le festival interceltique de Lorient en 1971. Il va contribuer aussi à développer les jumelages avec l’Irlande et permettre le développement des échanges culturels entre la Bretagne et la Galice. Il sera aussi à l’origine du Secours populaire interceltique.
Ses obsèques furent suivies en 2003 par une foule nombreuse dont Alan Stivell et Jean Yves Le Drian futur président du Conseil régional de Bretagne. Peu après plusieurs villes bretonnes comme Quimper, Lorient ou Carhaix (où il a créé le premier bagad) donnèrent le nom de Monjarret à des rues ou à des places.
En 2014 celui-ci n’aura donc pas de rue à son nom à Guingamp. Pourquoi ? A cette occasion le GIB « Groupe Information Bretagne » a été fouillé dans le passé de Paolig Monjarret et a rappelé « horresco referens » qu’il avait été un jeune adhérent du Parti National Breton de novembre 1942 au 19 août 1943, date de sa démission. Recherché par la Gestapo pour avoir pris parti contre l’occupant allemand, Monjarret sera arrêté en juillet 1944 puis transféré et interné en Autriche d’où il sera libéré en mai 1945. De retour en Bretagne, le zèle des épurateurs le fera de nouveau emprisonner à Rennes jusqu’à son procès le 30 octobre 1945 où il sera innocenté et relaché le même jour, la Cour n’ayant trouvé aucun motif de condamnation.
Le GIB qui s’est ainsi comporté en nouvelle police de la pensée entend, dans sa présentation, lutter « contre la mainmise des autonomistes sur la culture, la propagande identitaire et la censure (sic) de toute voix dissidente… ». Derrière celui-ci on trouve les ligues de vertu comme le MRAP, la Libre Pensée et la Ligue des droits de l’homme sans oublier la « folkloriste » Françoise Morvan.
Il a donc suffi que le « Groupe Information Bretagne » dénonce en Monjarret « ce joueur de Biniou qui a poursuivi son combat engagé sous l’occupation » pour que Philippe Le Goff, le nouveau maire PS de Guingamp, obéisse. En mars dernier il avait été élu avec 44% des suffrages, en juin son parti ne représentait plus que 18 %., combien aux Régionales de 2015 ?
Photo : DR
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3 réponses à “Monjarret. Le sectarisme de la municipalité PS de Guingamp”
Je suis breton je suis de gauche mais les socialistes français se préparent des lendemains qui vont déchanter pour eux , pour moi aucun parti français n’aura ma voix jusqu’à ma mort ! un seul vote utile le vote breton !
Tous ceux qui, comme moi, participèrent aux fêtes celtiques des années 1955 – 60, ont approché et apprécié le grand folkloriste que fut Polig Monjarret. Il est regrettable que cette personnalité éminemment bretonne n’ait pas une rue, une place, un centre culturel qui porte son nom.
Je parie que la majorité socialiste de la municipalité de Guingamp serait plus encline et moins sectaire à baptiser une de ses rues du nom d’un terroriste du Hamas, d’un djihadiste de Syrie et pourquoi pas d’un Mohamed Merah. Je crains fort que l’avenir ne vienne me donner raison.
@ à A.J.Chermat :
Il me semble qu’une mise au point soit nécessaire !
D’abord, Polig n’a jamais été un « folkloriste » mais une personne fière de sa Culture qu’il savait évolutive. Je ferai court et pour être court, je me contenterai de dire que s’il avait été « folkloriste », les bagadoù n’auraient jamais existé ! (la cornemuse n’étant pas un instrument breton.)
Pour les rues qui portent son nom, il y a Lorient, Quimper, Carhaix , etc . .
Pour Guingamp , il semblerait que M. le Maire donne plus de crédit à des « rumeurs » de la LP et consorts (qu’il a reçu en audience ) qu’à des faits établis !
A titre de renseignements complémentaires, je peux ajouter ceci :
– A son procès, en 1945, c’est le responsable de la Résistance de toute la région de Guingamp qui est venu dire que Polig, « s’il était connu pour s’occuper de la Culture bretonne, personne n’a jamais eu à lui reprocher quoi que ce soit ».
– Aucune charge n’a été retenue contre lui !
Ce à quoi, je luge a conclu : « Rendons le sonneur à son biniou » . .
Je ne sais pas s’il y a eu beaucoup de procès qui se sont terminés de la sorte, mais celui de Polig est éloquent ! !
Job LE GAC
Président de « Mignoned Polig Monjarret »