11/07/2014 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – Wilfried V est atteint de troubles psychiques, « borderline avec des risques explosifs, impulsifs« . Suivi par l’hôpital psy St Jacques à Nantes il a des cachets, mais ne les prend pas : « ce n’est pas la peine« , estime-t-il. Originaire de Saintes, il vit seul à Nantes où il perçoit 662 € à titre d’allocation adulte handicapé. Il a un casier judiciaire pour des petites condamnations en 2008 et 2009 (stups et vol). Ses journées se passent dans une immobilité vautrée devant la télé. Les nuits sont plus remplies : « il tape partout, se cogne, crie, sort l’air menaçant avec une poêle à frire à la main« , énumère le juge, citant la déposition d’une voisine qui depuis a déménagé.
Ce 20 mai 2014, alors que Claire G. sa voisine sort à 8 h du matin pour aller travailler, il lui lance une pierre depuis sa fenêtre. Puis sort avec sa poêle, la poursuit et ramasse sa pierre. Terrorisée, la voisine se réfugie dans sa voiture. La pierre lui cause 45 jours d’ITT : double fracture au bras. Lorsque le juge demande à Wilfried d’expliquer son geste, celui-ci se lance dans un long discours incohérent que les interruptions agacées de la magistrate n’arrivent pas à recentrer sur le procès. Il mentionne notamment « une blonde et un renoi » qui l’auraient menacé et étranglé voilà un an, puis sa voisine « qui complote avec une autre locataire contre moi« , à la même période. Et ce bien que Claire G. n’habitait dans l’immeuble que depuis deux mois. Il en arrive à cette étonnante conclusion « elle a pris pour tout le monde« .
Pas de quoi se concilier le juge : elle suit les réquisitions du procureur : renvoi pour intérêts civils (en décembre, à cause de la surcharge judiciaire), 2 mois ferme, 6 avec sursis, mise à l’épreuve pendant 3 ans et obligation de soins. Illusoire quand on sait que les surveillants pénitentiaires n’ont plus droit d’obliger les détenus « cas psy » comme lui à se soigner. Cela s’appelle le respect de la liberté de chacun. Cependant, étant donné qu’il a fait plus d’un mois de préventive et que les mécanismes de réduction de peine automatiques jouent (à raison de 7 jours par mois dans son cas) il ressortira dans la nature dans dix jours. Pour l’avenir, il annonce qu’il va déménager. Sur un banc, le bailleur soupire : « qu’il parte, c’est tout ce que je veux. Il casse les volets, les fenêtres, tout. Sur six locataires il m’en a fait déguerpir trois. C’est une catastrophe, ce type là« .
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