24/06/2014 – 07H00 Loudeac (Breizh-info.com) – On le sait, les députés socialistes sont majoritaires en Bretagne ; ils sont 26 sur 37. A ce contingent important, il faut ajouter 3 divers gauche et 2 écologistes.
Du côté de la droite, on doit se contenter de 6 circonscriptions : 3 pour l’UMP, 1 pour l’UDI et 2 pour des divers droites.
Autant dire que toute initiative politique en faveur de la Bretagne se doit de démarrer dans les rangs socialistes si l’on veut qu’elle ait une chance de prospérer.
Même si l’idée de départ en revient à un élu de droite. A lui de faire preuve de suffisamment pour comprendre qu’il ne doit pas se mettre en avant s’il souhaite que l’opération réussisse.
Il faut d’abord mobiliser les socialistes, les autres suivront. C’est le B.A-BA de la politique bretonne en 2014.
Tout autre comportement mérite d’être qualifié d’imprudent.
C’est pourtant l’erreur que viennent de commettre Marc Le Fur, Christian Troadec, Patrick Mareschal et Jean-François le Bihan, président de Bretagne réunie.
Le 6 juin à Rostrenen, ils lancent un appel dénonçant le découpage régional proposé par François Hollande. Ils convient les 37 députés des cinq départements à se réunir, à l’Assemblée Nationale, le 18 juin, pour demander la possibilité pour un département de choisir sa région de rattachement.
Vendredi 13, Marc Le Fur a fait savoir que « les députés socialistes n’ont pas souhaité cette unité et on décliné l’invitation à cette réunion ». D’où la « tristesse » de M. Le Fur qui « regrette l’annulation de cette réunion en l’absence des députés socialistes. Cette réunion nécessitait l’unité des députés Bretons au delà des sensibilités politiques » ajoute t-il.
« Il est des sujets qui doivent nous rassembler au-delà de nos différences. Tout cela est regrettable et risque d’être funeste pour la cause de la réunification ».
Il faut comprendre la position des socialistes favorables à la réunification, position délicate. D’abord obligés de tenir compte du groupe des anti-Breton, dirigé par Jean-Marc Ayrault, député de Nantes-Saint-Herblain.
Ensuite contraints de ménager le gouvernement qu’ils soutiennent. C’est pourquoi la sagesse oblige à ne pas chercher à leur forcer la main. Mieux que quiconque, ils savent quand et comment il y a lieu d’agir. Et le mieux placé pour conduire la manoeuvre s’appelle évidemment Jean-Jacques Urvoas, député de Quimper et président de la commission des lois à l’Assemblée nationale : un personnage important dans la galaxie socialiste qui a l’oreille de Manuel Valls, ce qui peut servir.
Pour autant, rien n’interdit à M. Le Fur d’agir dans son camp afin de mobiliser Isabelle Le Callonec, Thierry Benoît, Gilles Lurton, Christophe Priou et Philippe Le Ray. Petite troupe qui pourrait se joindre, le moment venu, au gros bataillon de M. Urvoas.
Etant entendu que le concours des deux députés écologistes (François de Rugy et Paul Molac) est acquis.
Le métier de député nécessite une pincée de diplomatie …
Bernard Morvan
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.
2 réponses à “La réunification bretonne et les manoeuvres politiques”
La Bretagne suit assez massivement les évolutions politiques françaises avec quelques années de retard. Elle reste majoritairement socialiste quand la France a cessé de l’être. Dans quelques années, les socialistes bretons seront laminés. Je pense que leurs députés s’en rendent plus ou moins compte, c’est pourquoi ils font profil bas, très bas, et s’efforcent de ne pas bouger un orteil. Votre danse du ventre devant Urvoas n’est pas un bon placement.
Vous vous méprenez : les députés socialistes sont aux ordres du Parti Socialiste. En Bretagne le Parti c’est Le Drian et ses sbires à l’exécutif. Et ces braves gens seront immédiatement dilués en as de réunification… Donc NOGO.
D’ailleurs, Le Drian a très bien joué en négociant violemment la non réunification et le budget des Armées…. et il a eu la non réunification. L’Armée, elle, sera vissée qqs jours plus tard de 350 ME.