Réalisé en 1914 par le cinéaste italien Giovanni Pastrone, Cabiria marque un tournant dans l’Histoire du cinéma.
Authentique chef d’œuvre au budget colossal, son succès est considérable. Cette vaste fresque d’une durée de trois heures retrace la Deuxième Guerre punique (IIIe siècle avant J.C.).
Jeune sicilienne rescapée d’une éruption de l’Etna, Cabiria (Lydia Quaranta) est enlevée avec sa nourrice par des pirates phéniciens. Sur un marché d’esclaves, elle est achetée par le grand prêtre de Baal pour être sacrifiée au dieu Moloch. La nourrice avertit Fulvio Axilia (Umberto Mozzato), espion de Rome à Carthage. Avec Maciste (Bartolomeo Pagano), son serviteur noir, il délivre Cabirial. Pendant qu’Annibal traverse les Alpes avec ses éléphants, Cabiria est recueillie par la reine de Numidie. Maciste est réduit en esclavage. La flotte romaine est détruite à Syracuse par les miroirs d’Archimède. Dix ans s’écoulent. Cabiria est devenue une belle jeune fille. Fluvio Axilia parvient à libérer Maciste et l’armée de Scipion entre dans Carthage. Cabiria retrouve ses parents et épouse Fluvio…
Poète nationaliste, Gabrielle d’Annunzio signe ce scenario et rédige les intertitres du film. Dans sa présentation du film, il explique que « l’époque historique dont ici sont recueillies et reliées à une fiction aventureuse certaines grandes images, donne sa force au spectacle le plus tragique que la lutte des races ait donné au monde… Semblable à sa rude toge, l’âme de Rome n’est gonflée que de volonté hostile et intrépide ». Les chefs carthaginois, mis à part Hannibal, sont fourbes. Leur religion est sanguinaire. Le personnage de Maciste, avec sa force herculéenne, sera repris dans des dizaines de films. La victoire contre la Turquie en Libye (1911-12) raviva en effet en Italie l’impérialisme.
C’est également le premier long métrage à utiliser le travelling. Ce film a ainsi influencé de nombreux cinéastes, notamment D.W. Griffith.
Ce chef d’œuvre du cinéma muet peut être visionné sur Youtube
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