14/06/2014 – 12H00 Édimbourg (Breizh-info.com) – Après José-Manuel Barroso, président de la Commission européenne, après Barack Obama, président des États-Unis, c’est le pape François qui prend position dans le débat sur l’indépendance écossaise dans un entretien avec le journaliste Henrique Cymerman publié ce samedi par le quotidien catalan La Vanguardia.
« Toute division m’inquiète », a répondu le souverain pontife à une question sur le « conflit entre la Catalogne et l’Espagne ». Il a ensuite distingué « l’émancipation par indépendance et l’émancipation par sécession », approuvant apparemment la première « comme en Amérique » et condamnant la seconde, qui est un « démembrement ».
Les partisans du non au référendum du 18 septembre sur l’indépendance écossaise se sont aussitôt réjouis de la position du pape. Un peu hâtivement peut-être, car le souverain pontife est tout sauf explicite. Peut-être a-t-il été surpris par la question, posée au détour d’un entretien sur la situation du monde et les problèmes du Proche-Orient alors qu’il venait de faire l’apologie de l’identité (« creo que la manera para hacer verdaderos cambios es la identidad »).
Sa réponse ressemble plutôt à une réflexion à haute voix, un peu décousue et non aboutie. Le pape cite d’abord l’ex-Yougoslavie comme un mauvais exemple de sécession, puis reconnaît que « il existe des peuples aux cultures si différentes qu’ils ne peuvent coller ensemble ». Quant à l’Écosse, à la Padanie et à la Catalogne, dit-il, « il y a des cas qui seront justes et des cas qui ne seront pas justes ». Cela ne mange pas de pain, de toute évidence, mais le pape François en a trop dit ou pas assez. Aura-t-il le courage de clarifier sa position ?