Quarante ans après les premiers films exaltant le justicier urbain (Un justicier dans la ville avec Charles Bronson, L’inspecteur Harry avec Clint Eastwood…), l’acteur britannique Michael Caine (77 ans) rétablit l’ordre dans un quartier londonien.
Ancien militaire en Irlande du Nord, bardé de médailles, Harry Brown (Michael Caine) vit dans un sinistre quartier de Londres où des dealers et criminels sèment la terreur. Quand sa femme décède des suites d’une longue maladie, sa seule compagnie est son ami Leonard. Mais Leonard est assassiné par un gang de dealers qui le harcelait. L’interrogatoire des suspects par la police est stérile. En rentrant du pub où il s’est saoulé par dépit, Harry est menacé par un junkie. Il retrouve ses anciens réflexes et l’élimine. Harry décide alors de venger la mort de son ami en reprenant les armes. Son enquête le mène dans un squat immonde, où un abject drogué squelettique se regarde violer une junkie inconsciente sur une télévision tout en s’offrant un shoot d’héroïne. Il l’élimine. Après avoir sauvé la junkie, il donne à l’église l’argent des dealers. Pendant ce temps, la jeune inspectrice de police Alice Frampton essaie de retrouver les meurtriers de Leonard. Elle comprend que la police est impuissante et finit par admettre la justice personnelle d’Harry…
Harry Brown est un film britannique réalisé en 2009 par Daniel Barber. La mise en scène très soignée est au service d’une atmosphère glauque et oppressante. Ce film revisite avec réalisme le mythe du justicier vengeur. Harry n’est pas un surhomme, juste un ancien militaire âgé et fatigué qui ne supporte plus ce quotidien de violence. Ce film montre les bas quartiers britanniques, où la violence cohabite avec la drogue et le sexe… jusqu’au grand nettoyage d’Harry.
Comme on peut s’en douter, ce film s’est attiré les foudres d’une certaine presse française : un film d’une « idéologie sale, de laideur complaisante, fâcheusement («fachosement» ?) gênant » (Libération), « à la caricature et à l’invraisemblance du scénario s’ajoute le fascisme du message » (Positif), « épaisse fiction sécuritaire » (Le Monde)…
Disponible chez Studio Canal, en DVD (13 euros) et en Blu-ray (14,99 euros).
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.