07/06/2014 ‑ 08H00 Rio de Janeiro (Breizh-info.com) –A quelques jours de Brésil – Croatie, match d’ouverture de la Coupe du monde de football 2014, des milliers d’officiels et de supporteurs privilégiés s’apprêtent à débarquer en Amérique du Sud pour assister à cet événement planétaire. Un événement qui amène les principaux organisateurs, et notamment la FIFA, ainsi que les représentants des grandes puissances mondiales, à faire silence sur la situation dramatique que vivent des millions de Brésiliens et d’Indiens depuis des années.
Ces derniers manifestent pour réclamer une protection de leurs terres aujourd’hui menacées, notamment par la construction de stades de football accueillant la Coupe du Monde. Les Brésiliens quant à eux, après les grands mouvements sociaux de 2013, manifestent à nouveau contre la précarité et la faim, alors que ce pays compte un très grand nombre de sans-abris.
« Dans un pays où l’analphabétisme peut atteindre 21% et en moyenne 10%, un pays classé à la 85e place du développement humain et où 13 millions de personnes souffrent de malnutrition chaque jour et où de très nombreuses personnes meurent en attente d’un traitement médical. Ce pays a-t-il besoin de plus de stades? » s’interroge Carla, une jeune brésilienne vivant aux Etats-Unis et qui fait actuellement le buzz planétaire sur youtube avec une vidéo intitulée « non , je n’irai pas à la Coupe du Monde au Brésil ».
Quoi qu’il en soit, pendant que le gouvernement brésilien envoie sa police et son armée réprimer dans le sang les manifestations de rue des Indiens guarani et des Brésiliens tout en « nettoyant » les favelas des indésirables, afin de cacher au monde et au touriste une réalité qui dérange, un des principaux responsable du football mondial, déconnectés des réalités populaires comme l’est Michel Platini, déclare sans aucun complexe : « Faut absolument dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde, qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays, leur passion pour le football et que, s’ils peuvent attendre un mois avant de faire des éclats un peu sociaux, ce serait bien pour le Brésil et pour la planète football, quoi. Mais bon, après, après, on ne maîtrise pas, quoi ».
Soupçonné de corruption concernant l’attribution au de la Coupe du monde 2022 au Qatar, il n’est pas certain qu’après de tels propos le président de l’UEFA soit le bienvenue dans les bidonvilles brésiliens. Il est vrai qu’il est très peu probable qu’il aille y faire un tour.
Crédit photo : DR [cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.