Parler des régions, c’est s’attaquer à un sujet tabou: le pourquoi du comment.
Tout le monde semble « oublier » que c’est un projet technocrate développé par les cabinets de l’Etat Français du Maréchal Pétain et promulgué en 1941, un projet qui était dans les cartons depuis le début du XIXème siècle quand on avait déjà constaté le trop grand nombre de départements, créés suivant des critères de déplacement(maxi un jour à cheval pour aller au chef-lieu) datés de la Révolution ( où, déjà, encore, dormaient dans les archives royales des projets du genre).
La IVème puis la Vème ont conservé de nombreuses innovation pétainistes (depuis la Fête des Mères jusqu’au Conseil de l’Ordre des médecins en passant par le 1er mai….) et définitivement découpé 22 régions, soigneusement calibrées de façon à ne pas faire de l’ombre à l’Ile de france et la Kapitale par une inspiration jacobine genre Debré, officiellement érigées en Etablissement Publiques Régionaux en 1972.
Prétendre qu’aucune pensée politique n’est intervenue dans la conception et la délimitation de ces régions serait un foutage de gueule: la fréquentation des mémoires politiques persuade tout citoyen que le moindre acte politique est soupesé, même s’il se révèle idiot en pratique.La particularité de la Bretagne s’inscrit dans plus d’un millénaire de conflits avec le voisin Franc puis Français que chacun connaît (j’espère). La proximité de la Chouannerie puis de la Guerre de 1870 a imprimé une peur d’autonomisme-indépendance fantasmée chez les responsables étatiques Français, depuis la Restauration jusqu’à nos jours. C’est ainsi qu’il faut comprendre la confiscation par les Francs du comté de Nantes 1000 ans après sa conquête par Nominoé pour affaiblir cette Bretagne.
Ces entités sont l’objet de féroces luttes de pouvoir depuis le rejet de la proposition de De Gaulle en 69 d’accroître leurs compétences.
La Gauche désespérant de prendre le pouvoir par le haut présidentiel envisage de le conquérir par le bas municipal et régional, développant des théories de pouvoir régional. Surprise divine, la victoire de 81 renverse la perspective. Defferre se hâte lentement pour cette fameuse « décentralisation » promise, le doute est confirmé par les désastreuses « branlées » de 1986. Depuis, Gauche et Droite alternées ont constaté le danger pour le pouvoir central élyséen des pouvoirs régionaux parfois féodaux, genre Geoges Frèche et, sur fond de culture jacobino-colbertiste des élites énarquiennes, ne sont pas pressés de donner aux Régions un vrai statut qui les apparentraient aux Länders allemands ,aux généralidades espagnoles ou aux régions italiennes.
Dans ce contexte résumé, la précipitation de Valls-Hollande fait tâche et apparait pour ce qu’elle est: une énième tentative empressée d’enfumage face aux catastrophes électorales sans précédent qui accablent le PS et sa non-politique. Et l’on va voir la grosse cavalerie des nantis des régions ruer des quatre fers pour sauvegarder leurs petits privilèges d’élus et de fonctionnaires: dès l’origine, les régions avaient vocation à se SUBSTITUER à Paris, non pas, comme celà fut fait par des élus et des fonctionnaires incapables de penser autrement, à doublonner systématiquement en embauchant à tour de bras clientéliste.
Le découpage que Hollande va proposer au Parlement en jouant les Ponce Pilate est le reflet de cet état des choses: les socialistes qui ont fait du rattachement un panache gwenn ha du pour rallier les voix des électeurs bretons depuis les années 70 n’en vont rien faire, pour les mêmes raisons. Et pour faire plaisir aux barons français gouverneurs de Nantes et des Pays de Loire ; on peut penser que Le Drian a réussi à sauver les meubles, en empêchant le rattachement….de la Bretagne aux Pays de Loire.
René le Honzec
Une réponse à “F. Hollande confirme une politique millénaire anti-bretonne [tribune libre]”
Deizh mad!
La france (sans majuscule) une poubelle non recyclable! cette concierge de la planète ne cherche que des conflits, ce ne sont que des terriens! des ploucs! nuls en histoire et géographie.