La légende du roi Arthur nourrit l’imaginaire occidental depuis le XII ème siècle, époque à laquelle Chrestien de Troyes a rédigé le roman Perceval. Mais la célèbre légende est en réalité née antérieurement, dans le monde celtique. La série de bandes dessinées Arthur, en neuf tomes, adapte le mythe arthurien en s’inspirant des textes les plus anciens de cette légende. On découvre ainsi une véritable mythologie celtique contenant une dimension magique.
Cette prestigieuse série est composée de trois cycles de trois tomes.
Le premier cycle présente les principaux protagonistes. Ses trois albums s’intitulent ainsi Myrddin (Merlin), Arthur et Gwalchmei (Gauvain). Ils montrent l’ascension d’Arthur aidé par Merlin.
Le deuxième cycle expose les histoires d’amour de personnages secondaires, Kulhwch et Olwen (Culhwch ac Olwen), Drystan et Esyllt (Tristan et Yseult) et Gereint et Enid (Geraint et Énide).
Le troisième et dernier cycle se concentre sur le règne d’Arthur, en narrant les aventures de Peredur (Perceval), les obligations de Gwenhwyfar (Guenièvre) ainsi que la bataille de Camlan, opposant Arthur à son neveu Medrawt (Mordred). Ce neuvième et dernier tome est ainsi consacré à l’ultime bataille des chevaliers d’Arthur défendant leur terre contre l’envahisseur saxon. Un véritable souffle épique anime ce final éblouissant.
Ainsi, chaque tome se focalise sur un ou deux personnages, en conservant leurs noms originaires celtiques, non francisés. Laissons s’exprimer le scénariste rennais David Chauvel : « Je prends des livres qui s’appuient sur des légendes galloises, à priori très anciennes, archaïques voire pré-chrétiennes qui ont été retranscrites, donc malheureusement modifiées, par des moines aux alentours du IX-Xème siècle, mais qui ont gardé un côté archaïque très étrange. Et ces légendes galloises qui sont très complètes font pour moi partie de notre patrimoine culturel, au même titre, voire plus, que la mythologie grecque ou latine… ».
Le dessin soigné du malouin Jérôme Lereculey met en valeur le récit. La tâche était ardue en raison de la rareté des sources iconographiques : « C’est vrai que je n’ai pu compter que sur des sources concernant les époques antérieures et ultérieures, à savoir les Celtes et les Vikings. J’ai donc fait un mélange des deux pour camper l’univers d’Arthur. La documentation est très importante dans mon travail, mais bon : à partir du moment où il y a des dragons dans l’histoire, je pense qu’il faut savoir s’en dégager ! Plus qu’une ambiance vaguement médiévale, c’est une ambiance à la Seigneur des anneaux que j’ai voulu conférer à Arthur, ce qui est assez logique puisque Tolkien lui-même s’est inspiré des légendes celtes pour ses romans ».
Arthur, Editions Delcourt, 13,95 euros chacun des 9 tomes : Myrddin le fou (1999), Arthur le combattant (2000), Gwalchmei le héros (2000), Kulhwch et Olwen (2001), Drystan et Esyllt (2002), Gereint et Enid (2003), Peredur le naïf (2005), Gwenhwyfar la guerrière (2006) et Medrawt le traître (2006).
Cette série vient d’être rééditée en intégrales, aux éditions Delcourt : Arthur Intégrale T1 à T3, Arthur Intégrale T4 à T6, Arthur Intégrale T7 à T9. 25,50 euros chaque intégrale.
Photos : DR
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