26/05/2014 – 10H00 Édimbourg (Breizh-info.com) ‑ À la veille de l’élection européenne, la confiance régnait au Scottish National Party (SNP). Deux sondages effectués quelques jours auparavant, l’un par ICM, l’autre par Survation, lui promettaient 36 ou 37 % des suffrages, loin devant les Travaillistes (27 ou 26 %) et les Conservateurs (13 %), l’Ukip (9 ou 10 %), les Libéraux-démocrates (7 ou 6 %), les Verts (idem). Un tel score assurait aux nationalistes écossais trois des six sièges européens réservés à l’Écosse, au lieu de deux précédemment. « Le SNP est bien parti pour gagner un siège supplémentaire aux élections européennes » titrait The Scotsman dimanche.
Le résultat du vote est donc une mauvaise surprise : avec 28,9 % des voix (hors résultat des îles, qui ne sera connu que dans la journée ce lundi), les Nationalistes conservent leurs positions (2 sièges), tout comme les Travaillistes (2 sièges) et les Conservateurs (1 siège), mais le siège perdu par les LibDems va à l’Ukip, parti anti-européen et anti-immigration, et non au SNP.
Avec un bilan identique à celui de l’élection européenne de 2009, Alex Salmond, Premier ministre écossais et leader du SNP, joue les ravis. « Nous sommes exactement où nous en étions il y a cinq ans, or à partir de là nous avions remporté un énorme succès électoral », dit-il. Mais ses critiques notent que cette « stabilité » du SNP (pour être exact, son score recule d’un demi-point) représente en fait un recul considérable par rapport aux 44,04 % des voix qui lui ont donné la majorité au parlement écossais en 2011.
Bien entendu, le taux d’abstention énorme oblige à relativiser toute conclusion. Mais le résultat de l’élection est inquiétant pour le SNP dans la perspective du référendum du 18 septembre prochain sur l’indépendance écossaise. Comme l’écrit dans The Scotsman le journaliste David Torrance, « Le succès de l’Ukip est profondément destructeur pour un élément central du discours pro-indépendance selon lequel la montée de ce parti de l’autre côté de la frontière prouverait que l’Angleterre et l’Écosse sont des pays qui se dirigent dans des directions différentes, pas seulement en termes électoraux mais en ce qui concerne un vague sentiment général de ‘valeurs écossaises’. » L’euroscepticisme est moins puissant en Écosse qu’en Angleterre, mais il est bien présent quand même.