14/05/2014 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Un peu plus d’un millier de fidèles avaient fait le déplacement lundi soir à Rezé pour assister au meeting de soutien au président allemand du Parlement européen, Martin Schulz (photo), candidat des socialistes et sociaux-démocrates à la présidence de la Commission européenne. Après son éviction peu glorieuse de Matignon, l’occasion pour Jean-Marc Ayrault de marquer son retour sur la scène politique. Et, pour les socialistes accablés par les mauvais sondages, d’espérer remonter la pente. Mais le cœur n’y est pas.
Comme tout meeting qui se respecte, la soirée a commençé par l’intervention des vedettes américaines chargées de chauffer la salle. Après Christophe Clergeau, vice-président de la région, qui ouvrit la soirée, Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, y alla de son petit compliment pour l’ancien Premier ministre – « C’est profondément quelqu’un de loyal et s’il n’a qu’un seul défaut, c’est qu’il oublie de chercher la lumière » – avant de conclure : «Nous n’avons qu’une peur, celle du retour de populisme». Plus flagorneur, Jean-Christophe Cambadélis, le nouveau patron du PS, affirma sans rire : « Bravo à toi qui as pu poser les bases du redressement de notre pays », compliment qui dut aller droit au cœur de l’ancien maire de Nantes. Le remplaçant d’Harlem Désir consacra ensuite l’essentiel de son intervention au Front national : « Madame Le Pen veut transformer les isoloirs en simple défouloir. Nous voulons en faire le tremplin de l’espoir pour demain. »
Gérard Allard, maire de Rezé, intervint ensuite pour affirmer que les socialistes «veulent inventer une Europe qui construit, qui agit, qui protège». Johanna Rolland, la nouvelle maire de Nantes, après avoir formé le vœu que «Nantes pèse en Europe», soutint que cette dernière « n’est pas rejetée, mais que c’est une meilleure Europe qui est voulue ». Tête de liste PS pour le grand Ouest, Isabelle Thomas déclara le plus sérieusement du monde que « L’Europe doit sortir des griffes de la droite qui la réduit à un grand marché ».
Tous les intervenants laisseront percer leur inquiétude face aux mauvais sondages qui se succèdent. Pour tenter de se rassurer, ils répèteront à l’envie que « rien n’est encore joué », qu’ « on n’a pas encore perdu », qu’ « on peut faire mentir tous les sondages ».
Sans surprise, après avoir reconnu que « l’Europe a commis de graves erreurs », qu’elle« ressemble bien trop souvent au conseil d’administration d’une société anonyme », Jean-Marc Ayrault désignera l’adversaire principal : « S’il y a un seul message que je veux transmettre ce soir, c’est de relever la tête, de faire face à cette vague d’europhobie, de populisme et de nationalisme d’un autre âge qui est en train de déferler d’une capitale à l’autre, de Paris à Budapest ».
Candidat à la présidence de la commission de l’Union européenne Martin Schulz (SPD), affirma pour sa part qu’il faut « changer la stratégie qui mène dans la dépression économique. » – vaste programme, aurait dit le Général. Estimant que le groupe socialiste a des chances d’être majoritaire au Parlement européen, il n’hésitera pas à affirmer : « Moi, président de la Commission européenne, je suis prêt à changer l’Europe, à tourner l’Europe dans une autre direction ». Entre clichés et langue de bois, il annonce ses priorités : lutter contre le chômage de masse, lutter contre les inégalités salariales entre hommes et femmes, défendre notre industrie, réindustrialiser notre économie et la réorienter vers l’économie réelle.
Pas certain toutefois que ces belles paroles redonnent de l’espoir aux militants socialistes, plutôt désabusés par les temps qui courent. « Après la baffe reçue aux municipales, je crains fort qu’on prenne une bonne claque aux européenne », soupire l’un d’eux. Les temps sont durs pour les tenants du système.
Crédit photo : prti socialiste/Flickr (cc)
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