12/05/2014 – 08H00 Paris (Breizh-info.com) –Après avoir essayé de vendre Alstom à Siemens au nom de l’ambition européenne, ce qui n’aurait pas manqué d’engendrer une grosse casse sociale tant les deux groupes ont des doublons, l’Etat a un nouveau plan foireux. Il essaie de pousser General Electric à cèder les activités liées à l’éolien maritime (offshore) d’Alstom à Areva pour qu’il n’y ait plus « qu’un seul acteur français dans la filière ». Cocorico !
L’enjeu porte sur 500 emplois à Cherbourg (Normandie), 300 à Saint-Nazaire-Montoir (Bretagne) et 200 dans un centre de recherche à venir dans la métropole nantaise (Bretagne). Tous emplois que General Electric s’est engagé à maintenir et à développer puisqu’il installera le siège de ses activités mondiales dans le secteur en France. Probablement en Bretagne d’ailleurs, près des capacités de R&D.
Intolérable pour le gouvernement de Paris ? Ou tout simplement vision économique passéiste, influencée par la volonté d’avoir des « champions nationaux », quand bien même ils n’ont pas la masse critique ni les avantages concurrentiels pour pouvoir jouer dans la cour des Grands ? Toujours est-il que le gouvernement plaide la cession des actifs de GE dans l’éolien offshore à Areva. Seulement, l’acteur français n’est pas très emballé.
Et pour cause. Areva a déjà sa propre technologie, distincte de celle d’Alstom. Et son usine se trouve en Allemagne, pays où le travail est une occupation moins (fiscalement) punissable qu’en France. Dernièrement, le groupe français a signé un partenariat stratégique avec l’espagnol Gamesa, le second fabricant européen d’éoliennes après Siemens. Areva disposera donc d’éoliennes qui ont déjà fait leurs preuves sur le marché et d’une structure de coûts inférieure et donc plus apte à concurrencer Siemens ou les chinois. Qu’ira-t-elle faire de deux petites usines françaises et d’une technologie encore en phase de tests ?
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