01/04/2014 – 12H00 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) – La cession de la branche énergie du groupe français Alstom à l’américain General Electric devient chaque jour de plus en plus certaine, au grand dam du gouvernement qui soutient la création d’un champion européen de l’énergie et des transports par une fusion Alstom-Siemens. C’est en revanche une bonne nouvelle sur le front de l’emploi, car GE et Alstom ont moins de doublons – et donc de suppressions d’emplois possibles – qu’Alstom avec Siemens.
Le PDG de General Electric a écrit au président Hollande une lettre qui récapitule ses engagements sur le maintien de l’emploi et des centres de décision. Le quotidien économique Les Echos en a publié hier matin de larges extraits. Bonne nouvelle pour l’emploi breton et normand, GE « s’engage à honorer les engagements industriels et en termes d’emploi pris par Alstom à Saint-Nazaire et Cherbourg ». Les usines seront donc achevées, mises en service et tourneront. Ce qui représente selon le groupe 300 emplois à Saint-Nazaire, 500 à Cherbourg puis 200 autres dans la métropole Nantes- Saint-nazaire pour un centre de recherche sur l’éolien en mer qui reste à construire.
Il devrait probablement être bâti par General Electric car le groupe américain, absent du secteur des énergies renouvelables éoliennes et marines a promis au président Hollande « d’implanter en France les sièges mondiaux des activités grid (réseaux), hydro, éolien offshore et turbines vapeur ». Des activités qui font la force d’Alstom en France et qui représentent ses principaux projets d’avenir sur le Vieux Continent.
GE nuance cependant ses promesses en se disant « prêt à étudier toute proposition d’acquisition de la part d’investisseurs français pour les activités éoliennes » sur terre et sur mer d’Alsthom. Le secteur, très gourmand en capitaux et en pleine recherche, est aussi en phase de consolidation. Un des acteurs français intéressé pourrait être Areva, qui dispose de sa propre technologie offshore – pas encore opérationnelle à l’inverse des éoliennes d’Alstom – et dont le site de production se trouve en Allemagne.
Si Siemens gagne, Saint-Nazaire risque fort de fermer
De son côté, le candidat soutenu par le gouvernement – surtout Hollande et Montebourg – à savoir l’allemand Siemens, ne s’engage à maintenir l’emploi et les sites industriels en France que sur trois ans. Après quoi, les doublons seront sacrifiés au nom de l’efficacité industrielle. Dans le domaine de l’éolien offshore, il est bien probable que les sites de Saint-Nazaire et de Cherbourg soient sacrifiés si Siemens l’emporte. Le groupe allemand a en effet ses propres modèles d’éoliennes offshore – de 3 et de 6 MW – qu’il vend partout sur le globe. Leader de l’éolien offshore en Europe et dans le monde il dispose de plusieurs sites de production, aux Etats-Unis (2 à Hutchinson dans le Kansas et à Fort Madison dans l’Iowa), en Chine depuis 2009, ainsi que de centres de recherche en Allemagne, au Danemark et au Pays-Bas. Le groupe vient d’annoncer l’investissement de près de 190 millions d’euros pour construire une nouvelle usine à Hull en Angleterre, avec la création de 1000 emplois à la clé. Dans ces conditions, les petites unités de Saint-Nazaire et de Cherbourg, ainsi que leur technologie encore bien faible par rapport à ses propres éoliennes n’ont aucune utilité pour l’industriel allemand.
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