30/04/2014 – 13H30 Quimper (Breizh-info.com) – En très grande difficulté financière, le diocèse de Quimper-Léon aurait été placé sous la tutelle de l’archevêché de Rennes pour tous ses actes économiques et politiques. Ce serait le premier des diocèses bretons à avoir été placé sous tutelle. Bien que l’Eglise refuse de le crier sur tous les toits, plusieurs autres diocèses de France seraient dans une situation semblable, voire pire ; plusieurs diocèses du centre de la France – du Limousin jusqu’aux Pyrénées – auraient également été placés sous tutelle. Cette information est toutefois démentie par l’économe du diocèse de Quimper qui affirme, dans un quotidien régional, que le diocèse est bénéficiaire depuis 2009 et qu’il n’y a aucune mise sous tutelle. Si les comptes de 2013 n’ont pas encore été publiés, le diocèse aurait dégagé un bénéfice de 3,6 millions d’euros l’année précédente. En réalité cette « mise sous tutelle » serait à mettre au compte des relations difficiles existant entre l’évêque Jean-Marie Le Vert et son clergé, liées à des divergences profondes sur la gouvernance du diocèse.
En France (à l’exception de l’Alsace-Lorraine), les diocèses ne sont propriétaires que des bâtiments construits après 1905, à l’exception des églises reconstruites après la guerre. Ils bénéficient du denier du culte et des legs, ainsi que les revenus des placements locatifs et bancaires. Les paroisses perçoivent les revenus des quêtes, de la vente de produits dérivés (cierges, cartes postales, médailles…), des troncs, des intentions de messe et du casuel (offrande conseillée pour les sacrements). Elles en reversent une part au diocèse.
Depuis plusieurs décennies, les diocèses sont confrontés à la baisse de la pratique, mais aussi à la crise des vocations et au vieillissement des prêtres – qu’il faut pensionner mais qui ne sont plus toujours capables d’assurer des célébrations dans des paroisses toujours plus étendues. Néanmoins, de nombreux diocèses ont continué d’engager de gros travaux – dans les cathédrales ou les maisons diocésaines habituellement – alors que leurs ressources s’effondraient. A l’étranger, des diocèses ont déjà fait faillite pour des raisons diverses : ils sont une douzaine aux Etats-Unis (compensations judiciaires), quelques uns en Afrique, et un en Slovénie, celui de Maribor suite à des investissements hasardeux dans les télécoms.
En Bretagne, la situation du diocèse de Quimper n’est heureusement pas la norme. En Ille-et-Vilaine, le diocèse dispose de près de 13 millions d’euros de budget annuel sur lequel il salarie 400 prêtres. Le maillage serré des paroisses et la forte implantation de l’enseignement catholique permet au diocèse de réduire l’influence de la déchristianisation. Il dispose à peu près d’une année de réserve de fonctionnement, soit plusieurs millions d’euros d’épargne. Une situation que nombre de diocèses français peuvent lui envier.
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