27/02/2014 ‑ 09H00 Saint-Brieuc (Breizh-info.com) – Plusieurs dizaines de Bonnets rouges se rassemblent chaque matin et chaque soir devant la maison d’arrêt de Saint-Brieuc, située rue des Fusillés, ou devant la prison de Vezin Le Coquet, à côté de Rennes, afin de soutenir les quatre militants actuellement placés en détention provisoire depuis leur arrestation vendredi dernier.
Ces arrestations ont été opérées dans le cadre de l’ enquête sur la destruction du portique écotaxe de Pontorson et des violences survenues lors de la manifestation des Bonnets rouges à Brec’h. L’audience, qui devait se tenir mardi dernier, se tiendra finalement le 15 mai, les inculpés ayant demandé un délai afin de pouvoir préparer leur défense.
Leur incarcération préventive passe mal auprès des familles et des proches : » ce ne sont pas des délinquants : ils aiment simplement leur Bretagne, qu’ils considèrent comme leur pays. Et ils sont militants politiques, c’est vrai, avec un idéal bien défini, qui n’est pas celui de la fiscalité outrancière et de la centralisation française. C’est d’ailleurs Thierry Merret, leader des Bonnets rouges, qui avait appelé à faire tomber tous les portiques écotaxes. Il est responsable des actions de ces jeunes. Bizarrement, on ne l’entend pas s’exprimer, pas même un soutien depuis la semaine dernière. C’est une honte d’envoyer ces jeunes au charbon et de se retirer par la suite. J’espère qu’il est travaillé par sa conscience » s’indigne une proche d’un des incarcérés.
La solidarité qui se manifeste un peu plus chaque jour en jour autour des 4 Bonnets rouges remonte le moral des familles, révoltées par le sort réservé à leurs proches. « Je viendrai là tous les jours jusqu’à leur libération, ne vous en déplaise », s’écrie une mère de famille à l’intention des policiers. Ceux-ci « ont des consignes » pour empêcher toute communication avec les prisonniers : pas de musique, pas de chants ni de cris, juste du silence.
Afin de pouvoir payer les loyers, les charges, et les frais divers dont doivent s’acquitter ces jeunes prisonniers Bretons, des caisses de soutien ont été mises en place, ici par Adsav, la droite nationaliste bretonne, là par Skoazhell Vreizh (Secours Breton) ou encore par des indépendants qui récoltent les fonds et qui les transmettront aux familles. Ainsi, ce vendredi soir, avant le match Nantes-Marseille, une quête populaire a été réalisée. Il se dit déjà que la finale Guingamp – Rennes à venir en Coupe de France pourrait également permettre la récolte d »argent.
Si beaucoup de militants de terrain se sentent abandonnés par la direction officielle des Bonnets rouges, ces initiatives individuelles et collectives qui naissent à la base indiquent une montée en puissance de la solidarité avec les prisonniers. De quoi leur mettre du baume au coeur, avant le procès prévu à Rennes le 15 mai prochain.