Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Un autre regard sur la manifestation pour la réunification [billet d’humeur]

Dix mille manifestants bretons – selon les organisateurs, mais sept mille selon Dimanche Ouest-France – ont salué à leur manière le retour au bercail de Jean-Marc Ayrault : ils ont défilé à Nantes en faveur de la réunification. On ne pouvait faire mieux pour montrer à l’ancien Premier ministre combien son action anti-bretonne méritait un coup de chapeau.
C’était aussi une façon de remonter le moral à un « provincial » qui « n’était pas du sérail », comme le dit gentiment Jean-Pierre Fougerat (PS), maire de Couëron et suppléant de Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée nationale. M. Fougerat, qui est sur le point de perdre son job au parlement –  » Je retournerai une dernière fois à l’Assemblée le mardi 29 ou le mercredi 30″ – en veut forcément à Hollande : « je trouve qu’il y a un peu d’indécence dans la façon dont il a été remercié au lendemain des élections. Il fallait un coup d’éclat et c’est lui qui a écopé. En fait, il a été sacrifié. » (Presse Océan, 19 avril 2014).

A la manif de Nantes, tout le monde était là : la gauche, la droite, les élus, les militants, les nombreux Bonnets rouges… bref, le peuple breton s’était donné rendez-vous dans la cité des ducs de Bretagne pour montrer que l’idée de réunification demeurait vivace – malgré les manoeuvres  de l’Angevin Ayrault et du Vendéen Auxiette. Les « Pays de Loire » trouveront-t-ils dans le nouveau Premier ministre un défenseur aussi acharné que le sieur Ayrault ? L’avenir nous le dira.

Les autorités se méfiaient. Après la casse constatée lors de la manifestation « anti-aéroport » du 22 février, une mobilisation policière importante s’imposait. Ce fut le cas, tout particulièrement autour de la préfecture et de l’hôtel de ville. Mais il paraît que c’est classique à Nantes dès qu’une grosse manifestation est prévue…

En fin d’après-midi, on sentait que les marcheurs fatiguaient. A coup sûr, faute d’un accompagnement musical digne de la Bretagne, la manifestation manquait de tonus à partir de 17 heures. Car les organisateurs avaient oublié de mobiliser les effectifs suffisants pour former un bagad capable d’entraîner plusieurs milliers de personnes.
Avec seulement une quinzaine de sonneurs – pour 7 ou 10 000 manifestants – ça faisait maigrelet.
Davantage de musique bretonne aurait mis une ambiance du tonnerre et épaté les Nantais.
A revoir pour le prochain round.

Qui dit réunion bretonne dit galettes, crêpes, cidre, bières, t-shirts, livres, brochures… de ce côté-là, il y avait ce qu’il fallait place de Bretagne, terminus de la marche. Avec le Bro Gozh ma zàdou interprété par Alan Stivell et Jean-Louis Jossic en prime …

Depuis une vingtaine d’années, c’était sans doute la manifestation la plus importante organisée à Nantes en faveur de la réunification. 7 ou 10 000 personnes c’est bien, mais insuffisant pour émouvoir les élites nantaises foncièrement hostiles à l’idée bretonne ; elles rêvent d’un « grand Ouest » dont le nombril s’appellerait Nantes et le poumon Notre-Dame-des-Landes.
Il faut considérer ce samedi 19 avril comme un simple échauffement car il y a moyen de mieux faire en 2014.
En effet, le Mouvement breton apparait beaucoup plus amateur en la matière que Julien Durand, et ses amis de l’ACIPA, lesquels riches d’une solide expérience et mieux organisés sont capables de donner davantage de force à leurs manifestations.
Une manifestation réussie ne se prépare pas un mois avant et exige un fort labourage médiatique en amont…

Une nouveauté dans cette manifestation néanmoins : la présence de parlementaires de tous bords : c’est rare que les élus importants osent se mouiller en faveur de la Bretagne ; de Jean-Jacques Urvoas (PS) à François de Rugy (EELV)  en passant par Marc Le Fur (UMP), Thierry Benoît (UDI), Paul Molac (UDB), Ronan Dantec (EELV), Lena Louarn… et évidemment Christian Troadec, leader des Bonnets rouges.
Pour lui, le moment paraît historique, « mais nous devons maintenir la pression et être vigilants, c’est pour ça que nous sommes dans la rue » .

Cette marche du 19 avril marquait certainement dans l’esprit de quelques-uns le démarrage de la campagne pour les élections régionales de 2015, où les places seront chères et le combat rude sur la ligne de départ …

Loïc Cémak.

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Local, Social

L’émerveilleuse : une association bretonne qui exauce les derniers vœux des personnes en fin de vie

Découvrir l'article

Environnement

Météo en Bretagne. De la neige jeudi en Côtes d’Armor et Ille et Vilaine ?

Découvrir l'article

NANTES

Nantes face à un nouveau fléau : trafic de prégabaline et violences désinhibées

Découvrir l'article

NANTES

À Nantes, l’arrestation d’une bande de mineurs violents met fin (temporairement) à une série noire d’agressions

Découvrir l'article

Economie, Social

Les meilleures villes pour les seniors en France et en Bretagne : Où s’épanouir pleinement après 60 ans ?

Découvrir l'article

NANTES

En Loire Atlantique, plusieurs villes apportent leur soutien au premier jour du timbre Lucie Randoin

Découvrir l'article

Economie, NANTES

Scandale à La Remaudière près de Nantes : quand une salle polyvalente à 2 millions d’euros devient un symbole du gaspillage public

Découvrir l'article

A La Une, NANTES, Politique

Foulques Chombart de Lauwe, candidat à la mairie de Nantes en 2026 : « Pour Johanna Rolland, un délinquant est toujours d’abord une victime » [interview]

Découvrir l'article

Environnement

Quelle météo ce lundi en Bretagne ? Les prévisions pour la semaine

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Démographie en Bretagne administrative : une chute historique des naissances..une hausse de la proportion issue de deux parents étrangers

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky