27/03/2014 – 08H00 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) – « Front National -Peur sur les villes » titrait lundi dernier Libération. La veille à Saint-Nazaire, au soir du 1er tour des municipales, Joël Batteux le maire PS sortant marquait aussi son affolement : « J’appelle les forces de gauche et de progrès à enrayer au 2ème tour la mécanique funeste et de destruction d’avenir du FN ». L’objet de ses angoisses : le score de 13% réalisé par la liste Saint-Nazaire Bleu Marine de Jean-Claude Blanchard. Un coup de tonnerre dans la capitale de la construction navale, véritable chasse gardée des socialo-communistes depuis 90 ans.
Aucun observateur local n’y croyait. Mais depuis deux ans cet ancien ouvrier des Chantiers, véritable « titi » déluré et débrouillard, affichait la présence du parti de Marine Le Pen sur les marchés nazairiens. En 2012, il obtenait déjà 9% aux élections législatives sur la ville. Pour Ouest France, « le personnage n’est pas pour rien » dans la percée municipale du FN. La petite équipe de départ, renforcée de militants laïques ou attachés à l’identité bretonne de leur ville, a réussi son pari : figurer au deuxième tour.
« C’est une grande victoire, pour nous ce n’est pas une surprise, nous nous y étions préparés , nous sommes le troisième parti de Saint Nazaire ». Présent dimanche soir à la mairie lors de l’annonce des résultats – son concurrent UMP avait préféré rester chez lui – Jean-Claude Blanchard ne cachait pas sa satisfaction.
Il est vrai que la tête de la liste ‘Bleu marine’ et sa dynamique colistière Stéphanie Sutter ont su s’adresser aussi bien aux décideurs économiques qu’aux employés communaux. Les quartiers populaires ont répondu ; c’est dans les bureaux de l’école Paul Bert, à Herriot-Joncourt que Jean-Claude Blanchard réalise ses meilleurs scores, plus de 20% et arrive second devant le candidat de la ‘droite’ Ludovic Le Merrer.
Tête de la liste de gauche « fraternelle et inventive » (!) arrivée en tête dimanche, David Samzun déclarait à propos de la progression du FN: « On sentait qu’il allait se passer quelque chose ». Le 30 mars, la « chose » va devenir concrète.
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