En ce début du 21ème siècle, on pourrait croire les nostalgiques des plus sanglantes dictatures communistes du siècle précédent et leurs héritiers disparus de la sphère politique (à défaut d’être condamnés pour apologie de crimes de guerre ou contre l’humanité).
C’est loin d’être le cas en Bretagne, où les « secteurs rouges », vieux bastions du PCF (Parti communiste français) sont déclinants mais toujours quasi-intacts, les défenseurs de la retraite professionnelle la plus tôt possible pour tous n’étant à contrario pas pressés de céder leurs places en politique. Le manque de jeunes et de renouveau sur les listes aux municipales en Bretagne pour 2014 semble d’ailleurs être généralisé à toutes les couleurs politiques, signe d’un désintéressement par une partie de la jeunesse de la vie politique telle qu’elle s’incarne actuellement, signe aussi d’une volonté des plus âgés de conserver leurs privilèges acquis par le passé…
Ainsi, dans certaines grandes villes bretonnes, on trouve encore des maires et édiles du Parti socialiste ou du PCF, pour faire figurer sur les listes ces apparatchiks d’un autre temps. C’est le cas à Quimper, où Piero Rainero, militant historique du PCF, déjà conseiller municipal actuellement, figure à nouveau en 7ème position.
Piero Rainero a adhéré au PCF à la fin des années 60, à l’époque du « Printemps de Prague », où les chars de l’Armée rouge réprimaient férocement les partisans de la liberté en Tchécoslovaquie. Proche du régime du dictateur roumain Ceaucescu, dont il a vanté la grandeur (plusieurs centaines de milliers de morts) jusqu’à la chute de ce dernier le 25 décembre 1989, il qualifiait à l’époque Bernard Poignant « de champion de l’anticommunisme » ce dernier ayant exprimé son soutien aux Roumains révoltés contre ce régime fou et sanguinaire.
Un passé sur lequel M. Rainero se garde bien de revenir, mais qui ne semble pas ennuyer Bernard Poignant plus que cela, alors même que sa réélection pourrait se jouer à quelques centaines de voix…
A Lanester, à côté de Lorient, la commune a été gérée de façon ininterrompue entre 1945 et 2001 par les communistes et, depuis 2001, par une liste « divers gauche » comptant notamment de vieux adhérents du PCF, à qui la chute du mur de Berlin en 1989 n’a manifestement pas fait ouvrir les yeux sur les compromissions du « Parti ».
A Begard (22), la municipalité est gérée depuis 1983 par le PCF, et le maire, Gerard le Caër (PCF) se représente à nouveau en 2014 avec des chances d’être élu.
A Callac (22) , la municipalité est gérée depuis plusieurs décennies par le PCF, actuellement par Carole le Jeune, qui pourrait être réélue, malgré la montée d’un certain « ras le bol » quant aux comportement de l’équipe sortante et de la municipalité à l’égard des « gens de droite ».
En Bretagne, d’autres communes comme Guéméné sur Scorff (56), Ambon (56), Auray (56), Hennebont (56), Scrignac (29), Motreff (29), Trignac (44), Saint Joachim (44) Plouaret (22), Ploufragan (22), Saint-Quay Perros (22) ou encore Plounerin (22) sont dirigées sans partage par un parti qui ne représente pourtant plus rien sur la scène électorale nationale.
On trouve également certains autres « bastions rouges » (Les Monts d’Arrés, le Trégor, le Centre-Bretagne, une partie de la Cornouaille et de la Loire-Atlantique) dirigés par des maires non cartés PCF.
Des bastions qui, bien que déclinant avec l’âge des électeurs et des candidats, se maintiennent au fil des années, souvent car on y vote plus par « tradition » que par conviction, souvent aussi parce que les électeurs ruraux de quelques barons locaux n’ont pas pu ou voulu voir ce qui se cachait derrière le rideau de fer avant 1989 …
Beaucoup s’interrogent sur la complaisance, voire la sympathie, dont bénéficient ces vieux briscards du PCF. En effet, certains occupent encore aujourd’hui des places de sénateurs (Gérard le Cam ou Michel Le Scouarnec). Mais les défenseurs des anciens du PCF mettent en avant le rôle joué par ce parti et ses militants dans la Libération de la France et de la Bretagne plus particulièrement en 1945. Pas un mot en revanche sur le premier parti politique de France qui collabora officiellement avec l’Allemagne jusqu’au 22 juin 1941. Pas un mot non plus sur les exactions de ces « résistants » durant la fin de la guerre en Bretagne, exactions prouvées et décrites par Yves Mervin, dans son livre « Joli Mois de Mai : la face cachée de la résistance en Bretagne« .
Alors que dans de nombreuses communes de Bretagne, les élections de dimanche prochain n’annoncent finalement que peu de changements (certaines communes n’avaient même pas de candidats à quelques heures de la clôture des inscriptions, signe d’un désintérêt pour la vie de la cité) , une nouvelle génération de candidats et de candidates, pur produit du 21ème siècle, attend son heure …
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Une réponse à “Municipales en Bretagne : les staliniens ne sont toujours pas morts… [Tribune Libre]”
pauvre abrutis!! 100 millions de mort ne leur suffisent pas !!!