12/03/2014 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – Quelles relations la ville entretient-elle avec ses quartiers ? De quelle façon deviennent-ils un enjeu sur l’échiquier politique ? Pour répondre à ces questions, le Centre Interculturel de Documentation et le collectif origi’Nantes organisaient lundi soir à Nantes un débat « citoyen » animé par Marie-Hélène Bacqué professeur de sociologie à l’Université Paris Ouest Nanterre La défense. Une soirée dominée très largement par la question des subventions versées par la ville aux associations.
Devant un public composé en grande partie d’animateurs liés à la « diversité », quatre candidats aux élections municipales – Johanna Rolland (PS), Hervé Grélard représentant la liste « d’union du centre et de la droite » de Laurence Garnier, Xavier Brucker leader d’une liste proche du Modem et Jean-Paul Huard pour la liste des Verts menée par Pascale Chiron – avaient fait le déplacement.
Des quartiers aux « cultures spécifiques »
A l’interrogation concernant la place que ces candidats entendent réserver dans leur programme aux « quartiers populaires » – c’est-à-dire dans les quartiers où réside en majorité une population d’origine immigrée – Johanna Rolland rappellera le bilan des mandatures Ayrault concernant ces quartiers qui ont « des cultures spécifiques ». Pour la protégée du Premier ministre, il faut avant tout « valoriser les talents » et aider les projets des « jeunes » par la création d’un fond d’investissement. La présence de nombreux animateurs sociaux, culturels, sportifs etc. l’amènera à promettre « une aide aux financement des BAFA à tous les jeunes ».
Si pour Hervé Grelard (UDI) « la ville est un espace de solidarité globale » il n’en faut pas moins aussi « faire émerger des talents par des mesures dédiées » en matière « de priorité éducative et d’accès à l’emploi ». Xavier Brucker vantera quant à lui le multiculturalisme, le « respect de l’homme et de ses cultures ». Le candidat du Modem prône la mise en place de « facilitateurs » (?) – embaucher des « facilitateurs » pour résoudre les problèmes des quartiers « difficiles », il fallait y penser – et demande « plus de moyen pour les associations ».
Droit de vote aux étrangers : « un préalable avant tout. »
Pour les Verts, J-P Huard citera en exemple le « magnifique travail » de l’association « Tissé métisse » réalisé depuis 20 ans avec l’aide de la CFDT. Pour lui, le « droit de vote aux étrangers est un préalable avant tout. »Sur la question du logement, la réunion aura permis d’assister à une surenchère inédite entre la gauche qui promet de construire 3 000 logements par an – dont 750 sociaux et 700 abordables – et la droite qui envisage la construction de 3500 logements dont un quart de sociaux.
Citoyen, le débat le fut incontestablement quant à la sémantique utilisée par les différents candidats qui intervenaient ce soir là. « Discrimination, inégalités, respect, démocratie participative, frustration, citoyenneté, combat contre l’exclusion, justice sociale » : tous auront usé du même vocabulaire, qui revenait en boucle dans leurs interventions.
Souvent interrompu par la salle, le représentant de la liste Garnier n’était pas à la fête. Mis en cause sans ménagement par Johanna Rolland qui lui faisait remarquer malicieusement « je vous connais, votre sensibilité est bonne mais vous êtes gêné d’être candidat sur une liste très à droite » Hervé Grelard ne trouvait qu’à répondre « vous êtes intelligente, on ne stigmatise pas ». Cela ne l’empêchera pas de tweeter, peu après le débat : « débat riche et énergique… il n a jamais été question de stigmatiser les associations ».
« On veut les mêmes patates que Royal de Luxe »
Sans surprise, les questions posées par un public issu très majoritairement de la « diversité » ont concerné pour la plupart les subventions aux associations. « Ca intéresse tout le monde ici » fit remarquer un intervenant. « L’arbre aux hérons c’est quarante millions, y en aura-t-il autant pour nous ? » demanda un autre, avant qu’un troisième – plus direct – affirme : « On veut les mêmes patates que Royal de Luxe ». Une grande partie d’entre eux déploreront que les critères d’attributions des subventions soient « trop restrictifs ou complexes ».
« Pourquoi la population des quartiers pose-t-elle un problème ?» demandera quelqu’un dans le public. A cette question manifestement dérangeante aucun des candidats ne souhaita répondre. On se demande bien pourquoi.
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Une réponse à “Nantes. Les subventions, enjeu électoral majeur pour les «quartiers »”
Breizh info, feuille de chou d’extrême contre, incapable de tirer des conclusions intelligentes d’un débat houleux qui fur largement biaisé par une salle préparée et chauffée où les questions aux candidats autres que Mme JR circulait par SMS dans un auditoire acquis au PS par la vertu des généreuses subventions qu’il verse…